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Afficher la version complète : topic sur la vie des lutteurs



Musashimaru
28/11/2004, 22h12
Salut à tous!

je me suis dit que ça serait sympa, maintenant que le basho est terminé et que l'on a deux mois devant nous, de discuter sur ce topic.

ça serait un bon moyen de faire découvrir aux novices, et à tous ceux qui n'ont pas lu "Kirishima..." ou vu les documentaires, tous les aspects de la vie des lutteurs (vie en confrérie, hiérarchie, cuisine, entrainement, loisirs...etc);

de plus, je pense que ça serait une manière de faire ressortir l'ancien forum, qu'on relance les débats sur la composition du vrai Chanko..etc :)

pour ma part, dans ce topic, je pourrais écrire un article complet sur l'entrainement des rikishis, y compris l'aspect musculation, car c'est un des aspects traditionnels du sumô que j'aime le plus.

Voilà. si l'idée en intéresse certains, alors c'est parti!!! 8)

Musashimaru
30/11/2004, 22h09
Et bien, les amis, mon idée n'intéresse personne? :cry: :cry: :cry:

Tant pis....!!!!! :D :D

Mais je suis quand même en train de préparer un mini-article sur l'entrainement des rikishis, et j'aimerais y inclure quelques photos; vous connaissez un site qui en propose quelques une?

Hoshifransu
30/11/2004, 22h55
Ah non, c'est très intéressant au contraire ! Disons que la plupart d'entre nous était focalisé sur le basho !

Un excellent lien avec les photos d'entraînement et les noms qui s'y rapportent sur le site de Shiroikuma :

http://shiroikuma.com/peiji/tourneys/2001/natsubasho.htm

Hoshifransu
30/11/2004, 23h05
Il y a un meilleur lien sur le site de Shiroikuma, avec, non plus des photos, mais des vidéos qui montrent de près comment s'entraîner !

http://shiroikuma.com/peiji/keiko.htm

01/12/2004, 13h25
Ah merci Hoshifransu, super site!! t'est vraiment un demi-dieu de la web recherche!! 8)

bon, je pense que l'article pourra être posté ce week-end , avec (si j'y arrive :oops: ), quelques photos!!

Je m'attacherais à l'enrainement de base des rikishis, c'est-à-dire les non-gradés, qui commencent dès 5h du matin!

Musashimaru.

Musashimaru
02/12/2004, 11h41
L’entrainement ( le « keiko ») d’un lutteur de sumô.

Cet artcile se base sur un rikishi fictif, qui serait non-titulaire, et qui donc effectuerait l’entrainement complet d’un lutteur.


1ère partie : l’entrainement de base (de 5h du matin à 8h environ).

a) les exercices d’endurance :
------------------------------

· Comme tout vrai sportif, le rikishi , avant de commencer sérieusement son entrainement, fais monter sa température interne, sa sudation, par des exercices cardio-vasculaires.


De par leur masse, le footing est bien entendu exclu (bien que des très grands champions, comme Kirishima, Chiyonofuji, ou encore Takanohana, s’y adonnaient quotidiennement ; mais ces lutteurs là sont considérés comme des poids légers, 130-140kg environ) .
le footing présente trop de risques pour leur dos, leurs chevilles ou leurs genoux.
A la place, les rikishis préfèrent un exercice assez atypique (désolé, je n’ai pas le nom) : il consiste à se placer à la « queue-le-le » ( J ) , en chenille si vous préférez, chaque lutteur posant ses bras sur les épaules du camarade qui le précède ; ensuite, cette chenille humaine entame une marche rapide, presque un jogging, autour du « dohyô », pendant une vingtaine de minutes ; l’avantage de cet exo, est que chaque rikishi est obligé de tenir le rythme pour ne pas rompre la chaine, ce qui est assez intensif au niveau du souffle. De plus, la petite foulée n’est pas trop agressive au niveau des articulations.

Quand l’école du rikishi (la « beya ») en dispose, celui peut aussi effectuer un tour de bicyclette dans le quartier pour s’échauffer.

En dehors de l’entrainement du matin, d’autres lutteurs pratiquent la natation pour renforcer leur souffle , en privilégiant la nage en apnée (des rikishis come Akebono ou Konishiki étaient adeptes de cette méthode).


· Une fois le corps bien chaud, les lutteurs entament une série d’exercices d’abdominaux et de lombaires, assez longue et intense, au sol. Ce sont des exos classiques de relevés de buste et d’extension lombaires.




Le but de ces exercices est de renforcer la sangle abdominale, mais également de sur-développer le ventre, de façon à ce que celui-ci forme une solide caisse proéminente, que l’on appelle « taiku-bara ».


b) les exercices de souplesse :
------------------------------

Il s’agit sans doute de la partie la plus importante pour un rikishi. En effet, un lutteur sumô se doit d’être EXTREMENT souple.
Pour ce faire, il effectue régulièrement trois exercice :

Le « suri-ashi » :



« IL s’agit d’avancer, avancer, et encore avancer, sans décoller les pieds du sol, en position mi-accroupie, jambes écartés et buste penché vers l’avant. L’objectif recherché est de faire acquérir un centre de gravité aussi bas que possible, ce qui assure une meilleure stabilité pour pouvoir résister à la formidable poussée de l’adversaire. Le rikishi doit faire indéfiniment le tour du dohyô dans cette position ».


Le « shiko »


shiko

« Ce mouvement consiste à soulever latéralement une jambe aussi haut que possible, pour la redescendre en frappant vigoureusement le sol, suivi du même mouvement avec l’autre jambe, et ainsi de suite ».

Ce mouvement fait travailler à la fois l’équilibre, comme le suri-ashi, mais également la souplesse.
Mais c’est le mouvement suivant qui fait totalement travailler la souplesse.


Le « mata-wari »




Il s’agit tout simplement pour le rikishi de travailler le grand écart ; le lutteur s’assoit par terre avec les jambes écartées, aussi près que possible des 180°C, avec chaque main au sol, ou aux orteils. Avec le temps, le rikishi doit être capable de se pencher en avant , jusqu’à ce qu sa poitrine et sa tête touche le sol.

c) Les exercices de force :
--------------------------

· L’exercice de base d’un lutteur, pour prendre de la force, est le « teppô » :

Il s’agit pour le rikishi de frapper le teppô, un gros pilier en bois, alternativement, avec chaque main, dans un mouvement énergique ; cela a pour but de renforce les poignets, bras et épaules des lutteurs.

Certains se servent également du teppô pour s’entrainer à l’ »atari », c’est-à-dire au choc entre deux lutteurs, en cognant le pilier avec leurs épaules, un peu comme des rugbymen ou des footballer américains le feraient pour s’entrainer à plaquer leur adversaire.


· Longtemps décriée, aujourd’hui sans doute trop largement pratiquée, la musculation, activité essentielle pour faire acquérir de la force aux rikishis.

Peu de jeunes lutteurs ont les moyens de s’entrainer dans une salle du muscu, c’est quand ils atteignent le rang de titulaire (avec un salaire) , qu’ils peuvent le faire ; ainsi, ils se contentent d’outils sommaires mis à la disposition de la beya pour eux.

Ainsi, les rikishis font énormément de pompes au sol, qui reste l’exercice de base pour se renforcer la cage thoracique et les bras ; des exercices de musculation avec des haltères (chaque beya en a quelques paires) pour les biceps, les triceps et les épaules ; enfin, pour se renforcer la zone des hanches, des cuisses et des lombaires, les lutteurs effectuent des « squats » (flexion de jambes), parfois avec des sacs de sable, parfois avec un rikishi sur leur dos…

Il est à noter que bon nombre de rikishis très célèbres étaient également très fort, et auraient pu aisément se reconvertir dans la force athlétique : Kirishima avait un squat de plus 300kg, pour à peine 120kg de poids de corps, Chiyonofuji développait couché plus de 200kg, Konishiki passait plusieurs répétitions à la presse à cuisses, à plus de 700kg( !) ; quant à Kaio, avec ses 100 kg de force de poigne, doit être capable de soulever de terre plus de 300kg.



2ème partie : L’entrainement spécifique au combat (de 8h environ à 11h

Une fois les rikishis titulaires présent dans l’aire d’entrainement, c’est sur le dohyô, essentiellement, que se concentre l’entrainement et son extrème dureté. Les scènes d’humiliations sur les apprentis sont alors légions.

· Pendant tout ce temps , l’exercice principal est donc le combat, à proprement parler.
· L’exercice essentiel, en dehors du combat, mais qui prépare bien à celui-ci, est le « butsukari-keiko » : il consiste, pour un rikishi, à pousser son partenaire, d’une limite à l’autre du dohyô, avec sa tête et ses mains (le partenaire est en position de résistance, et se contente de présenter son torse) ; cet exercice est poussé jusqu’à l’épuisement des lutteurs.


Voilà voilou !! bon , j’espère que l’essentiel était dans ce petit article ; comme vous le voyez, c’est un entrainement très éprouvant , effectué plus de 30 heures par semaines, et seuls les plus résistants en ressortent..

Donc chapeau bas à tous ces rikishis !! J

8) 8)

Asanoburu
02/12/2004, 13h08
Merci à toi Musashimaru d'avoir pris un peu de ton temps pour nous instruire.

Musashimaru
02/12/2004, 13h26
de rien, Asa!!

mon prochain post: le chankonabe!! :P

Asafan
02/12/2004, 13h46
brillante idée :idea: Merci Musashimaru. C'est tout à fait passionnant.

J'ai été plus qu'étonnée de savoir que konishiki pratiquait la natation comme entraînement. J'aurais juré qu'il devait couler à la seconde où il entrait dans l'eau!!!! :wink:

Vivement les recettes du chanko-nabe!!!

Musashimaru
02/12/2004, 15h34
Asafan a écrit:

"J'ai été plus qu'étonnée de savoir que konishiki pratiquait la natation comme entraînement. J'aurais juré qu'il devait couler à la seconde où il entrait dans l'eau!!!! "

Mais justement, Konishiki et Akebono pratiquaient justement la nage en apnée, sous l'eau!! c'est plutôt l'apnée qui s'est imposée à eux... :lol: :lol:

Merci pour les compliments! :D

Tajoha
02/12/2004, 15h52
Effectivement c'est superbe, merci et vivement la suite :) !

Sakana
02/12/2004, 15h58
Très bon article, qui mériterait d'être proposé en page d'accueil du site, non ? :)
Avec deux trois images pour illustrer le tout, ce serait parfait. :D

Merci pour cet article. :)

Tagada
02/12/2004, 17h17
L’entrainement ( le « keiko ») d’un lutteur de sumô.

Cet artcile se base sur un rikishi fictif, qui serait non-titulaire, et qui donc effectuerait l’entrainement complet d’un lutteur.


Je n'ai pas encore lu la suite, qui m'a l'air passionnante, mais n'appelle-t-on pas rikishi un lutteur lorsqu'il est en juryo ou en makuuchi et qu'il est donc professionnel ? Je crois savoir que ceux que le grand public (quand il est quand même un minimum éclairé) appelle des sumotoris correspondent en réalité aux non-professionnels.
Pour moi, sumotori = makushita maximum ; rikishi = juryo minimum.
Me trompe-je ?

Azumashida
02/12/2004, 17h38
Pour moi, sumotori = makushita maximum ; rikishi = juryo minimum.
Me trompe-je ?

Je crois qu'en effet rikishi est le plus souvent utilisé pour les sekitori, même si (du moins au sein de la communauté internationale des fans) on le voit souvent employé pour d'autres, voire même pour des universitaires (ainsi par exemple Masumi Abe, grand spécialiste japonais comme son nom l'indique, l'emploie indifféremment).

Pour les non-sekitori, on peut dire deshi.

"Sumotori" est je pense un terme très général qui peut être utilisé pour tous les lutteurs de sumo (ou seulement d'ozumo ?) mais qui est peut-être plus rarement employé par les "connaisseurs" (ou ceux qui veulent se présenter comme tels)...

C'est mon impression en tout cas...

Joe_le_cogneur
02/12/2004, 18h11
Pour moi, sumotori = makushita maximum ; rikishi = juryo minimum.
Me trompe-je ?

Pour préciser les propos d'Azumaryu, Rikishi vient des kanji RIKI = 力 soit la force et SHI = 士 soit l'homme. Ce terme est une métaphore élogieuse qui assimile les lutteurs aux Homme forts. Cette disctinction honorofique n'est valable uniquement pour ceux qui font partie du O-zumo, soit le sumo professionnel. Ainsi, un lutteur peu talentueux ramant en division Jonokuchi peut se qualfier dignement de rikishi, alors qu'un yokozuna universitaire ne se qualifiera jamais de rikishi, car il n'est pas digne puisqu'il ne fait pas partie de l'o-zumo.

Le talent ne rentre pas en ligne de compte, mais un individu peut évoquer un amateur ou un universitaire en l'appelant par le terme rikishi. Dans pareils cas, il y a une nuance à saisir, c'est-a-dire que le locuteur pense tellement bien du lutteur qu'il croit qu'il pourrait dignement se présenter chez les pros. Mais, à l'opposé, aucun lutteur amateur ou universitaire n'utilisera ce terme pour lui ou pour ses confrères. Tout est dans la nuance, et chacun à sa place bien sûr !

Ensuite, le terme SUMOTORI vient des kanji SUMO = 相撲, soit sumo et TORU = 取る, soit le verbe prendre, pratiquer. Cette fois-ci, il y a aucune allusion et dès que l'on pratique du sumo, on peut être qualifié de sumotori. C'est un terme universel pour les amateurs comme les professionels. Même pour vous dans votre jardin !! :wink:

Enfin, le plus facile, DESHI = 弟子 désigne les lutteurs aspirants qui ne touche pas de salaire, donc ceux occupant les rangs de Jonokuchi à Makushita. Par contre, SEKITORI = 関取 designe les lutteurs titulaires qui ont un statut de maître, donc ceux qui sont en division Juryo et Makuuchi.

Voili, voilou, fin du cours de kanji.

Musashimaru
02/12/2004, 20h25
impeccable toutes ces précisions!! je n'avais jamais fais la distinction, (c'est pourquoi j'ai préféré souvent employé le terme "lutteur").

et merci à tous pour vos compliments, ça fais très plaisir! :D

Tagada
02/12/2004, 22h20
Waouh, je savais qu'il y avait une distinction mais je n'étais pas sûr de mon coup (d'où mes points d'interrogation).

Là, je suis scotché par les explications de Joe. J'avoue que le terme Deshi n'évoquait rien pour moi.

Comme d'habitude, Joe nous a fait un post dont lui seul a le secret : tu lis ça et tu te sens tout de suite moins ignorant. La classe quoi !

Vincentohana
02/12/2004, 22h32
Merci, merci beaucoup Muas pour ce magnifique article. Ah si seulement tous les français pouvaient le lire, ça leur éviterait de penser que le sumo c'est un sport de branleur. C'est souvent ce que l'on me dit en tout cas. Merci aussi Joe d'avoir amener tes précisions.

Hoshifransu
02/12/2004, 22h53
Quel talent ! On croirait que tu as vécu ces entraînements et que tu es le véritable Musashimaru, pour le coup ! :wink:

Musashimaru
03/12/2004, 12h13
Merci Hoshi! Il faut dire aussi que l'entrainement des lutteurs sumô est un des aspects "traditionnels" qui me passionne le plus.

Etant moi-même pratiquant d'haltérophilie et de force athlétique, j'ai toujours trouvé des similitudes entre ces deux types de sport ( ok, le sumô est une lutte, un sport de combat, mais il possède également toutes les caractéristiques d'un véritable sport de force).

Hélas, je n'ai encore jamais mis les pieds au Japon... :cry:
Mais je n'ai que 24 ans, et assister en vrai à un Basho et à un Keiko fait parti de mes futurs projets!! 8)

ps: avec mes seulement 104kg, je suis encore très loin du génial Fiamalu-Musashimaru-Penitani!! :P

Joe_le_cogneur
03/12/2004, 12h52
Merci Hoshi! Il faut dire aussi que l'entrainement des lutteurs sumô est un des aspects "traditionnels" qui me passionne le plus.

Allez, je ne résiste pas à la tentation...

Décrire la vie des lutteurs au quotidien et donc leur régime d'entraînement fait partie des articles que j'avais prévu d'écrire, mais faute de temps, j'ai dû m'abstenir.

Alors, Musa, vu que ce domaine te passionne, que dirais-tu de nous mettre tout cela sur papier, agrémenté de quelques photos de ton choix, pour faire profiter au grand nombre tes recherches ? Le MDS est lu dans le monde entier (plus de 80 pays) et les francophones néophytes comme expert apprécieraient surement ta production ?

