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Afficher la version complète : Evolution des toshiyori-kabu au XXème siècle



toonoryu
30/12/2008, 13h15
Pour les fanas d'histoire du sumo, je ne résiste pas au plaisir de traduire un très intéressant article d'Asashosakari sur sumoforum. J'ai dans l'idée de faire un jour une synthèse plus globale et complète sur les kabu, mais à chaque jour suffit sa peine...




Au moment de la fusion entre les organisations de sumo de Tokyo et Osaka, en 1926, ce sont 105 kabu, comme aujourd'hui, qui composent la Kyokai réunifiée. Ils sont toutefois différents de ceux que nous connaissons de nos jours. Le sumo d'Osaka a connu des jours difficiles jusqu'en 1926, et Tokyo est alors l'organisation la plus puissante et solide, ce qui se reflète alors dans la composition des oyakata de la nouvelle organisation : 88 viennent de Tokyo, contre 17 d'Osaka.

Les 88 kabu du Tokyo-zumo sont définis en 1887, quand l'organisation se constitue, et leur continuité est ensuite sans histoires ou presque. Osaka connaît des successions un peu plus chaotiques avec des kabu qui restent sans titulaires pendant de longues périodes, et beaucoup de kabu d'une génération qui apparaissent et disparaissent. L'un d'entre eux existe au moment de la fusion, celui d'Araiwa, alors président de l'Association de sumo d'Osaka. Il est alors incorporé à la nouvelle Kyokai, mais sa limite de durée restera en vigueur.

Un autre kabu d'Osaka est également limité à son détenteur de l'époque – les deux groupes détenant chacun un Kagamiyama kabu (avec le même kanji 鏡山) et bien que tous deux soient actifs en même temps pendant un moment, seul celui de Tokyo sera autorisé à perdurer. Araiwa et Kagamiyama d'Osaka disparaissent à trois jours d'intervalle en septembre 1929, ce qui fait chuter le nombre de kabu à 103. Les quinze kabu survivants d'Osaka sont : Asahiyama, Edagawa, Iwatomo, Jinmaku, Mihogaseki, Minato, Nakamura, Onaruto, Onogawa, Oshiogawa, Sendagawa, Takadagawa, Takasaki, Takenawa, et Tokitsukaze.

En fait, il y avait cinq kabu de plus à Osaka, mais ils n'ont pas de titulaires au moment de la fusion et sont alors considérés comme abandonnés. La décision est annulée en 1931, mais il faudra attendre 1942 avant qu'ils ne soient officiellement ressuscités. Kitajin, Nishiiwa et Shiranui reprennent sous leurs anciens noms, tandis que les deux restant sont reconstitués sous de nouvelles appellations, car Osaka avait des kabu dénommés Inagawa 猪名川 et Fujishima 藤嶋 (kanji différents mais même prononciation que ceux en usage aujourd'hui à Tokyo), et en raison de l'homophonie pouvant être source de confusion, ils ne peuvent continuer sous ces noms. Inagawa d'Osaka devient alors Ajigawa, et Fujishima devient Oshima.

Dans l'intervalle, un autre changement est venu compliquer encore la situation des kabu. En janvier 1941, tous les yokozuna reçoivent un toshiyori à vie, fait qui est étendu aux yokozuna en activité en mai, ce qui ajoute immédiatement Minanogawa et Futabayama au rang des oyakata, et quelques jours plus tard Haguroyama, au moment de sa promotion. Cela ne dure pas bien longtemps, puisque la décision est annulée 18 mois plus tard, mais les trois kabu ajoutés sont autorisés à perdurer. Ils finissent tous par disparaître, Minanogawa quittant la Kyokai en 1945, Futabayama optant pour le kabu permanent Tokitsukaze la même année, et Haguroyama pour le Tatsunami en 1952.

Un autre nom disparaît en 1951. La famille Negishi était depuis longtemps l'imprimeur officiel du banzuke, et avait une position d'oyakata, et même une éphémère heya, mais elle décide alors d'abandonner le privilège.

Le système de toshiyori à vie pour un yokozuna est ravivé en 1957, et utilisé par Yoshibayama, Kagamisato et Chiyonoyama quand ils se retirent tous de la compétition dans les deux années qui suivent. Mais encore une fois cela ne dure pas longtemps. En août 1959, le système est abandonné au profit de l'actuelle période de grâce de cinq années accordée aux yokozuna pour acquérir un toshiyori permanent. Cette fois, les toshiyori à vie existant ne sont pas épargnés par cette intervalle, et tous le font rapidement, Chiyonoyama changeant pour Kokonoe en septembre, Yoshibayama pour Miyagino en janvier 1960 et Kagamisato pour Kumegawa en février.

Et entre ces modifications mineures, un dernier changement au aux toshiyori permanents s'est déroulé. A l'instar de Negishi, les deux gyoji en chef Kimura Shonosuke et Shikimori Inosuke avaient aussi détenu des positions d'oyakata depuis bien longtemps, mais ce privilège est aboli par la Kyokai en janvier 1959. Depuis, les seuls changements ont été l'introduction du toshiyori à vie pour les dai-yokozuna (premier titulaire Taiho en 1969), la période de grâce de trois ans pour les ozeki retraités depuis 1998 et le système de jun-toshiyori pour les sekitori ne remplissant pas tous les critères (deux ans en 1998, réduit à un an en 2002 et annulé en 2006).

Au final, des 88 kabu de Tokyo, 85 survivent à ce jour, et 20 des 17+5 d'Osaka

konishiki
30/12/2008, 16h36
Merci Toon ! :wink:

Kaiomitsuki
30/12/2008, 17h43
et on rajoutera le lien suivant
http://oyakata.seisa.de/
pour retrouver tous les oyakata actuels

pereboulon
31/12/2008, 00h29
Super ce "petit" article. J'aime bien les à-côté, notamment le titre d'oyakata en vigeur pour l'imprimeur officiel du banzuke. Forcément, ça me parle. :lol: