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Afficher la version complète : Asashoryu et son coiffeur - interview



Asafan
17/12/2008, 00h11
On dit que son coiffeur et son barman sont les deux premières personnes à qui un homme se confie. Cet adage se confirme en voyant le profond respect qu'a le yokozuna Asashoryu pour son coiffeur, le tokoyama senior Tokoju.

Voici quelques bribes d'une interview réalisée lors d'un récent jungyo (Ndtr : à mon avis, entre le Haru et le Natsu basho). Interview très détendue entre deux hommes qui se respectent profondément.


A l'arrivée de Tokoju, Asashoryu pointe le doigt sur son coude blessé.

Y(okozuna) : Hé, regardez. Je suis encore jeune. Ca me faisait tellement mal que j'étais vraiment inquiet, mais ça s'est guéri très rapidement. C'est encore un peu douloureux loin à l'intérieur, mais quand je presse avec le doigt, je ne sens plus rien. Avant, c'était si douloureux que j'aurais pu crier.

M(agazine) : Après la victoire du yokozuna au Haru basho, on a pu vous voir vous serrer la main devant les caméras de télévision. Tokoju-san, ressentiez-vous aussi quelque chose de spécial ?

T(okoju) : C'était quelque chose de très différent de ce que j'ai vécu avant. J'avais mes propres sentiments, des sentiments très personnels. Vous savez, il y avait cette histoire depuis l'année dernière, et le yokozuna a été retourné (?) au shenshuraku en janvier. J'ai pensé que tout était fini pour lui. C'était un exploit de revenir si fort d'aussi loin, mais quand même, s'il avait perdu à Osaka, les gens auraient abandonné tout espoir en lui. Alors c'était quelque chose qui m'a touché profondément. En fait c'était un grand sentiment de soulagement. Maintenant, il peut continuer encore deux ans (rire)

Y : Ha ha ha (pâle sourire)

T : Vous aurez quel âge, dans deux ans ? 29 ? C'est bientôt fini. Vous ne durerez pas jusqu'à 30 ans.

Y : Nan. J'ai décidé de continuer à me battre jusqu'à 36 ans ! (rire)

T : Vraiment ? 30 et quelques, hein ? Vous allez continuer dans le sumo pendant encore 8 ans ? (rire)

Y : Chiyonofuji-san est devenu yokozuna à 26 ans.

T : C'est vrai. Kokonoe-san a été promu à 26 ans.

Y : Et il a continué jusqu'à 36 ans.

T : Ouaip. Et il a gagné 31 yusho.

M : Alors, yokozuna, combien de yusho pensez-vous remporter ?

Y : Et bien, il y a toujours le problème de la forme physique.

T : Actuellement vous en avez 22. Peut-être 25 ou 26 ? Combien en a eu Kitanoumi rijicho ?

Y : il en a eu 24. J'aimerais vraiment bien battre le record du rijicho.

T : Taiho-san en avait 33, non ?

Y : Non. Taiho-san en avait 32 et Chiyonofuji-san 31. Ensuite vient Kitanoumi rijicho avec 24.

T : Uhum, 25 ou 26, c'est sûr. Pas d'erreur là-dessus. Vous serez le 3e de l'histoire. Ca devrait vous suffire. Les jeunes loups vont monter les échelons. Vous ne devriez pas être aussi avide ! (rire)

M : Yokozuna, il semble que Tokuju-san est quelqu'un qui sait trouver les mots appropriés quand vous avez un souci ou des moments difficiles. Est-ce vrai ?

Y : Il est très important pour moi. Ce n'est pas qu'il me conseille sur le sumo en lui-même, mais quand je suis désemparé, il est pour moi une constante source d'énergie. Je lui suis très reconnaissant.

T : Je ne veux pas prêcher pour ma paroisse, mais je suis dans le monde du sumo depuis 49, 50 ans. Je suis une encyclopédie vivante du sumo. De temps en temps, quand on a partagé quelques verres, je dis une chose ou deux au yokozuna à propos du sumodo, ou de comment les choses se passent dans le monde du sumo.

M : L'oicho-mage de Tokuju-san est connu pour sa beauté esthétique. Yokozuna, en quoi est-il différent des autres ?

Y : Il est l'essence de la stabilité. Il a beaucoup de rikishi, mais il s'assure que le mien est juste parfait pour moi. C'est toujours lui qui fait mon oicho-mage lors des hon-basho. Je suis désolé de le dire, mais avec quelques-uns des tokoyama lors des jungyo ce n'est pas pareil. Il y a plein de petits détails qui me dérangent.

T : le yokozuna est très sérieux. Et un gars d'une grande franchise. L'oicho lui va vraiment bien. Chiyonofuji-san était aussi fait pour porter un oicho.

Y : Il ne se défait pas pendant un combat. Si je bouge comme ça (il montre) il se remet parfaitement en place.

T : Ca me rend très heureux que vous disiez ça.

M : Est-ce que vous faites quelque chose de spécial ? Une technique particulière ?

T : le yokozuna travaille deux fois - non, trois ou quatre fois - plus dur que les autres pour préparer ses combats. Si je faisais le mage simplement normalement, il ne tiendrait pas. Dans mes 50 ans de carrière, je n'ai jamais vu un rikishi faire autant de travail de préparation que lui dans le vestiaire. (rire) Je pense que c'est comme ça que ça devrait être. Il échauffe son corps et son esprit à un haut niveau, et arrive sur le dohyo prêt et avide.

Y : C'est tout à fait vrai. Mais son esthétique est différente. Il travaille vraiment pour que l'oicho s'adapte parfaitement à la forme de la tête du rikishi. Quand il a terminé mon oicho, je vais me regarder dans le miroir de la salle de bain et je réalise une fois encore à quel point il est bien fait et magnifique. Chaque jour, quand il coiffe mes cheveux, je me mets dans l'esprit juste pour monter sur le dohyo.

T : Mouais, c'est ce qu'il disait au début. Maintenant, il fait comme si je n'existais pas, me jette un coup d'oeil et me dit juste : "Comme d'habitude" !

Y : Ha ha ha ! J'apprécie vraiment ce que vous faites pour moi.

T : J'ai coiffé les cheveux de nombreux rikishi de haut rang par le passé. Et cela fait environ 5 ans que je coiffe le yokozuna. Il a beaucoup changé durant tout ce temps-là. La chose que j'apprécie le plus c'est qu'il a un vrai sens de la famille. Chose que les Japonais modernes sont en passe d'oublier. Il y a des gens qui le dénigrent pour une raison ou une autre, mais il n'est pas ce genre d'homme. Je l'ai côtoyé longtemps et c'est ce que je crois. Il prend vraiment soin des jeunes gars de la heya. Il peut bien sûr être très sévère parfois mais c'est ok. La rigueur et la douceur sont nécessaires toutes les deux. Sans la rigueur, l'attrait pour le sumo serait nul.

M : Yokozuna, vous appelez Tokuju-san "sensei". Ce n'est pas juste parce qu'il enseigne l'art du tokoyama.

Y : C'est vrai. Cela témoigne de tous les sentiments respectueux que j'ai pour lui.

T : Oh, je pense qu'il dit ça parce que je suis né le premier (rire).

Y : Non. Parce que vous êtes le Grand Maître. Le Grand Professeur. Vous êtes l'inspiration de mon coeur dans le vestiaire. Non. Pas seulement dans le vestiaire. Dans la salle d'entraînement, vous me criez "faites plus de keiko !" Vous me raillez. "Combien avez-vous eu de victoires au dernier tournoi ? 12 ? Avec un peu plus d'entraînement vous en auriez eu 13" ! (rire) Il me dit des choses qui font vraiment mal, mais je sais que c'est vrai (rire).

T : Et bien, je suis plus vieux que son père, alors en fait, il écoute ce que je lui dis. Naturellement, il ne s'y conforme pas immédiatement, mais il se corrige plus tard (rire).


La suite demain. Je tombe de sommeil....

...Oops. Je viens de me rendre compte que j'avais oublié une grosse réplique du tokoyama :oops: Je la remets en bleu.

Voilà la fin de l'interview :

Y : C'est vrai. Je ne peux pas contester ça. C'est pour cette raison que je l'appelle "Sensei" (rire)

M : Le Haru basho s'est également terminé avec une confrontation entre les deux yokozuna pour le yusho. Que pensez-vous du Natsu basho ?

Y : Je pense que les fans ont apprécié le duel de yokozuna. J'ai été le seul yokozuna pendant 4 ans. Je suis vraiment content qu'il y ait un nouveau yokozuna.

T : La bannière "SRO" (?) a été présentée environ 10 fois. Je pense que la vente de billets devrait être bonne pour le Natsu.

M : Le rijicho a dit qu'un yusho serait symbole de votre retour. Mais vous, yokozuna, vous pourriez penser qu'un yusho à 13-2 n'est pas satisfaisant pour votre retour.

Y : Ouais. Il y a encore le problème des blessures. Pour dire la vérité, je pensais vraiment à un zensho au Haru. Et puis, j'ai perdu comme ça [se blessant à la jambe contre Kotomitsuki]. Quand vous commencez à être diminué par des petites blessures, vous commencez à penser que vous devenez vieux. Cependant, je suis toujours capable de guérir rapidement (rire).

T : Oui, il me surprend vraiment. L'autre jour à Yasukuni, son mollet était tout bleu et noir. Maintenant c'est déjà guéri (rire).

Y : C'était si douloureux que j'ai eu besoin d'une injection. Je ne pouvais même pas sortir. Finalement, je suis quand même sorti hier soir. Hé ! Je suis toujours jeune !

M : Quelques mots pour terminer ?

T : Le yokozuna a gagné à Osaka. S'il parvient à garder cet état d'esprit, il peut continuer au moins 3 ans. Il devrait remporter 25 ou 26 yusho sans problème. Naturellement il n'y aura plus de série de 7 yusho consécutifs comme avant. (Rire) Les opposants sont tous devenus plus forts. Umm...25 ou 26, ça veut dire 3 de plus ? C'est peut-être un peu pessimiste.

Y : Hé ! J'aimerais bien en gagner un peu plus que ça ! (rire)

T : Et bien...disons encore un cette année, et trois l'année prochaine. Ouais, je pense que vous pouvez atteindre 30 yusho. Bon, c'est une chose de dire 30, mais la vie n'est pas si facile. Quand vous vous blessez à environ 30 ans, c'est très difficile de s'en remettre et de revenir.

Y : J'ai 28 ans cette année. Je suis encore jeune.

T : Bon, d'accord. Vous pouvez en gagner encore jusqu'à 30 ans. Et après vos 31 ans, vous pouvez peut-être glaner encore une année. Puis vous pouvez commencer à penser à raccrocher. (Rire) Ca suffit !

Y : Tokuju-san, vous allez raccrocher avant moi ! (Rire) vous allez prendre votre retraite cette année. Qui va me coiffer alors ? Je suis vraiment préoccupé. Bon, comme c'est votre dernière année, je vais vraiment m'efforcer d'être à la hauteur de votre magnifique oicho.

T : Hé hé ! Merci pour ces paroles. Le yokozuna est un homme qui suit son propre chemin. Les choses ne sont pas toujours bonnes. Il y a de mauvais moments. Les gens lui font tout le temps des reproches. Mais dernièrement, il a été un bon yokozuna, qui donne de la fierté à son rang.


Merci à Madorosumaru

Der
17/12/2008, 00h24
Trés sympa cette interview.

Merci Asafan.

toonoryu
17/12/2008, 09h24
Merci pour cette interview très éclairante sur les deux personnages (que je n'avais pas pu faire faute de temps :oops: ), Asafan.

Satori
17/12/2008, 12h25
Merci infiniment Asafan, c'est vraiment dans ce genre d'interviews qu'on perçoit le fond des choses dans le Sumo, et j'apprécie particulièrement.

Et je trouve génial la manière dont Tokoju chambre Asashoryu, tout en le motivant et en pointant du doigt le fait qu'il a beaucoup évolué en bien ces derniers temps. Il n'a clairement pas sa langue dans sa poche et dit les choses sans se préoccuper de heurter Asashoryu et c'est en même temps un jeu, cette manière de lui rentrer un peu dans le lard. Vraiment excellent! :D

Merci beaucoup de l'article et la trad ; je trouve même dommage que cette interview ne soit pas en article sur la page d'accueil, car à mes yeux elle apporte un éclairage vraiment différent de ce qu'on a l'habitude de voir sur le monde du Sumo...

Satori

Miyabiyama
17/12/2008, 13h22
Merci beaucoup!!

Winoyama
17/12/2008, 15h36
Super boulot Asafan merci beaucoup! Surprenant de voir Asashoryu se faire chambrer de la sorte et si bien le prendre.

dohko57
17/12/2008, 17h46
génial 8O ! merci asafan

skydiver
17/12/2008, 22h36
Merci pour ce regard décalé et de l'intérieur, si je puis dire. Les interviews informelles sont bien souvent les plus "éclairantes".

daidarabochi
18/12/2008, 11h42
Merci beaucoup pour cette belle interview ! Jusqu'à présent je n'avais pas
beaucoup de sympathie pour Asashoryu, mais maintenant je commence
à changer d'opinion... C'est un type bien.

Satori
18/12/2008, 12h20
Jusqu'à présent je n'avais pas beaucoup de sympathie pour Asashoryu, mais maintenant je commence à changer d'opinion...
C'est aussi l'intérêt de ce genre de point de vue plus "intime". Comme l'évoque Tokoju, Asashoryu a effectivement sa part de responsabilité dans les critiques qui lui ont été faites mais il a aussi été énormément chargé, et de manière totalement disproportionnée depuis. D'autant que depuis un bon moment maintenant, il fait des efforts...

Cela dit je pense que malgré les critiques et les tacles qu'on a pu lire, un bon nombre de personnes a continué d'essayer de le comprendre et le soutenir à travers et malgré ses défauts, sans parvenir à couvrir le bruit de la bronca.

Asashoryu n'a jamais été le monstre ni le personnage indigne qu'on l'a accusé d'être, même s'il a clairement eu un passage où il s'est mal comporté par rapport à son rang et à ses responsabilités et où il a un peu pris le melon. Ca arrive pratiquement à tous les surdoués, quelle que soit la discipline.

Je suis donc ravi que cette interview, et en particulier les sages et croustillantes interventions de Tokoju, ramène un peu de raison et de vérité dans le chaos de cette dernière période...

Satori

skydiver
18/12/2008, 16h03
Disons que quand il s'est montré indigne, en frappant sa femme tout en étant bien imbibé par exemple, il a reconnu sa faute et à fait amende honorable.
Reste que le personnage est effectivfement plus sympathique au vu de l'interview.
Alors non, pas un monstre, un type ordianire dans la vie privée avec des défauts et une exception sur le le dohyô.

Asafan
18/12/2008, 16h40
Moi je n'ai pas eu besoin de cette interview pour penser qu'Asashoryu n'est pas un monstre, vous pensez bien. J'ai rencontré de nombreuses personnes qui le connaissent, et de l'avis de tous, c'est avant tout un type généreux, intelligent, drôle et plein de vie. Oui, il a beaucoup de défauts aussi, comme tout le monde. Il a tellement d'énergie que forcément, quand elle vire du mauvais côté, ça fait mal. Et se torcher à la vodka, c'est culturel en Mongolie. C'est quasiment un rituel. Tout le monde le fait, les femmes comme les hommes. En 4 longs séjours, je n'ai rencontré qu'une seule famille totalement abstinente, c'est dire...

Cette interview met simplement en lumière, pour ceux qui ne le connaissent pas, des qualités qui ont toujours existé chez lui. Mais c'est plus facile de hurler avec les loups (et avec la presse) sans chercher à en savoir plus, à voir au-delà des apparences.

Sinon, Skydiver, tu aurais par hasard quelque chose d'écrit au sujet de cette histoire d'agression sur sa femme, et sur ses aveux ? Je n'ai rien lu nulle part de mon côté.

yomugi
18/12/2008, 20h58
Merci Asafan, super interview ! :D


Merci beaucoup pour cette belle interview ! Jusqu'à présent je n'avais pas beaucoup de sympathie pour Asashoryu, mais maintenant je commence à changer d'opinion... C'est un type bien. Toonoryu avait déjà posté un texte à propos d'Asashôryû (en anglais, je crois), qui montrait déjà à quel point cette réputation de "monstre" était complètement erronée. Dommage, je n'ai aucune idée d'où il se trouve...


M : Yokozuna, vous appelez Tokuju-san "sensei". Ce n'est pas juste parce qu'il enseigne l'art du tokoyama.
Y : C'est vrai. Cela témoigne de tous les sentiments respectueux que j'ai pour lui.
T : Oh, je pense qu'il dit ça parce que je suis né le premier (rire). Pour comprendre le "(rire)", il faut savoir qu'il s'agit d'un jeu de mots sur "sensei" qui veut littéralement dire : "né avant".
J'imagine que le texte original de la réponse du coiffeur doit être quelque chose comme : "...sakini umareta".
--> "saki" s'écrit avec le caractère "SEN" et "umareta" avec le caractère "SEI".

pereboulon
18/12/2008, 21h15
Et se torcher à la vodka, c'est culturel en Mongolie.

Ce n'est pas qu'en Mongolie. Les Russes sont réputés aussi pour leur alcoolisme qui était décrit aussi comme "culturel" (là aussi) par Zinoviev. En Chine il existe des "buveurs professionnels" qui boivent lors des repas d'affaires qui sont systématiquement arrosés. Les salarymen japonais ne sont pas non plus spécialement réputés pour leur sobriété. Bref, on pourrait multiplier les exemples "culturels".

Je sais qu'il ne faut pas briser l'harmonie de ce post et hurler avec les loups, tout ça (quoi que, pour Asashoryu, la référence au loup n'est pas forcément mauvaise) mais si Asashoryu a un problème avec l'alcool, je doute qu'il se soit déclaré subitement. Cela arrive que les gens sous l'emprise de l'alcool deviennent agressifs. Dans ce cas là, c'est comme les blessures au coude : ça se soigne. Je suppose qu'être trop fier pour le reconnaitre fait partie du charme d'Asashoryu.

toonoryu
18/12/2008, 22h05
L'alcool est aussi un élément culturel du sumo (physique également, étant un moyen rapide d'assimiler des calories en grand nombre), et nombreux dans l'histoire de l'Ozumo sont ceux qui ont eu à combattre, avec plus ou moins de succès, des problèmes d'alcoolisme et les ravages de violence ou de santé associés. Nankairyu fit le choix de continuer à s'adonner à la dive bouteille plutôt que de poursuivre une carrière qui s'annonçait prometteuse, Maedayama fut l'un des plus grands yokozuna de l'histoire en combattant avec ses soucis d'alcool toute sa carrière, etc.

Pippooshu
18/12/2008, 22h50
Thank you for this interview. :D

Asafan
19/12/2008, 08h57
Je sais qu'il ne faut pas briser l'harmonie de ce post et hurler avec les loups, tout ça (quoi que, pour Asashoryu, la référence au loup n'est pas forcément mauvaise) mais si Asashoryu a un problème avec l'alcool, je doute qu'il se soit déclaré subitement. Cela arrive que les gens sous l'emprise de l'alcool deviennent agressifs. Dans ce cas là, c'est comme les blessures au coude : ça se soigne. Je suppose qu'être trop fier pour le reconnaitre fait partie du charme d'Asashoryu.
Mais justement. Comme c'est la norme là-bas, de boire beaucoup, il ne pense pas du tout avoir un problème avec l'alcool. Il n'en a pas plus que les autres d'ailleurs. Si tous les gens qui boivent de la vodka en abondance devaient se soigner, toute la Mongolie serait en cure de désintox (à part les bébés) !

skydiver
19/12/2008, 16h53
J'avais donné la date et le numéro du quotidien qui retraçait cette triste affaire en son temps. A repêhcer donc mais il s'agissait du Asahi Shibun si ma mémoire est bonne. Sinon, à la télévision: NHK, KBS et TBS. Les références ne manquaient pas.

skydiver
20/12/2008, 09h41
J'ajoute le Japan Times, en anglais.
Les excuses du Yokozuna après son passage par le commissariat de police étaient traduites. Il reconnaissait donc avoir frappé son épouse à plusieurs reprises après des beuveries.

Asafan
20/12/2008, 09h51
Merci, Skydiver. J'aurais préféré voir ça de mes yeux, mais je ne mets pas en doute tes infos, évidemment.

skydiver
21/12/2008, 15h11
L'idée ne m'avait aucunement effleurée, bien entendu. Et c'est facile à vérifier comme j'ai donné le numéro du quotidien et les chaînes concernées avec la date lors de cette sinistre affaire. J'imagine par ailleurs que d'autres membres du site, vivant au Japon ou au moins parlant couramment la langue ont du lire et comprendre les mêmes choses.

toonoryu
25/01/2009, 22h37
Asashoryu avait promis à Tokoju une place dans la décapotable de vainqueur pour célébrer son départ en retraite en novembre dernier. N'ayant pu tenir à l'époque sa promesse pour les raisons que l'on sait, il a tenu cet engagement aujourd'hui après avoir remporté le Hatsu basho.

http://img441.imageshack.us/img441/2361/tokojujb6.jpg

Tokoju a dîné à deux reprises récemment avec Asashoryu, au shonichi et au septième jour du basho. "Il n'a pas bu une goutte d'alcool et est rentré chez lui à 21h. Il avait beaucoup de choses en jeu sur ce basho" a déclaré m. Hinahata. Il a ajouté "il devrait être là pour encore deux ou trois ans".

Merci à madorosumaru

toonoryu
10/02/2010, 07h05
T(okoju) : C'était quelque chose de très différent de ce que j'ai vécu avant. J'avais mes propres sentiments, des sentiments très personnels. Vous savez, il y avait cette histoire depuis l'année dernière, et le yokozuna a été retourné (?) au shenshuraku en janvier. J'ai pensé que tout était fini pour lui. C'était un exploit de revenir si fort d'aussi loin, mais quand même, s'il avait perdu à Osaka, les gens auraient abandonné tout espoir en lui. Alors c'était quelque chose qui m'a touché profondément. En fait c'était un grand sentiment de soulagement. Maintenant, il peut continuer encore deux ans (rire)

Y : Ha ha ha (pâle sourire)

T : Vous aurez quel âge, dans deux ans ? 29 ? C'est bientôt fini. Vous ne durerez pas jusqu'à 30 ans.

Y : Nan. J'ai décidé de continuer à me battre jusqu'à 36 ans ! (rire)

T : Vraiment ? 30 et quelques, hein ? Vous allez continuer dans le sumo pendant encore 8 ans ? (rire)

Y : Chiyonofuji-san est devenu yokozuna à 26 ans.

T : C'est vrai. Kokonoe-san a été promu à 26 ans.

Y : Et il a continué jusqu'à 36 ans.

T : Ouaip. Et il a gagné 31 yusho.

M : Alors, yokozuna, combien de yusho pensez-vous remporter ?

Y : Et bien, il y a toujours le problème de la forme physique.

T : Actuellement vous en avez 22. Peut-être 25 ou 26 ? Combien en a eu Kitanoumi rijicho ?

Y : il en a eu 24. J'aimerais vraiment bien battre le record du rijicho.

T : Taiho-san en avait 33, non ?

Y : Non. Taiho-san en avait 32 et Chiyonofuji-san 31. Ensuite vient Kitanoumi rijicho avec 24.

T : Uhum, 25 ou 26, c'est sûr. Pas d'erreur là-dessus. Vous serez le 3e de l'histoire. Ca devrait vous suffire. Les jeunes loups vont monter les échelons. Vous ne devriez pas être aussi avide ! (rire)


Avec le recul, Tokoju était quand même sacrément visionnaire, puisqu'Asashoryu a quitté la scène avec 25 yusho à 29 ans, devançant Kitanoumi...

Asafan
10/02/2010, 07h57
Merci d'avoir remonté ce post, Toon. C'était très intéressant de le relire à la lumière de ce qui vient de se passer.

Sanae
16/02/2010, 22h50
Merci Asashoryu, je ne savais pas que j'allais etre aussi choqué que cela
C'est la premiere fois que qqn de plus jeune que moi m'impressionne à ce point... en plus cela me fait une belle leçon d'humilité de sagesse de vie