Si cette pige t'interresse, fais le moi savoir.

Ciao,

Hoshifransu
04/12/2004, 01h56
Un autre lien que je viens de découvrir avec des schémas qui décomposent les gestes, histoire de vous entraîner à la maison :

http://www.sachiari.com/engi.html

toonoryu
05/12/2004, 09h59
A propos de piges, toujours dispo s'il y a des traducs anglaises à effectuer...

sumofr
13/12/2004, 22h02
Bonjour,

Vous trouverez sur le Site Français du Sumo une nouvelle photo d'entrainement particulièrement spectaculaire des lutteurs de la kokonoe beya !

www.sumofr.net/entrainement.htm

envoyé par un visiteur assidu revenant du Japon ....

Musashimaru
14/12/2004, 14h34
Un petit lien internet vers le Chanko, avant de commencer :

http://www.banzuke.com/chanko-nabe/


L’alimentation des rikishis.


L’alimentation au quotidien, est, pour un lutteur, non seulement une étape difficile, mais sans doute la plus importante, qu’il ait ou non une facilité à prendre du poids.

Que mange un rikishi ? Déjà, débarrassons-nous d’une idée reçue : le lutteur sumô n’obtient pas son physique en se goinfrant de chips, de sodas et de « junk food ».
Le menu type du lutteur est le « Chanko » ; il s’agit de différents plats composés autour d’une énorme marmite, qui elle constitue le plat principal.


1)La journée alimentaire type d’un lutteur :


L’entrainement du rikishi, le keiko, commence dès l’aube (et à jeun), à partir de cinq heures, pour se terminer vers onze heures.

A ce début de journée succède une période « hygiénique » ( le passage chez le « tokoyama », c’est-à-dire le coiffeur, le bain..etc), ainsi que la préparation, pour les apprentis, du chanko-nabe.
A ce moment là, le lutteur n’a toujours rien consommé de la journée.

Le premier Chanko est donc servi vers les midi, le service s’effectuant de manière hiérarchique ( les titulaires mangent en premier, les non gradés se contentant ensuite des restes).

Ce premier repas est suivi d’une sieste jusqu’au milieu de l’après-midi. Cette méthode permet de faire circuler lentement la nourriture dans leur organisme, et par la même, de prendre du poids et du gras.
Le second repas suit la même démarche. Pris le soir, vers 19-21 heures, il précède la nuit de sommeil, et favorise également la prise de poids.

En moyenne, un rikishi consomme entre 8.000 et 10.000 calories par jour ( cela correspond à avaler , dans une journée, une vingtaine de gros hamburgers 8O 8O !)

Cependant, ce système de deux repas par jour, ne suffit pas pour tous les lutteurs.

Il convient de distinguer rapidement les trois types de métabolismes dominant chez l’être humain : l’ectomorphe , le mésomorphe, et l’endomorphe : c’est ce dernier type qui nous intéresse, car le lutteur sumô présente toutes les caractéristiques de l’endomorphe :

·visage arrondi
·ossature épaisse
.tendance à la rondeur et à la prise de tissu adipeux
·digestion lente (qui aide à la prise de poids)
·rythme cardiaque lent au repos.
·Tempérament lymphatique, calme, à l’activité lente.
·Prédisposition à prendre de la force.

Ainsi , pour le lutteur endomorphe type, ce régime est parfaitement adapté ; Il est à noter que des rikishis tels Konishiki ou Kotonowaka, ne consomment (ou consommaient), qu’un seul repas par jour (en général le soir).

Quid les autres types ? Pour l’ectomorphe (tendance à être maigre), et le mésomorphe (tendance à être musclé), on arrive à des mesures extrèmes, à savoir plus de cinq repas par jour, la surconsommation de fast-food et de sodas, et pour un résultat qui est souvent loin de leurs attentes.

Un nombre important de rikishis haut-gradés rentrent dans cette catégorie ecto-mésomorphes, donc il n’y a pas de fatalité ( Asashoryu, Takamisakari, Kaiho, Aminishiki, Hayateumi..etc)



2)La préparation du Chanko-nabe :


Ici, nous allons nous imaginer être à la place d’un jeune lutteur apprenti, en train de préparer un chanko pour 4 rikishis affamés.

Je choisirais la recette de base, à savoir le Chanko de poulet, qui reste le chanko de l’honneur. Mais pourquoi cela ?

Pendant longtemps, les protéines de base du Chanko étaient fournies par le poulet et le tofu, et non par du bœuf ou du porc, par exemple ; selon une vieille superstition, un lutteur qui mange un animal à quatre pattes, tombe à quatre pattes sur le dohyô, ce qui est une façon humiliante de perdre.
De même, le poisson n’était que rarement utilisé, car un animal qui n’a ni jambes ni bras, peut porter malheur aux rikishis, qui ont tant besoin de leurs membres pour lutter.

Toutes ces superstitions sont depuis longtemps tombées en désuétude, et désormais, les lutteurs consomment tout type de viandes.

Ainsi, pour un repas, le lutteur consommera le chanko-nabe que je vais décrire, accompagné d’une énormes quantité de riz (parfois de nouilles), de divers « amuse-gueules » (beignets de poissons, boulettes de viande, pâté de tofu, gâteau de riz, bouillon de nouille…etc), et de boissons sucrées (jus de fruit, sodas..).


Ingrédients : (pour 1 rikishi) (recette que j’ai transposé de manière « occidentale », tout en conservant les ingrédients japonais.)

· 1 poulet entier
· 4 blancs de poulet (escalope)
· 1 gros Daikon (un mélange entre le radis et le navet)
· 4 grosses pommes de terre en tranches.
· 1 gros oignon émincé
· 2 gousse d’ail
· une dizaine de champignons shiitake coupés en morceaux
· 1 carotte en rondelles
· une dizaine de tranches épaisses de tofu, frites.
· 1 chou « Choy » entier
· une tasse de sauce de soja
· 2 cuillère à soupe de sel
· une tasse de saké doux (mirin).

Le chanko est donc une espèce de ragout, très gras et très salé, pour aider les lutteurs à assimiler une énorme quantité de riz.
Cependant, ce chanko reste assez équilibré au niveau des ingrédients (beaucoup de fibres, peu de graisses solides..etc)

La préparation :

Découper le poulet entier, le faire frire dans beaucoup d’huile d’arachide, et se servir du saké et de l’eau pour en faire un bouillon.

A part, dans une grosse casserole, faire bouillir, une dizaine de minutes, les pommes de terre, le chou et le radis Daikon.

Puis verser de l’huile dans la marmite qui servira au chanko, faire revnir très rapidement les blancs de poulet coupés en fines tranches, puis rajouter la carotte, les champignons, l’ail et l’oignon, le tofu, verser une grosse partie du bouillon, et faire cuire un bon quart-d’heure.

Ajoutez ensuite les pommes de terre, daikon et chou, rajouter du bouillon, assaisonner avec le sel et la sauce au soja, et continuer la cuisson encore 5 à 10 minutes.

Le chanko doit se présenter de manière compacte, mais néanmoins liquide, donc ne pas hésiter à rajouter du bouillon.

Voilà !! Bon appétit !!
:wink: :wink:

Kaiowaka
14/12/2004, 14h49
Miam, miam, qu'est-ce que celà à l'air délicieux tout celà !!!!!!

Je sens que celà va être la prochaine recette que je vais essayer !!!!!

Qui est intéressé de venir partager le "chanko nabe" de l'amitié à mon domicile ?????

Asafan
14/12/2004, 16h08
mmmmmmmmmmmmm...!!!! Miam miam!!! :idea: :idea: :idea:

Moi, bien sûr, je suis intéressée, j'en salive déjà. J'espère que les sumofans suisses de la dernière réunion m'y retrouveront. Konosato, Charliki, Dilettante, à vos agendas!!! Et tous les autres, les frontaliers, ceux qui n'ont pas pu venir la dernière fois. L'occasion est trop belle : un chanko-nabe, vous imaginez?

Et comme je sais de réputation que Wak est un fin cuistot, ça devrait le faire!!! :D

j'oubliais : jusqu'à fin décembre, je suis overbookée, spectacle oblige, mais dès janvier, je suis beaucoup plus libre.

Kaiowaka
14/12/2004, 17h14
Asafan, si j'en fais un, je sens que je vais avoir un gros souci pour les quantités................!

Toi qui fait gaffe à ta ligne et Dilettante qui pourrait postuler comme rikishi................................! :wink: