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Afficher la version complète : Will Ferguson Vs Chiyonofuji



Hoshifransu
29/12/2004, 23h48
Will Ferguson est un écrivain canadien (passionné par le Japon) récemment primé et dont les oeuvres sont traduites et vendues dans plus de trente pays.

Dans cet article (http://www.willferguson.ca/articles/loveofsumo.html), il raconte son amour du sumo et son coup de foudre pour Chiyonofuji ! :wink:

Le sumo décrit par un écrivain talentueux, ça donne un article vraiment passionnant. Merci à vous, Sir Ferguson ! :wink:

http://www.willferguson.ca/images/willferguson_photo.jpg

Asafan
30/12/2004, 00h22
super article, plein d'humour. Merci Hoshi.

Mais ce Monsieur Ferguson est tout de même bien impertinent : abréger les noms des illustres frères Hanada en Wak et Tak! C'est du sous Walt Disney!! Empêchez Info-sumo de lire ça!!! :wink:

Kaiowaka
30/12/2004, 01h13
en Wak :wink:

On parle de moi ????? :wink:

toonoryu
30/12/2004, 09h07
Superbe articke. Merci Hoshi !

k-nada
30/12/2004, 14h45
Très bel article effectivement. Je trouve que l'auteur met bien le doigt sur la manière dont quelqu'un qui ne connaît absolument rien au sumo ou qui ne s'est jamais spécialement intéressé aux arts martiaux peut se retrouver totalement scotché par ce spectacle (c'est un peu ce qui m'est arrivé quand j'étais au Japon...)

Deux passages de ce texte m'ont soudain rappelé une amie que j'avais à Genève et qui étais non seulement de Mito, la ville de Mitoizumi (d'où le shikona), de Musoyama et de Miyabiyama, mais aussi du même quartier que les deux derniers (je n'abrège plus, je pronominalise ;-) ) et allait en classe avec la soeur du Lard of the Ring alias le Blob alias qui vous savez. Elle m'avait raconté 2 ou 3 trucs marrants ; c'est notamment d'elle que j'avais appris que les deux compères de Musashimaru (je n'abrège plus, je périphrase ;-) ;-) ) étaient, de manière inhabituelle dans le monde du sumo, des fils de notable.

Cet article m'a en fait rappelé deux anecdotes à propos de son père, un grand fan de sumo :

"Alas, in 1991--just after I decided to devote my life to Chiyonofuji--he retired. He was only one win shy of the all-time victory record, and in a sport with a 1,200-year old history, breaking any record is a major achievement. I cried when I watched the topknot-cutting ceremony on television."


C'est ce même jour du dampatsu de Chiyonofuji que l'amie en question a vu, pour la première fois, son père pleurer comme un gosse devant sa télé. En bonne Japonaise, elle me parlait de cette "situation embarrassante" en rigolant, mais on sentait bien que ça avait été une espère ce choc pour elle... A cette époque-là, Chiyonofuji avait expliqué qu'il avait continué de combattre jusqu'à un âge avancé en mémoire de la fille qu'il avait perdu, et c'est apparemment ce qui émouvait le plus le père de cette amie. "Calme-toi papa, je suis toujours vivante" lui avait-elle dit en le voyant dans cet état...

"The Wolf, alas, is long gone. The two reigning superstars of sumo, known affectionately as Tak and Wak, are a pair of spoiled, spoon-fed brothers groomed for stardom. Their father was once a grand champion and their uncle was the president of the Sumo Association. Or maybe it was the other way. It doesn't matter, I hate them both, especially pouty-faced little Tak, who was (at that time) a media darling."

