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konishiki
07/04/2007, 22h10
FUTAHAGURO : 60ème Yokozuna de l'histoire .

NOM : Kitao Koji

DATE DE NAISSANCE : 12/08/1963

LIEU DE NAISSANCE : Département de Mie / Japon

HEYA : Tatsunami Beya

TAILLE : 1 M 99

POIDS : 157 kg

DEBUT DANS LE SUMO : Mars 1979

DEBUT EN JURYO : Janvier 1984

DEBUT EN MAKUUCHI : Septembre 1984

DERNIER BASHO : Novembre 1987

NOMBRE DE BASHO : 20

GINO SHO : 2

SHUKUN SHO : 5

TECHNIQUES FAVORITES : Migi-Yotsu / Yorikiri / Sukuinage


Le jeune Koji Kitao est passionné par le Sumô. Il décide à l'âge de quinze ans, de se lancer dans l'Ozumo.
Il fait ses débuts en mars 1979 sous son propre nom : Kitao .
Ce dernier est un jeune homme bien bâti : il est grand et très robuste.

En intégrant la Tatsunami Beya, il se révèle un rikishi plein d'avenir car en plus de son physique, Kitao assimile bien l'entraînement technique ( notament les techniques suivantes :Migi-Yotsu , Sukuinage et Yorikiri ).
Il monte progressivement dans le Banzuke et au mois de Mars 1984, il atteint la division Jûryô.

Kitao est devenu un homme fort : il mesure 1 M 99 et pèsera jusqu' à 157 KG.
En Septembre 1984 , le voilà dans la division reine (Makuuchi).
Il est un nouveau Maegashira , il est classé Maegashira 8 et il réalise d'entrée un score positif : 8 victoires et 7 défaites .
Kitao prouve qu'il a la carrure pour combattre face aux meilleurs .
En novembre 1984, il est toujours Maegashira et il réalise à nouveau un score positif sur le même score que la précédente. Les amateurs de Sumô comprennent vite que Kitao est un lutteur plein d'avenir. Il faut dire qu'à l'époque , il doit faire face à de grands noms de la discipline comme Wakashimazu , Takanosato , Chiyonofuji , AsashioIV....
Le bon tournoi de Novembre , lui permet d'accrocher le grade de Komusubi.
En Janvier 1985 , Kitao développe un bon " Sumô " à la fois technique et puissant avec un score qui ,à la fin du tournoi, confirme tous les espoirs placés sur lui : 10 victoires et 5 défaites.
En Mars 1985 , Kitao termine le Basho avec, à nouveau, 10 victoires et 5 défaites. Il va être promu Sekiwake.
Toujours durant l'année 1985 , le Sekiwake Kitao se blesse et il n'obtient que 6 victoires avec autant de défaites et 3 abandons. Il se retrouve alors en position de Maegashira n1 pour le tournoi suivant . Pour son retour Kitao va réaliser un superbe Basho. La puissance de son physique couplée à sa technique font merveilles : 12 victoires et 3 défaites seulement . Mais le Yokozuna Chiyonofuji reste hors d'atteinte et il remporte le Yusho.
Le revoilà Sekiwake en septembre 1985 et Kitao va, à nouveau, réaliser une performance remarquable en engendrant cette fois ci 11 victoires et 4 défaites . Kitao ne se relâche pas , maintenant qu'il dépasse les 10 victoires lors des tournois , il est pressenti comme un futur Ôzeki .

Les spécialistes sont d'accord: Kitao a toutes les qualités pour le devenir. Il possède un bon équilibre, il sait lutter en corps à corps mais il est aussi capable de faire face aux meilleurs comme Chiyonofuji ou aux plus lourds comme Onokuni et konishiki.
Et lors du tournoi de Janvier en 1986, c'est en tant qu ' Ôzeki que Kitao monte sur le Dôhyô.

Il va rester Ôzeki de Janvier 1986 jusqu'au mois de Juillet 1986.
Quatre Bashos où l'Ôzeki Kitao va obtenir de bons résultats avec des scores de 10 victoires et 5 défaites , 10 victoires et à nouveau 5 défaites ,12 victoires et 3 défaites , pour finir au mois de Juillet avec le score impressionnant de 14 victoires et une seule défaite !
Mais pas de Yusho pour l' Ozeki de la Tasunami-Beya.
Les Bashos sont remportés par les lutteurs de la Kokonoe-Beya , à savoir le Yokozuna Chiyonofuji ou encore celui qui marche sur les traces de son ainé ( Chiyonofuji ) Hokutoumi qui est au grade de Sekiwake à cette époque.
Mais les hautes instances du Sumô vont accorder à l'Ôzeki Kitao , la consécration suprême en le propulsant au grade de Yokozuna.
Kitao devient alors Futahaguro, le 60ème Yokozuna de l'histoire .






http://sumo.goo.ne.jp/eng/kiroku_daicho/mei_yokozuna/img/futahaguro.jpg


Les hautes instances du Sumô voient en lui un Yokozuna prométeur : il a 23 ans et il sera le seçond Yokozuna en activité avec Chiyonofuji.
Il adoptera le style Shiranui .
Chiyonofuji , lui est du style Unryu.

C'est en méforme que le Yokozuna de la Tatsunami-Beya finira son premier basho , avec un score de 3 défaites , 4 défaites et 8 abandons.
Futahaguro ne parvient pas à assumer son statut de Yokozuna en dehors du Dohyo.
Il se fait rare aux invitations et autres évènements où un Yokozuna doit se rendre. Sur le Dohyo ses résultats restent corrects avec des fiches sur deux tournois comme : 12 victoires et 3 défaites en Novembre 1986 et Janvier 1987.
Pas de Yûshô , Chiyonofuji reste intouchable .
Chiyonofuji est un Yokozuna d'exception, il est toujours au dessus du lot malgrés le temps qui passe.
De plus des lutteurs comme Ônokuni ou Hokutoumi bataillent ferme , la concurrence est rude.
En juillet 1987 Futahaguro n'obtient que 8 victoires sur 15 rencontres.
Chiyonofuji remporte son 21ème Yûshô sur un score sans appel de 14 victoires et 1 défaite.
Au mois de Septembre , 9 victoires seulement au compteur pour Futahaguro . Cette fois ci , c'est le très talentueux Hokutoumi de la Kokonoe-Beya qui remporte le Yusho .
Son meilleur tournoi au rang de Yokozuna sera son dernier au mois de Novembre 1987 : 13 victoires et 2 défaites .
Chiyonofuji remporte le Basho avec un Zensho Yusho ( 15 victoires , sans aucune défaite ).

http://www.jtng.com/p41/p41-60.jpg

Mais si le Yokozuna Futahaguro est un brillant rikishi sur le Dohyo, en revanche , il l'est moins dans l'attitude que doit avoir un Yokozuna en toutes circonstances. Il a un fort caractère , il est jeune et fougueux.
La maitrise de soi lui fait défaut. L'ambiance au sein de la Tatsunami-Beya n'est pas au mieux. Ses assistants iront jusqu'à vouloir ne plus le servir. Futahaguro se plaint de ne pas être traité comme un Yokozuna au sein de sa Heya : manques d'égards dus à son rang etc...

Mais ce qui scellera définitivement le sort du 60éme Yokozuna de l'histoire, c'est sa terrible altercation avec l'épouse de son Oyakata : Futahaguro frappera cette dernière...
Le monde du Sumô est sous le choc : l'affaire Futahaguro fait couler beaucoup d'encre. L'image du sumô et des Yokozuna en prend un coup.Le verdict ne se fait pas attendre, Futahaguro est exclu du Sumô. C'est la première fois que cela se produit. Mais l'affaire est trop grave pour l'éthique du Sumô.
Futahaguro redevient à présent Koji Kitao. Il reçoit plusieurs propositions de reconversion : la lutte pro et le foot US. Pour ce dernier, il se déclare intéressé mais cela ne se fera jamais. Pour la lutte pro, une nouvelle carrière débute pour Kitao. Il combattra aussi comme catcheur puis montera sur le ring dans des compétitions de type UWF.

En 1996, le cinéma fait appel à lui.Le célèbre acteur belge Jean Claude Van Damme, lui offre un rôle sur mesure où Kitao incarnera un sumô qui représentera le Japon comme combattant dans son film : " the Quest ".

En 1998, il met fin à sa carrière sportive et en Septembre 2003 on lui propose un poste d'entraîneur dans son ancienne Heya. Les conflits avec sa Heya et le monde du Sumô font partie du passé...Tout le monde a tourné la page sur l'incident Futahaguro. Sans cet incident qui lui a coûté sa carrière, Futahaguro aurait pu être un autre Yokozuna avec plusieurs basho à son actif. Il avait toutes les qualités techniques et athlétiques pour y parvenir ... Néanmoins, son palmarès reste vierge de tous Yûshô.

http://www15.ocn.ne.jp/~daimon-e/nishikie2/futahaguro.jpg

Chimatayama
08/04/2007, 11h07
Merci pour cette belle présentation mais n'a t'il pas pris sa retraite en 1988 ? :?
De plus, tu as indiqué qu'il y a eu un basho en juin, je crois plutôt que c'est en juillet ! :wink:

Il est devenu Yokozuna sans remporter de Yusho, je trouve cela étrange ! 8O

toonoryu
08/04/2007, 11h23
L'explication de la promotion de l'ozeki Kitao au rang de yokozuna tient en un mot : bouchon...

En effet, et juillet 1986, la NSK s'est retrouvée dans une situation à la c... avec cinq ozeki (Kitao, Onokuni, Asashio, Hokutenyu et Wakashimazu) et un sekiwake, Hoshi (qui deviendra le 61° yokozuna Hokutoumi), qui venait de réaliser trois basho avec les scores suivants : 13-2Y, 11-4 et 12-3, d'ou une promotion au rang d'ozeki difficile à éviter, et six (!) ozeki sur le banzuke... la NSK a donc décidé d'utiliser le critère de l'"équivalent yusho" pour promouvoir Kitao au rang de yokozuna.

Les déboires de ce dernier comme Futahaguro ne sont d'ailleurs pas étrangers à la non-promotion plus tard de l'ozeki Konishiki (même si ce n'est pas la seule raison)

konishiki
08/04/2007, 11h47
Futahaguro
année /mois / grade / résultats.

1984:septembre/ maegashira8/ 8victoires et 7 défaites

1984:nov / Mae3 / 8-7

1985:jan/ komusubi / 10-5

1985:mars/ kom / 10-5

1985:mai/sekiwake /6-6-3

1985:jui/mae/ 12-3

1985 :sept/ sekiwake/ 11-4

1985:nov/se / 12-3

1986:jan/ozeki/10-5

1986:mars/ozeki/10-5

1986:mai/ozeki/12-3

1986:jui/ozeki/14-1

1986:sept/yokozuna/3-4-8

1986:nov/yok/12-3

1987:jan/yok/12-3

1987:mars/yok/7-3-5

1987:mai/yok/10-5

1987:jui/yok/8-7

1987:sept/yok/9-6

1987:nov/yok/13-2

1988:jan/absent

Merci au webmestre ,de m'avoir donné la fiche résultats de Futahaguro ! :wink:

Chiyonofuji / Futahaguro

http://www15.ocn.ne.jp/~daimon-e/nishikie2/chiyonofuji-futahaguro.jpg

Chimatayama
08/04/2007, 23h38
Merci pour tes riches explications toonoryu ! :P

Kasamatsuri
09/04/2007, 12h21
C'est quand même une série impressionnante de Kachi koshi de haut niveau(hormis les absences pour blessure). C'est quand même un beau gâchis pour le sumo....

liclic
09/04/2007, 19h29
Et je dirai même plus, il s'est gâché de lui-même et c'est pas gai loin de là. :cry:

toonoryu
10/04/2007, 16h06
Merci pour tes riches explications toonoryu ! :P

:wink: de rien :wink:

A noter aussi que les ambitions qui étaient placées en lui étaient très largement symbolisées par son shikona : Futahaguro est la combinaison de Futabayama, 35° yokozuna, l'un des plus grands dai-yokozuna (le borgne détenteur du record des victoires consécutives...) et de Haguroyama, 36° yokozuna, soit les deux plus grands rikishi de la Tatsunami-beya du jeune Koji Kitao... c'était pas du tout lui foutre la pression cette affaire là...

X-Philohana
11/04/2007, 01h17
http://pictures.elvbo.com/F/Futahaguro-arnie.jpg(c'est celui de gauche)
source Hakkeyoi.com bien sûr.

toonoryu
12/04/2007, 09h26
Pour compléter tout ça, une petite traduction d'un article de Sumo World paru à l'époque. Les opinions développées n'egagent bien entendu que leur auteur, et pardon d'avance si l'article fait un peu "redite... Enjoy !

L’Affaire Futahaguro

La récente retraite forcée du yokozuna Futahaguro a attiré l’attention une fois de plus sur certains des aspects féodaux qui demeurent encore dans le sport traditionnel du sumo. Il est plutôt choquant qu’il ait été plongé dans les oubliettes de l’histoire sans même avoir été entendu, sans même avoir eu une chance de se défendre. On se demande pourquoi la Rikishi-Kai, en tant qu’organisme représentant les lutteurs en activité, ne s’est pas exprimée concernant l’un de ses membres les plus importants. A quoi servent-ils si ce n’est à défendre leurs droits ?

Qu’un maître de confrérie dispose du droit absolu de virer un rikishi possédant le rang le plus élevé du sumo est un anachronisme féodal qui devrait être rectifié. La loi qui permet à un oyakata de soumettre arbitrairement les papiers de retraite d’un yokozuna sans que le grand champion se voit accorder l’occasion de se défendre est une réminiscence des lois du Japon d’avant guerre et de la guerre qui autorisaient une femme à divorcer sa belle-fille en soumettant simplement les documents idoines sans même consulter les parties en cause. Fort heureusement, cette loi a été révoquée dans la nouvelle constitution japonaise d’après guerre. Cela ne veut pas dire que tout deshi doit avoir le droit de contester les décisions de son oyakata, mais il est clair qu’un yokozuna devrait avoir ce droit.

Le Conseil de Promotion des Yokozuna a commis une erreur en promouvant Futahaguro au rang de yokozuna avant qu’il n’y soit prêt, et la Sumo Kyokai a aggravé cette erreur en confirmant cette décision. Futahaguro, bien sûr, n’avait pas demandé à être promu, mais quand il a échoué à se tenir au niveau des grandes attentes placées dans un yokozuna, la pression mise sur lui a rapidement crû de tous côtés. En conséquence, ce sont le Yokozuna Shingi Iin-kai et la Kyokai qui avaient la responsabilité de résoudre l’affaire Futahaguro, qu’ils avaient eux-mêmes indirectement créé, en l’autorisant à demeurer dans le sumo plutôt que d’utiliser le dernier incident dans l’affaire comme excuse pour se débarrasser d’un problème gênant et détruire sa carrière.

Futahaguro aurait du se voir accorder l’occasion de se défendre devant le Riji-kai (Comité Directeur de l’Association de Sumo). Puisqu’il avait son propre appartement en dehors de la heya et pouvait y vivre comme le font bien des lutteurs haut classés, et puisqu’il s’entraînait à la Takasago beya, pas mal des ressentiments existant entre l’oyakata et le yokozuna auraient pu être considérablement amenuisés. Il n’avait qu’à prendre son chanko dans sa heya et en conséquence aurait pu réduire à peu de choses ses contacts quotidiens avec son oyakata jusqu’à ce que leurs relations s’améliorent. Ironie du sort, malheureusement, tout ceci arrive au moment où Futahaguro revenait à son niveau. Son 13-2 du Kyushu basho du mois de novembre dernier a montré qu’il n’était plus qu’à un doigt de remporter son premier tournoi. De fait, il est très probable qu’il eût pu remporter l’Hatsu basho, et beaucoup pensent qu’une fois le cap franchi et le premier titre en poche, la pression se serait évanouie, la plupart des problèmes de la heya avec, et Futahaguro aurait assumé son rôle de yokozuna leader de la fin des années 80 et du début des années 90.

toonoryu
12/04/2007, 09h28
Après l'édito, l'article proprement dit...



Futahaguro contraint à la retraite !

Par Clyde Newton

Cela aura été, selon les propres mots du Président de la Nihon Sumo Kyokai, Kasugano, un incident « sans précédent dans l’histoire plus que bimillénaire du sumo ». Il y a en fait eu des scandales et des controverses plus choquantes dans la longue histoire du sumo, mais la sortie contraint et forcé du yokozuna Futahaguro le dernier jour de 1987 est un grand malheur pour le sumo.

Jamais auparavant un yokozuna en activité n’avait été véritablement expulsé du sumo. Etant donné le clash peut-être inévitable entre la hiérarchie et les traditions féodales du Japon et une nouvelle génération de Japonais moins enclins à gentiment obéir aux figures de l’autorité, il est peut-être un peu vain d’espérer qu’un tel incident ne se reproduise jamais à l’avenir.

Futahaguro, considéré par beaucoup comme le plus prometteur des trois plus jeunes yokozuna, quitte le sumo en disgrâce sans avoir jamais remporté un seul yusho de makuuchi. D’un autre côté, son mentor, Tatsunami oyakata, n’a désormais aucun deshi mieux classé que makushita, et aura sur lui une pression considérable pour sortir un autre rikishi de haut vol, sa propre image ayant été ternie dans l’Affaire Futahaguro.

L’Affaire Futahaguro surprend peut-être l’opinion, mais la dissension couve au sein de la Tatsunami beya pratiquement depuis le jour de l’entrée du futur yokozuna au sein de la heya, au début de l’année 1979. Gâté par ses riches parents et plus tard par son oyakata, le jeune Futahaguro n’acquiert jamais de véritable maturité. Propulsé prématurément au rang de yokozuna sans en remplir les conditions généralement admises pour la promotion ultime, il manque de la motivation et de l’autodiscipline qui sont censés être inhérents à la condition de yokozuna.

Futahaguro, dont le véritable nom est Koji Kitao, naît dans la ville de Tsu (Mie-ken) le 2 août 1963. Enfant unique d’un entrepreneur immobilier, il est d’une taille exceptionnelle dès l’enfance, et quand il atteint l’âge de dix ans, son père construit un dohyo devant sa maison pour que son fils puisse s’entraîner. Le premier adversaire d’entraînement de Koji est son père, qui ne fait déjà plus le poids quand l’enfant achève l’école primaire.

Il intègre la Tatsunami beya début 1979 juste après sa sortie du collège, et fait ses débuts au tournoi de mars de la même année, lors du basho au cours duquel Hokutoumi, Kotogaume et Masurao font leur apparition sur le dohyo. Hoshi (Hokutoumi), Kitayama (Kotogaume) et Tejima (Masurao) ne sont pas considérés comme exceptionnellement prometteurs, mais comme Kitao mesure déjà 190 cm à seulement quinze ans, on le considère comme le plus prometteur des plus de cent garçons qui font leurs débuts lors de ce tournoi.

Kitao remporte le jonokuchi yusho en mai 1979 avec un score parfait de 7-0, et passe au travers de la division jonidan en seulement deux basho. Il atteint les sandanme en novembre 1979 et la makushita en janvier 1981, alors qu’il n’a encore que 17 ans.

Bien que Kitao soit à l’évidence un rikishi puissant et prometteur, il est toutefois réputé pour son incapacité à soutenir l’entraînement exténuant et les brimades que les rikishi de rang inférieur doivent endurer. Le vétéran Kurohimayama, alors unique rikishi de makuuchi de la Tatsunami, donne à Kitao un entraînement rigoureux dès ses débuts de rikishi, mais le garçon quitte le dohyo en larmes et demande à Tatsunami de le renvoyer chez lui. Finalement, Tatsunami ne donnera jamais à Kitao une position de tsukebito d’un sekitori, mais il le conserve plutôt comme son propre serviteur.

Kitao s’enfuit de la Tatsunami à plusieurs reprises, même après avoir atteint la division makushita en janvier 1981. Le jeune homme trouve une fois refuge dans l’appartement d’une petite amie, mais Tatsunami oyakata l’a suivi et finit par le ramener à la heya. Kitao aurait pu atteindre les juryo un an après son arrivée en makushita s’il s’était entraîné convenablement, mais son immaturité et son manque de rigueur le clouent en makushita pour trois années.

En novembre 1983, Kitao atteint un pénible kachi-koshi à 4-3 comme makushita 4, qui ne devrait normalement pas entraîner de promotion en juryo. Il a de la chance toutefois, et il finit de manière étonnamment forte un premier basho comme sekitori avec un 10-5, en janvier 1984. Il remporte le juryo yusho en juillet 1984, avec un score de 12-3, et est promu en makuuchi en septembre 1984 – dernier basho tenu dans le vieux Kuramae Kokugikan.

Kitao remporte huit victoires pour ses débuts en makuuchi, et en novembre de la même année, comme maegashira 3, il réalise la sensation en se débarrassant d’un Kitanoumi vieillissant, et parvient à nouveau à décrocher son kachi-koshi. Il est le rikishi le plus grand du sumo avec ses 199 cm, et il a alors accru son poids à près de 150 kilos.

toonoryu
12/04/2007, 09h28
suite...



Kitao atteint le rang de komusubi en janvier 1985 et remporte dix victoires, un score étonnamment élevé pour un shin-sanyaku, tout particulièrement d’autant qu’il n’est âgé que de 21 ans.il tient son rang de sekiwake en mars 1985, mais en mais il doit se retirer alors qu’il est à 6-6 en raison d’une blessure bénigne, son unique accroc dans une avancée remarquablement rapide vers les rangs d’ozeki et de yokozuna. Il est près de remporter le yusho de makuuchi comme joi jin en juillet 1985, mais finit comme second avec un score de 12-3. La promotion au rang d’ozeki intervient après le basho de novembre 1985.

Membre réputé des « sanpachi-gumi » (les rikishi nés en 1963), Kitao a donc doublé ses rivaux Hoshi, Konishiki et Masurao dans la course à la promotion aux rangs d’ozeki et yokozuna, bien que ces trois rikishi l’aient précédé en juryo comme en makuuchi.

La promotion prématurée de Kitao comme yokozuna en 1986 vient en raison des retraites des yokozuna Kitanoumi en janvier 1985, et Takanosato en janvier 1986. Chiyonofuji devient par conséquent le seul yokozuna, et étant lui-même âgé de 31 ans, la Kyokai est très désireuse de créer un nouveau et jeune yokozuna ayant le potentiel de succéder à Chiyonofuji. L’ironie de l’histoire sera de voir Chiyonofuji survivre comme yokozuna à un homme de huit ans son cadet et appelé à lui succéder.

Les deux premiers basho de Kitao au grade d’ozeki sont loin d’être impressionnants, puisqu’il ne peut enregistrer plus que des scores de 10-5. Il améliore à 12-3 en mai 1986, et en juillet il établit un 14-1, qui restera le meilleur score de sa carrière, mais il perd face à Chiyonofuji en kettei-sen.

Kitao n’aurait en temps normal même pas été pris en compte pour l’accession au rang de yokozuna, puisqu’il n’a encore remporté aucun yusho. Un seul rikishi a précédemment été promu sans avoir gagné de yusho précédemment au cours de l’ère Showa – Terukuni. Terukuni ne fut pas à même de remporter un seul yusho pendant huit années après sa promotion.

La Sumo Kyokai est pourtant déterminée à promouvoir Kitao. Le Yokozuna Shingi Iin-kai (Conseil de Promotion des Yokozuna) est pressé de ratifier la promotion. Ouvertement, l’ancien ministre de la Justice Osamu Inaba s’oppose fermement à la promotion, mais tous les autres membres sont prêts à parier sur le potentiel de Kitao, et donc l’ozeki de 22 ans devient le 60ème yokozuna du sumo.

Kasugano Rijicho, qui a fortement pressé le Comité de promouvoir Kitao, insiste pour que le nouveau yokozuna adopte un shikona, car il ne serait pas approprié qu’il use son propre nom. Tatsunami oyakata offre à Kitao le shikona de Haguroyama, qui a été celui de Tatsunami et de son mentor, le grand yokozuna Haguroyama. Kitao décline l’offre, déclarant qu’il n’a pas la confiance pour tenir un nom si illustre.

Tatsunami suggère alors Midorishima, le shikona du fondateur de l’actuelle Tatsunami beya, un komusubi de la fin de l’ère Meiji. Kitao refuse également ce nom, et donc Kasugano suggère alors le nouveau shikona de Futahaguro, une combinaison de Futabayama et de Haguroyama – les deux plus grands rikishi issus de la Tatsunami beya. Kitao n’a d’autre choix que d’accepter.

