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Afficher la version complète : Un sumô d'époque



skydiver
28/04/2007, 15h11
Je viens d'achever la lecture d'un ouvrage particulièrement intéressant, "Things japanese". Ecrit en 1904, ce livre, écrit par l'anglais Basil Hall Chamberlain, grand connaisseur du Japon à cheval sur les 19ème et 20ème siècles, se présente sous la forme d'un abécedaire.
Les sujets sont donc tout à fait variés et souvent traités avec humour.
Certes il faut avoir une bonne connaissance de la langue de Shakespeare mais l'ouvrage est vraiment intéressant.
Je me propose donc de traduire partiellement la façon dont l'auteur présente le sumô, au début du siècle dernier.


"Les lutteurs sont au nombre des spectacles parmi les plus caractéristiques qu'offre le Japon, bien qu'ils ne soient ni petits ni fragiles, comme la plupart des "choses japonaises". Ce sont des hommes énormes, des montagnes de graisse et de muscles, de très gros mangeurs et buveurs...
...Les lutteurs forment une classe à part, divisée en grades et régie par des règles traditionnelles. La plus importante concerne les 48 techniques autorisées dont 12 projections, 12 saisies, 12 torsions et 12 projections sur le dos...
...Les spectateurs sont installés dans ce qui ressemble à un théâtre temporaire entourant l'aire de combat, parfois au sein d'un temple populaire...
...Le meilleur sumô reste celui proposé au Temple de Ekô-in, à Tôkyô, durant les mois de juin et mai. Généralement les combattants sont seuls mais, occasionnellement, deux camps sont formés comprenant jusqu'à 10 ou 20 lutteurs. Le but est alors pour chaque camp de choisir un champion qui devra vaincre trois adversaires d'affilée avant de gagner un prix. Mais il est souvent battu dès le premier ou le deuxième assaut car ses adversaires sont frais et l'attaquent sans délai ni pause. C'est alors un grand exercice d'endurance. Afin de mesurer la popularité du sumô, il faut savoir qu'un seul tournoi de 10 jours a déjà attiré plus de 28000 spectateurs. Les inconditionnels de ce sport vont, dans leur enthousaisme, jusqu'à jeter à leur favori des vêtements (les leurs) ou tout ce qui leur tombe sous la main. Le lutteur ne garde rien. Le lendemain, un de ses élèves rapporte l'ensemble à son propriétaire qui l'échange alors contre une certaine somme."

J'espère que cette courte traduction vous aura intéressée.
Il est à noter que contrairement à d'autres sujets traités, l'auteur ne tourne pas en dérision les lutteurs, ni au regard de leur physique ni à celui de leur tenue. Ce fait mérite d'être souligné, dans le contexte de l'époque et de la supériorité souvent revendiquée par les Européens installés en extrême orient.

Je reste seul responsable des erreurs de traductions et d'interprétation à partir d'un anglais vieux de plus d'un siècle.

konishiki
28/04/2007, 16h36
Formidable ! :D

Merci beaucoup , vraiment trés intéréssant ! :wink:

skydiver
28/04/2007, 16h39
Avec plaisir.

Les moeurs "sumoïstiques" de l'époque était fort différentes de celles que nous connaissons aujourd'hui.

remiogawa
28/04/2007, 18h16
Merci Skydiver vraiment intéressant ce petit bout de texte.

Par contre le passage ou il y est décrit que les lutteurs faisaient des "équipes" et qu'un lutteur devait en battre 3 d'affilés est encore plus intéréssant.Est ce que ce genre "d'exercice d'endurance" se déroule toujours ou bien est ce rare voir inexistant de nos jours?

toonoryu
28/04/2007, 18h53
Ce genre de combats sont évoqués dans le livre de Clyde Cuyler que je t'invite à compulser si tu ne l'as encore fait, il est vraiment très intéressant (dispo en pages archives du site sumofr, un peu de pub pour ma pomme fait pas de mal :lol: )

remiogawa
29/04/2007, 10h20
Merci Toonoryu je m'en vais de ce pas voir cela. :D