Malgré le fait que Muso et Miyabi, tous deux yama de leur shikona (je n'abrège plus, je déconne ;-) ;-) ;-) ), étaient des "compatriotes", le même monsieur ne les aimait pas, pas plus que les Hanada bros., pour les mêmes raisons que Fergusson exprime : pour lui, des rikishis élevés et programmés pour devenir des stars de la discipline ne représentaient pas le véritable "esprit du sumo". Je crois que pour une partie du public le plus traditionnaliste, le "vrai" rikishi, c'est le fils de pauvres - pêcheurs - qui s'en sort grâce au sumo. Suivez mon regard...

Tout ça et quelques autres choses encore me font penser que Ferguson a une vision très juste du sumo, dans sa façon de l'apprécier comme de le décrire ("
He faked to the right, stepped to the left, thrust his hand into Onokuni's blubbery chest and then-- suddenly--he jumped back and let the larger man's momentum work against him. This wasn't burlesque. This was poetry in motion.", c'est joliment dit :P )

Karekinada (qui ne trouve plus son mot de passe...)

empiryu
31/12/2004, 11h43
merci hoshi pour la trouvaille,une de plus et k-nada pour ton humour (lard of the ring :lol: )
j ai suivi ton regard mais pas dans la bonne direction je ne vois que mon voisin, il a bien une casquette de marin mais 65kg tout trempe( apres une grosse vague brestoise comme je les aimes) sur le doyo avec la gitane au museau ça le fait pas

toonoryu
31/12/2004, 14h42
Ayant un peu de temps, je vous propose ci-après la traduction de ce splendide article, pour ceux qui seraient rétifs à la langue anglaise (canadienne, en l'occurence). La suite rapidement. Enjoy !


A mon avis, c’est la chevelure.
Leur longue queue de cheval, huilée, est ramenée vers l’avant et travaillée habilement en une crête en forme d’éventail. Lorsque le Shogun Tokugawa modernisa le Japon à la fin du XIXème siècle, seuls les rikishi du sumo furent autorisés à conserver le chignon samurai. Aujourd’hui, ce style de coiffure particulier leur donne une certaine allure médiévale.
La chevelure est également une source de leur puissance. Lorsqu’un rikishi (lutteur ne peut véritablement les décrire) prends sa retraite, son chignon est cérémonieusement coupé à l’aide d’une paire de ciseaux en or.
Ca doit vraiment être la chevelure. Quoi d’autre pourrait bien faire hurler les jeunes filles et faire tomber les dames en pâmoison ? Quoi d’autre pourrait bien faire que les hôtesses de l’air et les top models les épousent ? Quoi d’autre pourrait bien provoquer une telle frénésie envers ces hommes flasques, à demi-nus, porteurs de strings minutieusement confectionnés et attachés entre leurs fesses ?
