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Afficher la version complète : Asashoryu à la une du Metropolis



Hoshifransu
06/01/2005, 22h42
http://metropolis.japantoday.com/xmg/563/563-Cover-sumo1.jpg

Un long article consacré au sumo, avec Asashoryu en couverture, dans le Metropolis de janvier 2005.

http://metropolis.japantoday.com/tokyo/recent/feature.asp

pandaroux
06/01/2005, 23h57
Je souhaiterais bien savoir pourquoi Asa est si critiqué, notamment par les commentateurs d'Eurosport !
Il me paraît être un super combattant, vif et attractif. Super regard en sus, original et fier.
Qu'a-t-il donc fait de si terrible pour s'attirer ainsi les foudres de tous genres ...

toonoryu
07/01/2005, 00h15
Traduction en cours. Est-ce que quelqu'un saurait ce qu'est un "bosozoku" (terme employé à l'égard de Chiyotaikai) ?

Sakana
07/01/2005, 00h49
ce sont des voyous à moto, qui aiment parader en ville en bande, en faisant pétarader leurs motos.

enfin, il me semble. :)

trois exemples 'imagés' :)

- N°1 (http://metropolis.japantoday.com/CarsBikesarchive349/317/pics/bosozoku1.jpg)
- N°2 (http://www.perouinc.com/perou/images/photos/fashion/bosozoku/bosozoku_015.jpg)
- N°3 (http://www.perouinc.com/perou/images/photos/fashion/bosozoku/bosozoku_005.jpg)

toonoryu
07/01/2005, 00h55
Merci pour le rens, setzer. Voici donc la traduction de ce texte. Enjoy !


Au secours, les Russes débarquent !

Le sport multi-séculaire japonais face à l’invasion étrangère.

Ca a commencé par la prise de contrôle de Nissan par Carlos Ghosn. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un groupe de Mongols, de Russes et de Bulgares prennent le pouvoir dans le sport national japonais. Bientôt, à ce compte là, ce sera Fred Varcoe, le directeur des sports de la Metropolis qui coupera les sashimi derrière le comptoir de votre restau sushi du coin. Comme Marlon Brando le disait fort justement dans Apocalypse Now : « L’Horreur, l’Horreur ».

Le 9 janvier prochain, à l’ouverture du grand Tournoi du Nouvel An au Ryogoku Kokugikan, pas moins de onze lutteurs de la division d’élite, les makuuchi, seront des non-japonais, y compris le Grand Champion Asashoryu, de Mongolie.

Ceci a mis pas mal de pratiquants de ce sport millénaire dans l’embarras, mais que peuvent-ils y faire, à part pleurer dans leur chanko-nabe ? Et pour tout dire, l’afflux brutal de lutteurs étrangers a procuré à ce sport un coup de fouet plus que bienvenu. Avant l’arrivée d’Asashoryu, la popularité du sumo déclinait et ce n’était pas une confrontation Miyabiyama-Kotomitsuki qui aurait changé les choses.

La plupart du mérite en revient à Asashoryu, le seul yokozuna en activité. Son style arrogant et m’as-tu-vu a engendré un souffle nouveau au sumo et, après une polémique avec la fédération au sujet d’un tirage de cheveux à Nagoya, le « Voyou d’Oulan Bator » a appris à respecter les règles.

Asashoryu, qui a emporté le nombre impressionnant de cinq tournois sur six en 2004, s’est rapidement imposé dans le sumo comme le maître du corps-à-corps. Certains feront remarquer qu’Asashoryu bénéficie de l’absence de rivaux à sa mesure, mais ne vous y trompez pas : ce gars-là est un costaud. Le dernier lutteur à avoir remporté cinq tournois sur six dans l’année était Chiyonofuji en 1986, et tout le monde se souvient qu’il n’étais pas un tendre.

Mais ce n’est pas tout. Un coup d’œil sur le banzuke du Nouvel An montre une prédominance de lutteurs rookies étrangers montant dans la hiérarchie. Le jeune Hakuho est certainement le plus prometteur. Le prodige de 19 ans, qui a établi le score de 12-3 au tournoi de Kyushu pour emporter le prix de la Performance, a démontré un sens du devoir et un aplomb très en avance pour son âge, et, au contraire d’Asashoryu, fait preuve d’une approche du sumo apaisée, presque zen, qui devrait trouver grâce aux yeux de la vieille garde du sumo.

A Fukuoka, Hakuho fut le seul lutteur à se défaire d’Asashoryu, avant que Kaio ne l’imite lors de la dernière journée dans un combat qui avait, lui, une résonance toute relative, Asashoryu ayant alors déjà emporté le trophée d’argent (ainsi que le gros poisson qui va avec) le jour précédent.

Hakuho, qui luttait dans le haut des maegashira à Fukuoka, a fait ses débuts en makuuchi en mai 2004 et s’est élevé dans la hiérarchie en moins de temps qu’il n’en faut pour dire yorikiri, son arme favorite.

Parmi les autres stars montantes, on trouve Kokkai (Géorgie), Kotooshu (Bulgarie), Roho (Russie) et Asasekiryu (Mongolie). Et à la différence des lutteurs hawaïens qui envahirent le sport une décennie en arrière, ils sont réputés pour d’autres choses que leur tour de taille. Sans offenser Akebono, Musashimaru et Konishiki, ils auraient difficilement pu servir de doublure pour Clémentine Célarié dans la pub Slim Fast.

Ce qui accroît véritablement l’angoisse des autochtones est le fait que la Japon n’a pas produit de grand champion depuis que Takanohana a raccroché son mawashi en 2003. Asashoryu a bien déclaré qu’il espérait voir un autre lutteur le rejoindre au plus haut rang, mais n’a pas vraiment laissé la place libre jusqu’alors.

« le sumo a besoin d’un autre yokozuna, et j’espère qu’il y en aura un bientôt », a dit Asashoryu, interrogé sur le temps qu’il faudrait pour voir quelqu’un le rejoindre.

Malheureusement pour le Japon, les ozeki actuels n’augurent rien de bon pour le futur. Kaio, la « demoiselle d’honneur » du yokozuna, a eu d’innombrables occasion de devenir yokozuna, mais a échoué tout près du but à chaque fois, y compris tout dernièrement dans sa ville natale de Fukuoka, en novembre, quand il passa à une victoire du total de treize requis après qu’il eût remporté le tournoi précédent.

Dans un style pesant en poussée frontale, Chiyotaikai, ancien mauvais garçon repenti, est pour ainsi dire une cause perdue tandis que le multi-récidiviste de la blessure, Tochiyazuma, aura déjà suffisamment de difficultés à parvenir jusqu’à la fin du tournoi, sans parler de même avoir un score positif. Musoyama. Il nous a fait la faveur de prendre sa retraite après un 0-3 au tournoi de Kyushu.

Ca nous laisse qui ? Wakanosato ? Miyabiyama ? Deux lutteurs tout à fait respectables mais pas franchement des carrures de légendes. Le chouchou Takamisakari arrive à chauffer la foule avec son étrange rituel de claques d’avant-match, mais y a-t-il quelqu’un pour penser sérieusement que cet amuseur public est de l’étoffe d’un yokozuna ?

Dans une interview récente, Asashoryu a évoqué son opinion sur les raisons de l’absence de lutteurs japonais susceptible d’enflammer les dohyos. « Grandir en Mongolie n’était pas une partie de plaisir. Les conditions climatiques y étaient difficiles et la vie dure. Cela m’a bien préparé au sumo, et je ne pense pas que les lutteurs japonais aient cette ténacité ».

En effet. Ayant grandi dans l’ouest du Japon, le choix le plus difficile qu’aient eu à faire Chiyotaikai et Kaio lorsqu’ils rentraient de l’école était entre le pachinko, le karaoke ou une visite au McDo local.

Le yokozuna retraité Musashimaru, qui a remporté douze coupe de l’Empereur au cours de son illustre carrière, pense que c’est une question de confiance. « En ce moment, ils manquent de confiance. Je crois que Tochiazuma en est le plus proche, mais il doit travailler encore plus dur, tout comme Chiyotaikai et Kaio ».

Donc, que cela plaise ou non, ce sont les lutteurs étrangers qui sont les plus prometteurs. Après Asashoryu et Hakuho, le bulgare Kotooshu semble le plus a même de gravir les échelons. Kotooshu, dont le vrai nom est Stefanov Mahlyanov Kaloyan, n’a que 25 ans et a un impressionnant score de 91-25 dans sa brève carrière.

Haut de 203 centimètres, le musculeux kotooshu ressemble plus à un basketteur qu’à un sumotori et semble comme une tour au milieu de ses adversaires. Il a effectué un score de 11-4 pour remporter à Fukuoka le prix de la Combativité.

Contrairement à une croyance répandue, Roho n’est pas le surnom d’un femme de mauvaise vie qui fréquente les bars Roppongi. Ce n’est autre que Boradzov Soslan Feliksovich, une machine à combattre de la Mère Russie, décharné et méchant.

Roho a explosé au sein de la makuuchi en septembre 2004. Il a effectué le score de 10-5 comme maegashira 9, et à ce rythme son ascension sera rapide vers les sommets.

Le géorgien Kokkai a montré des éclairs de génie au cours du tournoi d’été où il fit un 10-5. Mais le pousseur de la Oitekaze heya a montré des difficultés dans les face à face finaux dernièrement et n’a fait qu’un 7-8 au Kyushu basho, et ne devrait plus monter dans la hiérarchie prochainement.

Plus bas dans les classements, le mongol Ama a réalisé un respectable 8-7 pour ses débuts en makuuchi. Les mongols Kyokushuzan et Kyokutenho sont en limite de bond, mais leur compatriote Asasekiryu, comme le coréen Kasugao, ont montré un certain potentiel.

Alors que les joueurs de base-ball et footballeurs japonais atteignent une renommée internationale, il semble tout aussi naturel que les talents étrangers envahissent ce bastion du sport et de la culture japonaise. Il faudra vous habituer aux invasions poilues sur les dohyos. En attendant, fait passer le wasabi, Fred.

Sakana
07/01/2005, 01h01
Arigatô gozaimashita !!!! :D

Article très intéressant, je trouve, avec des analyses, somme toute, objectives.

Encore merci de nous avoir trouvé, de nous avoir traduit, cet article. Classe ! :D

Kotononami
07/01/2005, 01h05
Pas très sympa pour Miyabiyama et Kotomitsuki cet article :?
Je ne vois pas en quoi les confrontations entre Kokkai et Roho seraient plus interessantes à suivre.

Tagada
08/01/2005, 00h54
Je n'ai pas lu l'article original (bien que cela ne m'aurait probablement pas posé de problème) mais la traduction me paraît excellente (c'est un français bien écrit en tout cas) et l'article me paraît bien documenté. En plus, je partage la plupart des analyses qu'il contient.

08/01/2005, 13h38
Je souhaiterais bien savoir pourquoi Asa est si critiqué, notamment par les commentateurs d'Eurosport !
Il me paraît être un super combattant, vif et attractif. Super regard en sus, original et fier.
Qu'a-t-il donc fait de si terrible pour s'attirer ainsi les foudres de tous genres ...

La lecture de l'article obligeamment traduit par toonoryu te donnera des éléments de réponses. Sinon, fait un petit tour sur les autres forum d'info-sumo, tu comprendras vite... :wink:

Hoshifransu
04/09/2005, 21h04
Alors que les joueurs de base-ball et footballeurs japonais atteignent une renommée internationale

C'est parce qu'il manque de popularité qu'Asashoryu a passé cette tenue de joueur de base-ball en avril dernier ? :lol:

http://www.ocregister.com/newsimages/local/2005/04/08do.jpg

skydiver
04/09/2005, 23h06
Avec ça il sera populaire...à Los Angeles!

Asafan
04/09/2005, 23h43
Superbe traduction, Toon, merci! :D

toonoryu
04/09/2005, 23h58
Tout le plaisir était pour moi... elle commence à dater, celle-là...

yomugi
05/09/2005, 14h03
Euuuh Toono-san, la métaphore sur Clémentine Célarié... elle était dans le texte original ?... :wink: :wink:

toonoryu
05/09/2005, 14h28
Non, en effet, tout l'art du traducteur est dans un résultat parlant dans la langue d'arrivée; de ce point de vue là, Clémentine Célarié (on pourrait réactualiser avec Sonia Dubois) est un atout de poids pour la notion d'amaigrissement... :wink: pour un lecteur U.S., j'aurais utilisé Anna Nicole Smith ou quelque chose d'approchant... (situation inverse toutefois)

Kaiomitsuki
05/09/2005, 14h33
je ne sais si l'erreur provient du texte original mais Kotooshu n'a pas 25 ans mais 21 ans (le texte date de début 2005 et Kotooshu a eu 22 ans en février)

encore merci pour la traduction Toonoryu :wink: