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Afficher la version complète : Mémoire d'un lutteur de Sumô



Kasamatsuri
02/06/2004, 10h54
Je ne sais pas si c'est le bon thème mais je vais rappeler ici la référence en matière d'ouvrage sur le sumo qu'est le livre de Kirishima.
Il est indispensable de l'avoir lu afin de bien comprendre l'esprit de ce sport millénaire...
De plus ce sujet est ouvert à tous ceux qui souhaitent exprimer leur avis sur ce livre et l'excellente traduction de Liliane Fujimori.


En ce moment je suis en pleine relecture...

:mrgreen:

toriyama
02/06/2004, 14h16
Pour ma part, c'est le côté "coulisses" qui m'a énormément plu :
découvrir les émotions, difficultés extrêmes (surtout au niveau de la prise de poids si je me souviens bien ...) auxquelles sont exposés les rikishis, alors que traditionnellement ils doivent rester impassibles sur le dohyo...

Un seul mot résume mes sentiments suite à la lecture de l'ouvrage de Kirishima : un immense, un total RESPECT !

pereboulon
03/06/2004, 10h05
Ce livre est tout simplement fabuleux. A lire absolument pour connaitre la dure vie d'un lutteur de sumo et pour les annexes qui sont une excellente introduction au sumo. En plus on le trouve en livre de poche maintenant.

Pour compléter cette lecture, je recommande le formidable documentaire diffusé récemment sur Arte sur Kirishima et Konishiki. J'apporterai la cassette à la prochaine réunion de fans pour ceux qui veulent (mais je crois que la vidéo est disponible en Divx grace à Marianne).

furanohana
03/06/2004, 11h36
Comme je l'ai déjà dis (mais je ne résiste pas au fait de le répéter :wink: ), ce livre est tout simplement génial !
C'est vraiment sa lecture qui m'a fait passer du stade de "interréssé par le sumo" à "fan absolu de sumo".
D'ailleurs, je le relis régulièrement, et avec toujours le même plaisir...

skydiver
04/06/2004, 12h01
D'accord avec tout ce qui précède. Cet ouvrage est absolument incontournable pour qui s'intéresse vraiment au sumo. J'ai apprécié une certaine candeur dans les propose de Kirishima, surtout concernant l'envers du décor.

06/06/2004, 11h00
Que dire de plus?
Sinon que d'ordinaire, quand on entend parler de sumo, c'est par des fans ou des spécialistes.
Avec le livre de Kirishima, c'était la première fois qu'on pouvait connaître le point de vue du lutteur lui-même.
Et notamment obtenir des réponses à la question qu'on se pose souvent (en tant qu'amateur): pourquoi un rikishi qui dégringole dans la hiérarchie s'accroche-t-il ainsi? Pourquoi quelqu'un qui a été ozeki ne se retire-t-il pas alors qu'il est redevenu maegashira et qu'il est sur le point de redescendre chez les juryo?
Et Kirishima apporte sa réponse: l'amour du sumo, et l'humilité.
Ça, je ne l'ai vraiment compris qu'en lisant ce livre...
Chapeau bas :!:

10/06/2004, 02h08
une petite question ? est ce vrai que la catégorie en bas de juryo, les lutteurs se font passablement rudoyer? Jai oui dire que c'était très difficile pour eux

furanohana
10/06/2004, 15h03
Les juryo et makuuchi sont les sejitori, lutteurs "titulaires". Les lutteurs des divisions inférieures ont un grand nombre de différence de "traitement" :

- Ils ne perçoivent pas de salaires, mais seulement de faibles indemnités de participation aux basho.
- Ils doivent participer aux menus travaux de la heya : ménage, cuisine, etc.
- Ils dorment dans un dortoir sommun, et n'ont pas (comme les sekitori) une chambre particulière (voir un appartement en ville pour de nombreux sekitori).

De plus, ils doivent servir d'assistants aux lutteurs titulaires de leur heya (c'est le rôle de "tsukebito"). Chaque sekitori dispose de tsukebito, dont le nombre dépend de son rang (minimum pour un juryo, maximum pour un yokozuna). Ceux-ci vont aider le sekitori dans sa vie de tous les jours.

De manière générale, plus un lutteur est bas classé, plus il aura de taches à accomplir.