Lorsque j’ai déménagé au Japon en 1990, j’ai passé les premiers mois troublé et désorienté par le choc culturel. De la bouffe plastifiée aux vitres des restaurants. Des pizzas au maïs. Des patins dans les toilettes. C’était très étrange. Mais le plus étrange était le bizarre spectacle qui envahissait mon salon tous les deux mois : les éternels tournois de sumo du Japon, une farce élevée au rang de sport.
Comme beaucoup d’autres choses au Japon, le sumo apparaissait comme très simple. Deux hommes font leur entrée sur un ring ; le premier à en sortir ou à être projeté au sol perd. Mais, comme je le découvris bien vite, retirer une couche de sens ne faisait qu’en réveler une autre. Essayer de comprendre le Japon, comme l’a noté un écrivain, c’est comme essayer de peler un oignon.
Les combats de sumo excèdent rarement les trente secondes, mais les préparatifs peuvent être atrocement longs. Je trouvais ces atermoiements absolument insupportables – les rikishis rinçaient leur bouche avec de l’eau, balançaient du sel en l’air, frappaient le sol avec leurs pieds, s’essuyaient les aisselles et faisaient tout sauf combattre.
« allez-y maintenant » avais-je l’habitude de crier devant mon écran.
Les combats de sumo sont comme un ressort que l’on comprime lentement. La tension monte, monte, et alors, dans un assaut soudain, la victoire se décide.
Il y avait un rythme bien défini, mais j’étais fichtrement incapable d’y comprendre quoi que ce soit. Et mes amis japonais ne m’étaient pas d’un grand secours.
« comment savent-ils que c’est le moment de charger ? »
« tu veux dire le tachiai ? quand le moment est venu, ils le savent »
« comment ? »
« ils le savent »
Je commençai à changer d’attitude quand je vis pour la première fois Kyokudozan en action. Il n’y a pas de catégories de poids dans le sumo. Le plus petit rikishi peut être indifféremment opposé au plus gros, et personne ne trouve cela injuste ou déséquilibré.
A l’encontre des stéréotypes usuels du sumo, Kyokudozan n’était pas obèse. Pour tout dire, il était plutôt décharné, avec ses 112 kilos. Il était opposé à un géant de 210 kilos nommé Onokuni, et je m’installai pour contempler le massacre.
Ce qui arriva ensuite fut pour moi comme une décharge électrique. Pour reprendre une analogie canadienne propre au hockey, le tout tout petit Kyokudozan mystifia Onokuni.
Il feinta sur la droite, s’avança sur la gauche, agrippa sa main dans la ceinture violette d’Onokuni et – soudainement – bondit en arrière et laissa l’élan du géant l’emporter. Ce n’était pas une farce. C’était de la poésie en mouvement.
Ces gars ne s’accrochaient pas simplement comme des hippopotames en chaleur, ils employaient des techniques : feintes, leviers, vitesse. C’était incroyable. David Benjamin, auteur de La Joie du Sumo, le décrit comme une combinaison de danse classique et de combat de taureaux.

31/12/2004, 16h57
J'avais eu la flemme de lire l'article en anglais, je suis ravi de découvrir enfin le texte. Drôle, intéressant, et qui nous renvoie à notre propre vision du Sumo...
Merci Hoshi* de nous avoir dégotté ça, merci à toonoryu de l'avoir traduit, merci à Will Ferguson de l'avoir écrit! :wink:



*Hoshifransu, je veux dire... :D

toonoryu
31/12/2004, 18h22
Suite de la traduction...


Je commençais à reconnaître certains lutteurs : Kirishima, un rikishi plus âgé, très musclé qui se sert de la difficile technique du « soulever-porter ». Mitoizumi, surnommé « La Salière » parce qu’il lance d’énormes poignées de sel dans le cercle (sous les rugissements d’approbation de la foule). Terao, le Typhon, qui terrifie ses adversaires par de foudroyantes prises de bras. Mainoumi, le petit rikishi qui s’est fait implanter du silicone sous la peau du crâne pour atteindre la taille minimum requise.
Dans un pays ou l’esprit d’équipe et le consensus sont censés être si importants, le sumo est on ne peu plus individualiste. Les combattants ne tombent ou ne restent debout que par leur seul mérite. Chacun possède son propre style, ses propres petits trucs, ses propres points faibles.
Après cinq tournois, j’étais devenu l’équivalent pour le sumo d’un fan de base. Je suivais les tournois. Je conservais les posters les posters des stars. Je découpais les articles de journaux et dépensais d’épaisses liasses de billets pour les empreintes de sumotori, les jeux de cartes sumo, les T-shirts sumo et les tasses à café commémoratives en éditions limitées. J’aime le sumo de la façon dont certaines personnes aiment leur pays. C’est – et je crois que je suis objectif – le sport ultime de l’histoire de l’univers. Il renferme tout ce que l’on peut attendre d’un spectacle : conflit, rites et gros bonshommes en sueur et à demi-nus.
Comme tant d’autres fans étrangers, David Benjamin inclus, mon premier coup de foudre a été pour un lutteur nommé Chiyonofuji, plus connu comme Le Loup. Chiyonofuji, fils d’un pêcheur d’Hokkaido, était petit, trapu et solidement bâti. Là où les autres lutteurs se servait de leur masse pure pour l’emporter, Chiyonofuji utilisait sa force. Son corps plus petit lui donnait un avantage dont il se servait pour faire basculer ses adversaires hors du ring.
S’il s’emparait avec son bras droit de l’intérieur de la ceinture de son adversaire, le combat était pour ainsi dire terminé. Chiyonofuji se penchait, les biceps tendus, les jambes ramassées, et il balançait ces géants cul par dessus tête, restant seul et immobile au centre du ring. Voir Chiyonofuji en action avait quelque chose de religieux.
Hélas, en 1991, au moment ou j’avais décidé de consacrer ma vie à Chiyonofuji, il prit sa retraite. Il n’était plus qu’à une victoire du record absolu, et pour un sport vieux de 1200 ans, battre un record est un accomplissement énorme. Je pleurai en voyant son dampatsu-hiri à la télévision. Comme tout fan enragé et irrationnel, je souhaitais devenir l’objet de mon adoration. Qui ne voudrait pas devenir un rikishi ? ils sont des hommes massifs, puissants et arrogants. Ils boivent beaucoup et s’amusent comme des gosses. Ils sont les derniers samurai. Une senteur de sueur et d’huile parfumée les entoure, telle une aura de… ben, de sueur et d’huile parfumée. Les femmes se jettent aux pieds des rikishis. Enfin, les rikishis mangent autant qu’ils veulent, quand ils veulent, et n’ont jamais à se préoccuper du cholestérol. Je pourrais faire n’importe quoi pour renaître rikishi tellement ça me fait envie.
Pour certaines raisons, une proportion énorme des rikishis viennent des extrémités de l’archipel nippon :Hokkaido au nord et Kagoshima au sud. Même leurs styles de lutte ont été décrit comme « chaud » et « froid », avec les plus petits rikishis du sud renommés pour leurs attaques fulgurantes, et les lourds rikishis du nord plus accoutumés aux prises lentes et éléphantesques. Le Loup était du nord, mais son style fut toujours décrit comme méridional pour son intensité.
Le Loup, hélas, est parti depuis longtemps. Les deux superstars actuelles du sumo, connus sous les surnoms affectueux de Tak et Wak, sont deux frères gâtés, élevés depuis leur plus jeune âge pour aller vers la gloire. Leur père fut autrefois un grand champion et leur oncle était président de l’association du sumo. Ou l’inverse. M’en fiche, je les déteste tous les deux, en particulier le petit Tak, au visage boudeur, qui était (à cette époque) un chouchou des media. A la suite du dernier tournoi, Wak a été promu yokozuna aux côtés de son frère Tak, ce qui en faisait la première fratrie à atteindre le rang le plus élevé du sumo.

Hoshifransu
31/12/2004, 20h35
Remarquable traduction ! Merci à toi. C'est un plaisir que de le relire et en français cette fois. Ah, si je pouvais comprendre l'english aussi bien ! 8)

toonoryu
31/12/2004, 22h58
Merci pour tes compliments, Hoshi. S'il y a un bilingue sur le forum, je ne sais pas s'il aura le même avis, ma connaissance de l'anglasi étant essentiellement universitaire... mais bon, ce n'est pas le sujet, voici donc la fin de ce texte plein d'humour et de bon sens sur le sumo. Enjoy !



La bête noire de Tak et Wak était le rikishi hawaïen Akebono. Akebono mesure 2,02m et accuse 250 kgs sur la balance, mais a une constitution étrange. Avec son énorme estomac, placé assez haut, et ses jambes fines, presque des pattes de poulet, il ressemble à une grappe de raisin montée sur des baguettes, mais peu importe. Il s’est élevé au sommet de la hiérarchie du sumo. Bien sûr, son nom n’est pas Akebono. Chaque rikishi adopte un alias poétique lorsqu’il est en activité. On peut alors voir d’énormes baleines boudinées se dandinant avec un nom que l’on peut traduire par Petit Brocard ou Soleil Levant.
Le véritable nom d’Akebono est Chad Rowan, et il est récemment devenu le premier yokozuna étranger de l’histoire du sumo. Cet événement a déclenché des tensions raciales et des articles nauséabonds de la part d’éditorialistes japonais qui ne souhaitaient pas voir le sumo entaché par du sang étranger. Les éléments nationalistes les plus sombres – toujours présents sous la surface de la société japonaise – affleurèrent durant le grand débat Akebono.
Je demandai son avis à mon patron japonais, mais celui-ci se révéla diplomate. « Akebono a fait des efforts sincères. Il a appris le japonais, et fait de gros efforts pour adopter le mode de vie japonais. Je crois qu’il sera un yokozuna très travailleur ». Pas un bon yokozuna. Pas un grand yokozuna. Un yokozuna travailleur. Au Japon, c’est le plus grand des compliments.
Dans un sens, je comprends la réserve des japonais au sujet des rikishis étrangers surdimensionnés. Si vous possédiez un sport multiséculaire, intimement lié à la culture et à la religion de votre pays natal, voudriez vous voir un mec venu d’Hawaï, nommé Chad, débarquer d’Honolulu pour être propulsé Grand Champion ?
Après tout, le sumo est le sport officiel du Japon. Il est composé d’aspects religieux, rituels et de spectacle. Comme bien d’autres choses au Japon, le sumo va au-delà des contradictions. Il est futile en même temps que solennel. Explosif et réservé.
Une année, je fis le pèlerinage rituel à Fukuoka pour le dernier jour du tournoi de printemps. Je pris une chambre d’hôtel / capsule, type 2001 Odyssée de l’Espace, et, trop excité pour dormir, allai faire un tour dans Nasaku, le temple de la nuit local empli de fast-food locaux éclairés au néon, ce qui en faisait un lieu à la chatoyance qui rappelait Blade Runner. Et c’est alors que je rencontrai Le Loup.
Je descendais une contre-allée vivement éclairée, quand je tombai pile sur Chiyonofuji. Lui et sa suite sortaient d’un cabaret privé topless. Je le reconnus immédiatement, et la conversation suivante s’établit (j’ai retranscrit la conversation en français et en japonais, pour que vous puissiez savourer ce moment dans toute son authenticité).

Moi : Hora ! Chiyonofuji desho ? (Hé ! vous êtes Chiyonofuji ?)
Lui : (en passant) so da yo (Ouaip)
Moi : (au dos de la tête de Chiyonofuji qui continue son chemin) ja… komban-wa (bon, ben… bonne soirée)
La nuque de Chiyonofuji : pas de réponse.

Mes collègues japonais sursautèrent quand je leur parlai de ma rencontre. On ne va pas s’adresser comme cela à un homme comme Chiyonofuji. J’ai eu de la chance qu’il me réponde.
Quelques minutes après m’être ridiculisé devant Chiyonofuji, je tombai sur beaucoup d’autres rikishis. Un solide gaillard montait dans un taxi, et je me dirigeai vers lui, pensant qu’il serait saisi d’émotion à l’idée de me serrer la main.
« bonne chance pour le combat de demain » lui dis-je.
Il acquiesça et dit « je ferai de mon mieux ». Et que je sois damné s’il ne gagna pas précisément le lendemain. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que j’y étais un peu pour quelque chose. Et, cela va sans dire, je suis désormais un grand fan de Kotonishiki.
Mes collègues japonais convirent que Kotonishiki avait été très poli de s’arrêter pour parler (le fait que je lui tienne la main et que je n’étais pas disposé à la lâcher s’il ne m’avait pas répondu y a sans doute été pour quelque chose…).
Malheureusement, Kotonishiki fut plus tard impliqué dans un scandale sexuel tordu, avec maîtresse enceinte et épouse vengeresse, tout cela couvert dans les moindres détails par la presse. Ah, la vie d’un rikishi. Il n’y a pas mieux.