Ensuite, tout dépend de la heya, de l'oyakata, du sekitori dont il est le tsukebito... Il est vrai que certains sekitori traitent leurs tsukebito de manière rude, voire brutale.
De même, il peut arriver qu'un rikishi subissent des punitions corporelles à l'entraînement, pour le "motiver". Mais ceci peut aussi toucher des sekitori. Asashoryu a par exemple déjà donner de la canne en bambou à Takamisakari, qu'il n'estimait pas assez à fond dans l'entraînement...

Il faut toutefois bien voir que ce type de rudoyages est extrêmement variable... Dans certains cas, les limites de l'acceptabel ont visiblement été dépassées, d'où certains dépots de plaintes.
Ce qui est important à voir aussi, c'est que les punition corporelles ne sont pas sensées être des brimades, mais une preuve d'intérêt de la part du "punisseur" pour l'élève.

D'autres, qui ont pu assister en vrai à des entraînements, pourront certainement en dire plus que moi (Joe ?).

skydiver
10/06/2004, 17h45
Il est amusant de voir ces aspirants faire les courses, panier à provisions au bras ou en train de battre et secouer les futon (literie) le matin.
Rudoyer les moins anciens est tout à fait courant, au Japon, dans le milieu des Arts Martiaux. Dans les Ecoles de sumo on fait comme dans certains dojo de judo ou karate.
Cruel et avilissant pour un non Japonais ou un profane mais considéré comme tout à fait normal par la majorité des Nippons et ceux qui connaissent ce type d'habitude.

Vincentohana
11/06/2004, 02h44
Très intéressant ce bouquin! Mais pour revenir à ce que tu dis Furanohana, je me demande si il ne faudrait pas modifier cela. Pourtant, je suis traditionnaliste à fond, je veux que les traditions soient respectées le plus possible. Donc d'un côté, ça m'embête vraiment si on modifie cela. Mais d'un autre côté, il faut bien reconnaitre que les jeunes ne veulent plus faire de sumo au Japon, et c'est catastrophique. Pourquoi ne veulent-ils plus faire de sumo? Parce que c'est trop dur, il faut passer par des souffrances terribles pour réussir dans ce sport. Alors évidemment, les jeunes préfèrent pratiquer d'autres sports nouveaux, comme le base-ball et le foot qui sont beaucoup moins éprouvant physiquement. Autre raison evoquée: mon frère qui est banquier a diné avec un de ses confrères Japonais à Londres très recemment. Miracle, l'homme en question est un ancien sumotori! Malheuresement, mon frère n'a pas su me donner son nom. Bref, ils ont bien sure aborder le sumo. Et l'ancien rikishi lui a dit que les jeunes ne voulaient plus faire du sumo parce qu'ils ne veulent plus porter le costume( le mawashi), car ils le trouvent ridicule, ce qui bien regrettable selon lui. Il est vrai que Kirishima y fait allusion au début de son livre, où il dit qu'il se sentait géner au début quand il portait le mawashi, car on est à demi nu, les fesses à l'air.
Tout ça pour dire la désafection du sumo, donc faut-il assouplir les règles? Je ne suis pas forcement pour, mais si c'est pour relancer l'intérêt du sumo... Qu'en pensez-vous?

Sakana
11/06/2004, 02h55
les jeunes préfèrent pratiquer d'autres sports nouveaux, comme le base-ball et le foot qui sont beaucoup moins éprouvant physiquement.
tout sport, à haut niveau requiert de l'entraînement, de l'investissement, donc je ne pense pas que ça soit la raison principale... je pense, perso, que ça tient plus au fait que les jeunes Japonais ne voient pas ça comme une marque de "modernisme" ou de "mode" :?

skydiver
11/06/2004, 06h11
Les jeunes Japonais jouent au baseball depuis la fin du 19ème siècle, époque à laquelle les sports occidentaux sont devenus "à la mode". L'Angleterre servait alors de modèle.
Quant au football, sa pratique ne date de la Coupe du Monde en Asie car on y joue depuis le début du 20ème siècle dans les écoles de l'archipel.
Les jeunes Nippons sont certes moins attirés par le sumo professionnel mais il reste pratiqué dans les écoles. Et si les vocations pour entrer dans le monde du sumo sont plus rares depuis quelques décennies, se rendre dans un centre de recrutement prouve que les candidats restent nombreux malgré tout.
Ceci est assez évident quand on connait le Japon profond mais effectivement moins visible de l'extérieur.