Additif : le guide d’initiation au sumo pour les hommes d’affaire.
Le sumo peut paraître anachronique, mais l’attrait très actuel de ce sport montre qu’il n’est ni une relique ni une nouveauté. Pour les personnes en affaire avec des japonais, le sumo, sport et religion, permet d’appréhender pas mal d’aspects de leur personnalité.
1 – les règles en sont désespérément simples.
2 – le combat psychologique d’avant match est aussi important que le combat en lui-même.
3 – le rituel est importantissime. Les discours sans fin, les toasts d’avant le début des journées, les présentations élaborées : ils ont pour but d’établir les positions de chacun. Les Occidentaux commettent généralement l’erreur d’essayer d’évacuer ces formalités d’introduction pour en venir directement au fait.
4 – la force brute n’est pas tout. Il n’y a pas de catégories de poids en sumo. Comme pour le judo (issu du sumo), la technique et le timing sont essentiels. Sur un plan plus philosophique, le sumo, à l’instar du judo, est une parabole de la manière dont les japonais aiment à se voir eux-mêmes ; petits mais puissants, le petit moteur qui pourrait, le rikishi minuscule qui va, finalement, envoyer le géant américain au tapis.

Info-Sumo
01/01/2005, 03h20
Merci toonoryu d'avoir pris le temps de traduire l'article en question.

En effet un bon artcile sur l'approche du sumo. j'ai aussi un peu vécu ça: on en voit à la télé, on regarde, ce n'est pas très intéressant, et puis on regarde encore, on commence à connaitre les lutteurs et puis on devient accroc.


Mais ce Monsieur Ferguson est tout de même bien impertinent : abréger les noms des illustres frères Hanada en Wak et Tak! C'est du sous Walt Disney!! Empêchez Info-sumo de lire ça!!!

Lisant ça j'ai essayé de me retenir pour ne pas être outré... mais la traduction présentant le petit Tak qui devenait yokozuna m'a obligé un peu à y aller voir de plus près. car le petit des deux frères, c'est wak...waka... wakanohana. j'ai pensé qu'il y avait soit erreur dans la traduction (ce n'est pas le cas) soit dans la présentation de will ferguson.
En fait, il dit lui même qu"il n'aime pas les deux frères et d'ailleurs ce sont les seuls noms de rikishi qui n'apparaissent jamais en entier dans son article.
Sur 11 rikishi cités, seuls 2 yokozuna d'une famille illustre de rikishi sont réduits à l'état de wak et tak...

Aucun problème pour Kokyudozan, Onokuni, Kirishima, Mitoizumi, Terao, Mainoumi, Akebono, Kotonishiki.
Chiyonofuji a même le droit d'être cité (avec son nom intégral) 11 fois. Il aurait pu le citer 1 fois et mettre ensuite Chiyo... non? :D

De là à dire qu'il y a un certain irrespect ou non-respect de ceux qu'on n'aime pas en amputant leur noms, il n'y a qu'un pas. Que je ne franchirai pas :D C'était peut-être le fruit du hazard. :idea:

En tous cas, merci pour l'artcicle et pour la traduction! Hoshifransu nous trouve toujours des trucs pas possibles...

Et puis ne croyez pas quand même que je suis un ayatollah du sumo pur et dur... je n'ai simplement pas envie de bientôt voir du sumo à 4 (comme le catch à 4) avec des combats: robocop associé au cavalier mongol contre Popeye associé au Blob ou au bucheron bulgare... :D
Certaines formulations imagées me font tellement pensé à un autre sport :D
Si certains anglo-saxons le font nous ne sommes obligés de les suivre, nous francophones.

Bonne année 2005 :D

01/01/2005, 10h54
Les plus belles lignes sur le sumo depuis la magnifique présentation par Joe le Cogneur du livre de wakanohana. 1000 x merci, Toonoryu. Charliki

toonoryu
01/01/2005, 11h20
mais la traduction présentant le petit Tak qui devenait yokozuna m'a obligé un peu à y aller voir de plus près. car le petit des deux frères, c'est wak...waka... wakanohana. j'ai pensé qu'il y avait soit erreur dans la traduction (ce n'est pas le cas) soit dans la présentation de will ferguson.


Je pense surtout qu'il le nomme "le petit" comme il le nommerait "le cadet". Quant à l'opinion qu'il a sur les Hanada Bros, elle est en effet assez claire et, bien que je ne la partage pas, étant moi-même un fan de "Tak" et de son visage de Bouddha (et pas de boudeur :wink: ), je trouve qu'elle est bien amenée, développée et a une logique respectable.

01/01/2005, 12h19
Excellent, cet article ! Un régal de le lire dans une aussi bonne traduction !

J'adore le récit de la "rencontre" avec Chiyonofuji !.. L'humour australien ne le cède en rien au british, semble-t-il...

Merci à tous (et au commentaire judicieux d'Info-sumo)...

et bonne année!

Hoshifransu
01/01/2005, 14h11
Oui, il a beaucoup d'humour et un recul sur les choses qui lui permet des analyses pertinentes et tellement litteraires, imagées. (que Toonoryu a su parfaitement nous restituer en français)

Alors, après une petite recherche, il semblerait que l'ouvrage de Will Ferguson dans lequel il raconte le plus d'anecdotes au sujet su sumo, mais également à propos de shintoisme, de décoration typiquement japonaise, de Godzilla et tant d'autres aspects culturels japonais, soit son livre "Hokkaido Highway Blues: Hitchhiking Japan".

http://images.amazon.com/images/P/1569472343.01.LZZZZZZZ.jpg

Je ne sais pas s'il en existe une traduction en français, mais ce qui est sûr, c'est que ce livre ne doit pas manquer d'humour et de pertinence !
D'ailleurs, après un tel récit sur le sumo des années 80, on serait intéressé de connaître son point de vue sur le sumo du début des années 2000 ... Peut-être dans un prochain ouvrage ?

Plus de descriptions sur "Hokkaido Highway Blues: Hitchhiking Japan", ici (http://www.twain2004.com/shopping/shop-item_id-1569472343-search_type-AsinSearch-locale-us.html).

Konosato
01/01/2005, 14h12
Quelle bonne âme ce toonoryu :D d'avoir pensé à un pauvre petit suisse ne connaisant que très peu d'anglais :( . Merci pour la superbe traduction je me suis vraiment régalé. Merci aussi ä Hoshi pour la trouvaille.

toonoryu
01/01/2005, 15h28
Merci pour vos encouragements. Hoshi, si tu as d'autres trouvailles plaisantes de ce type, n'hésites pas. Par contre, je ne suis pas sûr d'avoir le courage de traduire le bouquin en entier (ou alors mon boss va me faire la gueule... :? )

Hoshifransu
01/01/2005, 16h01
Oh, M'sieur Ferguson va bien trouver un compatriote québécois qui va nous retranscrire tout ça ! :wink:

ruripaps
01/01/2005, 20h08
Merci a toonoryu pour sa traduction car l'anglais pour moi c'est difficile je crois que je me suis reconnu dans cette découverte du sumo. Sur eurosport au début curieux puis interessé et enfin passionné ...
Merci encore et bonne année a tout le MONDE avec une pensée pour les pauvres gens d'Asie du sud est ...

Hoshifransu
02/02/2005, 23h43
http://www.seishinkan.com/seishin/sskstaff/images/jmvweb14.gif

Toujours Chiyonofuji, cette fois, l'admirateur se nomme John Viol Shihan et c'est un américain maître en arts martiaux.

http://www.seishinkan.com/seishin/sskstaff/jmvfrien.htm