Joe_le_cogneur
11/06/2004, 15h48
D'autres, qui ont pu assister en vrai à des entraînements, pourront certainement en dire plus que moi (Joe ?).

J'ai effectivement assisté à plusieurs entrainements (Musahigawa beya, Takasago beya et Kokonoe beya), et de manière générale on réalise toujours à quel point le sumo est une société hierarchisée (je vous renvoie à l'interview de Takanohana dans le MDS 3 pour mieux comprendre.)

Ce sont les moins gradés qui ont à se lever plus tot pour s'entrainer avant que les sekitori arrivent. Dans leur propre interet, il vaut mieux qu'ils soient tous chaud, ne serait-ce que pour soutenir l'échauffement des sekitori. Il y a un adage qui dit qu'il y a autant de différence entre les makushita et les juryo qu'il y en a entre l'enfer et le paradis. Eh, ben, c'est vrai, ça fait froid dans le dos de voir comment les sekitori vétu de leur mawashi de soie blanche sont au-dessus des apprentis.

Quelques fois, il arrive qu'un apprenti bat un sekitori qui était ailleurs. Le combat suivant l'apprenti se fait punir méchamment. Je me souviens par exemple qu'Asasekiryu s'était fait battre par un makushita. Asashoryu, qui dirigeait l'entrainement, lui a donné l'ordre d'y aller. Alors le combat d'après, Asasekiryu a pris l'apprenti et l'a applati comme une crepe en faisant claquer son dos sur le dohyo avec un bruit assourdissant. En fait, l'idée est de montrer au jeune que le chemin est encore bien long (école de la modestie) et de l'éprouver physiquement et mentalement. Dans un cas pareil, l'apprenti, malgré la douleur, doit se relever dans les plus brefs délais pour se représenter devant lui et le remercier (repect de la hierarchie). L'important n'est pas de ne pas tomber, mais de se relever à chaque que l'on est à terre. Surmonter l'adversité, ceux qui en sont incapables n'y arriveront pas. Ainsi, plus on pense du bien de vous, plus les sekitori vous en font baver. Evidemment, ça peut aller très loin...

http://www.kokonoe-beya.com/image/rikisi/020416/hakuou.jpg
Chiyohakuho

M'enfin, la seule fois où j'ai été choqué, c'est lorsque que j'ai vu l'espoir mukushita Chiyohakuho maltraiter le jeune Horie avec l'aide de Chiyonohana, à la Kokonoe beya. A dire vrai, par respect, je n'ai pas pris de photo de la scène, mais le pauvre s'est fait tirer par les cheveux sur tout le dohyo, on lui a fait bouffer de la terre, etc..., sans oublier les punitions qu'il a subi sur le dohyo. Il y a aussi une énorme différence de niveau entre les makushita et les jonidan. Mais bon, pour comprendre la scène, il faut être formaté à la culture japonaise (le groupe avant l'individu, la souffrance avant les résultats, etc..), alors l'étranger que je suis a été un peu stupéfait. Cela dit, Horie, classé Jonidan 45 Est, vient de réaliser le plus beau tournoi de sa carrière avec un brillant 6-1, glanant sans doute une promotion en sandanme. Peut-etre que ses mauvais traitements lui ont donné la rage nécessaire pour devenir plus fort et donner une raclée à Chiyohakuho en retour. Aurait-il accompli cela s'il n'avait pas mangé chaud auparavant ?

http://www.kokonoe-beya.com/image/rikisi/020416/horie.jpg
Horie

On ne pourra jamais répondre avec certitude à ce genre de question, mais la motivation, la maltraitance, le désir de gagner des privilèges en s'élevant dans le banzuke sont une partie indéniable du sumo professionnel. Arriver au sommet nécessite beaucoup de sacrifice et de souffrance, et c'est à ce titre que le livre de Kirishima est une merveille qu'il convient de relire à plusieurs pour en saisir les nuances.

Fin de la longue tirade,
Joe le cogneur aka Chienoshima

furanohana
11/06/2004, 16h17
Merci pour cette longue réponse, Joe ! C'est exactement ce que je pensais, mais que je n'osais expliquer (celui qui n'a jamais vu en vrai, ni jamais vécu au Japon...).

Azumashida
11/06/2004, 17h51
M'enfin, la seule fois où j'ai été choqué, c'est lorsque que j'ai vu l'espoir mukushita Chiyohakuho maltraiter le jeune Horie avec l'aide de Chiyonohana, à la Kokonoe beya. A dire vrai, par respect, je n'ai pas pris de photo de la scène, mais le pauvre s'est fait tirer par les cheveux sur tout le dohyo, on lui a fait bouffer de la terre, etc..., sans oublier les punitions qu'il a subi sur le dohyo. Il y a aussi une énorme différence de niveau entre les makushita et les jonidan. Mais bon, pour comprendre la scène, il faut être formaté à la culture japonaise (le groupe avant l'individu, la souffrance avant les résultats, etc..), alors l'étranger que je suis a été un peu stupéfait. Cela dit, Horie, classé Jonidan 45 Est, vient de réaliser le plus beau tournoi de sa carrière avec un brillant 6-1, glanant sans doute une promotion en sandanme. Peut-etre que ses mauvais traitements lui ont donné la rage nécessaire pour devenir plus fort et donner une raclée à Chiyohakuho en retour. Aurait-il accompli cela s'il n'avait pas mangé chaud auparavant ?


Voilà qui confirme la réputation de la Kokonoe beya, dont on dit qu'elle est la plus dure pour les ptits jeunes mal classés. Il n'y a pas si longtemps (je dirais deux-trois ans), un jeune lutteur de la heya a porté plainte contre certains Rikishi, dont en particulier Chiyotenzan, si je ne me trompe... Quelqu'un a-t-il des infos plus précises sur ce qui avait alors été un mini-scandale au sein de la Kyokai?
En tout cas, merci, Joe, pour nous avoir fait partager cette expérience de l'intérieur!

skydiver
11/06/2004, 19h03
Comme Joe, les entrainements de sumo auxquels j'ai assisté était particulièrement durs pour les "jeunes".

pereboulon
12/06/2004, 12h30
Une chose est sure c'est qu'au Japon, les chatiments corporels se donnent très facilement quelque soit la discipline. Ce doit être un aspect culturel, une manière de penser et d'agir "à la spartiate". Du coup, pour le sumo, qui est un sport de combat, cet aspect ne doit pas être plus choquant que ça pour un japonais (je dis ça, mais je n'ai pas fait d'études sociologiques n'est-ce pas... c'est juste mon opinion).

Par contre s'il est vrai que certains s'en détourne par pudeur, je trouve ça regrettable. A croire que la pudibonderie gagne le monde entier pfff...

Sakana
12/06/2004, 13h21
chose amusante, j'ai presque retrouvé cet aspect (dureté de l'entraînement, brimades des anciens...) en lisant hier un passage du livre de Yoshikawa La Pierre et le Sabre où il est décrit brièvement un entraînement de samurai... :)

ça semble effectivement appartenir aux 'habitudes' :)

titan
14/06/2004, 17h01
:lol: Jai lancé sur ce site une toute petite question sur le sumo.Jai été agréablement surpris de la réponse. Je tiens à remercier ( FUR ANOHANA.) pour ses explications très précises. Bravo ,merci encore. Un homme qui vient du froid... du québec.

Hoshifransu
15/06/2004, 00h08
Un fan du sumo qui nous écrit du Québec ? C'est génial ! Depuis le temps que j'attendais ça ! J'adore le Québec ! Votre accent, votre culture, votre pays est génial ! Je vous adore !!! Il faut revenir vite dans le forum !

En ce qui concerne le livre, il est remarquable, et d'autant plus que l'auteur a eu l'intelligence de choisir le lutteur le plus représentatif en matière de non-renoncement, à savoir Kirishima. Son parcours dans la hiérarchie est hallucinant et à aucun moment, aucun spécialiste n'aurait misé un kopek sur lui en tant que futur ozeki. Ce livre montre son acharnement, la dureté de ses entraînements musculaires, sa persévérance dans la prise de poids malgré ses réticences dans l'absorption de la nourriture, avec en toile de fonds la pauvreté d'alors, dans les campagnes japonaises et l'histoire typique du jeune qui tente d'échapper à sa condition en triomphant dans le monde difficile du sumo.
Ce qui, depuis la formidable ascension économique du Japon des années 80, n'est désormais qu'une exception. En effet, comment un jeune peut-il encore choisir une telle voie, dans un pays aux nombreuses autres possibilités ?
Ainsi, pour en revenir à la dureté des entraînements de sumo, concernant les humiliations corporelles, je suis résolument contre, et je trouve que l'efficacité de celles-ci n'est pas prouvé, loin de là. Ca me rappelle les stages commando particulièrement poussés qu'avaient subi les joueurs de rugby des Springboks (Afrique du Sud) avant la dernière coupe du monde, et celà n'a pas empêché un cuisant échec, malgré un potentiel bien meilleur que leurs résultats, in fine.
Si les japonais veulent que les jeunes affluent à nouveau en direction du sumo, il faut inévitablement changer ces habitudes-là. Je n'ai pas l'habitudes de me prononcer dans le sens de la réforme, mais celle-ci me semble absolument essentielle, car sinon, le sumo ne pourra attirer que des lutteurs des pays, dirais-je, moins favorisés et où la vie est plus rude. Exemple : Mongolie, Bulgarie, Kazakhstan, Russie, Estonie, Tchéquie, Chine, etc..
A contrario, le sumo anglais lancé par Syd Hoare il y a quelques années, a laissé tomber, ne supportant pas la cruelle féodalité dans les écuries de sumo, et malgré ses bons résultats (kachikoshi à chaque fois).
Le système de classification est un long cheminement avant d'arriver aux places de rikishi salariés (sekitori) et les blessures entraînent des chûtes vertigineuses, et ce système est forcément à repenser également, si l'on veut susciter les vocations. Il est bien plus facile pour un jeune japonais qui a un potentiel physique, de démarrer dans un autre sport et d'y gagner sa vie rapidement et plus sûrement.

Vincentohana
16/06/2004, 00h26
Ah je suis content Hoshi d'une part que tu sois revenu, car le forum sans toi c'est pas la même chose: vive maitre Hoshifansu! Et je suis aussi content que tu me rejoignes sur ce plan. Je crois que c'est SeTZeR qui a déclaré ici même que tous sports étaient très physiques. C'est vrai, mais je m'excuse, le sumo, c'est beaucoup plus dur que foot ou le base-ball. La dernière fois, je ne suis pas allé au bout de ma pensée, alors pardonnez-moi si je vais choquer, mais il faut que ça sorte. Comme Hoshi, je pense qu'on ne peut pas prouver que les chatiments corporels facent obtenir de bons résultats. Por aller plus loin, je pense même que c'est de la grosse connerie! Tout simplement, il s'agit là de bizutage pur et simple. Alors vous me direz que c'est le Japon, que c'est culturel, etc... Tout ça n'est que prétexte, c'est comme en Arabie Saoudiote ou en force les femmes à porter le voile, ou à rester à la maison, on vous explique que c'est la culture du pays: foutaise! C'est juste pour que les hommes contrôlent leur femmes et font ce qu'ils veulent. C'est pareil ici, c'est pour que les ainés facent ce qu'ils veulent. En plus, les ainés ont eux aussi étaient des novices et se disent que eux aussi sont passer par là, donc il est normal pour eux que les nouveaux subissent les mêmes châtiments.
Donc comme toi Hoshi, je dis qu'il faut cesser cela pour que les jeunes face du sumo, car cela represente un frein évident. C'est le prix à payer si l'on veut conserver à l'avenir des rikishis Japonais. Moi, je ne suis pas contre l'entrée d'étranger dans le sumo, au contraire! Mais les Japonais, créateurs de ce sport, qui en plus est culturel, doivent rester les grands prétendants, et ne doivent plus se faire dominer de la sorte, auquel cas le sumo risque de disparaitre car les gens auront de plus en plus de désafection evers le sumo. On est maintenant dans une société moderne!

pereboulon
16/06/2004, 10h17
Constater que les japonais justifient (et pour certains apprécient) les chatiments corporels ne signifie pas que l'on approuve. Moi aussi je pense qu'il s'agit d'une mauvaise habitude contre-productive.

Il y a quelques temps, un reportage sur le Keirin (je ne me souviens plus de l'orthographe exacte) a été diffusé. Il s'agit de courses de vélo très intenses avec de nombreux contacts et chutes. C'est un sport olymique. Comme pour le sumo, il y a des écoles ou les cyclistes sont formés à la dure (avec chatiments corporels). Et comme en sumo également, les étrangers dominent. Lors de ce reportage, on peut voir un cycliste japonais critiquer (avec le sourire, mais tout de même), cette habitude de frapper pour un oui ou pour un non. Selon lui, cela expliquerais même la domination des étrangers dans son sport.

En sumo, quoi qu'il arrive, les entrainements au combat seront douloureux . Il est donc certain que ça devrait suffire sans en rajouter pour le reste de la journée. Mais les japonais pensent autrement, c'est un fait. Quand Kirishima explique que les jeunes se détournent du sumo, l'explication qui lui vient à l'esprit c'est la pudeur, pas la peur de se prendre des coups, car ce comportement est déjà bien intégré par les jeunes japonais (à tort à mon avis).

Gorrok
16/06/2004, 11h32
En ce qui concerne le keirin (c'est la bonne orthographe), il est à noter que dans les grands championnats (du monde ou olympiques), les japonais en sont quasiment absents (2 japonais sur 28 coureurs lors des derniers championnats du monde, tous deux éliminés sans gloire en repêchage après le premier tour).
Frédéric Magné, aujourd'hui retraité de l'équipe de France, dominait régulièrement les meilleurs spécialistes nippons, lors des tournées organisées au Japon au printemps de chaque année, où les meilleurs mondiaux sont invités à se confronter aux terreurs de l'archipel.

Pour en savoir plus sur le keirin (http://www.trackmania.de/pdf.keirin/keirin.e.pdf)

skydiver
19/06/2004, 10h04
Le keirin fait l'objet de paris quotidiens au Japon dans les compétitions d'ou les étrangers sont totalement absents. La télévision diffusent ces courses sur une base régulière et soutenue.

Encore une fois je crois qu'il ne s'agit pas d'approuver certains comportements violents ou dégradants selon les critères occidentaux mais, plus simplement, de constater un phénomène culturel typiquement nippon.

pereboulon
19/06/2004, 11h27
Je ne connais pas plus le cyclisme que ça, mais dans le reportage que j'ai vu ils avaient l'air de dire que les étrangers participaient bel et bien aux championnats japonais avec succès. Au niveau international, en tout cas, les japonais sont pratiquement absents.

skydiver
19/06/2004, 11h36
Les courses quotidiennes sur lesquelles ont peut parier ne comportent que des Japonais selon ce que j'en ai vu. Le système est le meme que celui des courses de chevaux et de hors bords.

A quand les paris officiels sur les basho? :wink:

Tony
27/06/2004, 12h17
Pour l'affaire mettant en cause Chiyotenzan, je n'ai pas de nouvelles. Je ne sais pas si le systèem judiciaire est lourd au Japon, mais ça fait presque deux ans que je n'en ai pas entendu parlé.

Quant à Horie, s'il ne se blesse, je pense que son avenir est prometteur.

vivilasuma
04/07/2004, 02h08
bonjour à tous, :oops:
j'espère que je suis sur le bon forum.
Je suis passionnée de sumo depuis toujours, mais je ne comprends pas tout.
Pouvez-vous me dire comment s'appellent les franges , et pourquoi les sumotoris les retirent à la fin du combat ?
Ne rigolez pas, j'en ai encore des tas du même tonneau .....
Merci de votre gentillesse, et VIVE LE SUMO.....

Hoshifransu
04/07/2004, 02h24
Bienvenue à bord !

Tu parles sans doûe des sagari ?

http://www7.ocn.ne.jp/~tubasami/icon/sagari.jpg

"Ce sont des petites ficelles de tissu attachées par dessus le mawashi. Si elles sont amidonnées, elles signalent un lutteur de la division sekitori."
dixit le site français du sumo (http://www.sumofr.net/lexiques.htm).

Je rajouterai qu'elles sont le prolongement d'un petit étui qui protège les parties intimes du sumo.
D'ailleurs, pour s'accroupir, effectivement, il vaut mieux qu'ils retirent les sagari, mais généralement, ils les perdent pendant le match et l'arbitre se débrouille pour les récupérer et les envoyer en dehors du dohyo.

Voilà, c'est mon explication, mais y a peut-être d'autres fans plus spécialistes qui vont t'éclairer mieux ou me dire si tout ça est bien exact !? :roll:

En tout cas, si t'as d'autres questions, n'hésite pas, y a des fans super calés dans ce forum ! :o