Les doutes d’Inaba au sujet de Futahaguro sont bien fondés. Le nouveau yokozuna prend un mauvais départ en septembre 1986 et se retire avec un score médiocre de 3-4-8. Il remporte douze victoires en novembre 1986 et en janvier 1987, mais lors de ces deux basho il perd le yusho au senshuraku face à Chiyonofuji. Cela dit, il paraît à tout le monde que c’est une question de temps avant que Futahaguro ne surpasse le vieillissant Chiyonofuji.

Futahaguro glisse pour un 10-5 à Osaka, en mars 1987, un score passable pour yokozuna, mais rien plus que cela. Il se retire à 7-5 en mai, se plaignant à nouveau d’une blessure qui n’aurait pourtant pas tenu hors du dohyo un rikishi au fighting spirit moyen. A chaque fois que Futahaguro est fatigué de l’entraînement, il se plaint d’une fièvre, d’un coup de froid, de problèmes de rein ou de foie. Une fois, à la Tatsunami beya, il refuse de prendre un bain après le keiko, se plaignant d’une forte fièvre.

toonoryu
12/04/2007, 09h29
Suite encore...



Tatsunami accepte en général les excuses de Futahaguro pour ne pas s’entraîner convenablement, bien que la tension entre les deux hommes, qui existent depuis le jour de l’arrivée de Futahaguro à la heya, s’accroît. Les autres oyakata de la Tatsunami beya détestent cordialement Futahaguro ; à chaque fois qu’ils lui reprochent son peu d’enthousiasme à l’entraînement ou son style de vie inapproprié, il leur répond en leur demandant jusqu’où ils sont allés sur le banzuke dans leur carrière. Aucun des oyakata n’est allé plus loin que sekiwake, et aux yeux de Futahaguro ils n’ont par conséquent aucun droit de critiquer un yokozuna.

Tatsunami, l’ancien sekiwake Haguroyama II (Annenyama) fut un bon rikishi. Il remporta un yusho comme komusubi en mai 1957et fut un solide prétendant au grade d’ozeki durant de nombreuses années. Il se retira à 30 ans en mars 1965 en raison d’une série de blessures qui lui pourrirent la fin de sa carrière. Il avait épousé la jeune fille de l’ancien oyakata Tatsunami (l’ancien yokozuna Haguroyama) en 1959, et donc son futur dans le sumo était assuré quand il se retira de la compétition.

Quand le vieux Tatsunami meurt en octobre 1969, on parle de faire de Takekuma oyakata (l’ancien sekiwake Kitanonada) le nouvel oyakata, puisque l’ex-Haguroyama n’a encore que 35 ans et est un entraîneur plutôt faiblard. Haguroyama étant le gendre de l’ancien oyakata, ce paramètre finit par peser plus que les capacités et l’expérience de Takekuma, toutefois.

Le nouveau Tatsunami hérite non seulement de la heya, mais également du rang de riji (directeur) de son beau-père au sein de la Kyokai. A cette époque, la Tatsunami beya est encore assez puissante, avec Kurohimeyama et Wakanami en makuuchi. Pendant plus de dix ans, tous les sekitori de la heya ont été les anciens élèves de l’ancien oyakata ; dans les actuels deshi de la Tatsunami, seuls Iwanami et Futahaguro ont atteint la makuuchi. Pendant deux années avant la promotion de Kitao en juryo, la heya n’a eu aucun sekitori.

Futahaguro atteint à peine le kachi-koshi en juillet 1987 avec un pauvre 8-7, et continue ses performances médiocres en septembre avec un 9-6. La pression est énorme pour qu’il accroisse radicalement ses performances en novembre.

Le début de la fin commence en octobre. Le 13 de ce mois, en jungyo à Aichi-ken, il frappe violemment l’un de ses tsukebito, Yamanami, alors qu’il rentre à son hôtel tard le soir pour constater que la clé de sa chambre n’est pas sur le bureau de la réception. Le tsukebito du yokozuna est resté debout et a gardé le clé conformément aux instructions. Comme Futahaguro est incapable de retrouver son tsukebito quand il rentre à l’hôtel, il perd son sang-froid.

Le lendemain, cinq des six tsukebito de Futahaguro prennent la fuite. Seul Kitafukubi, qui doit être promu en juryo en novembre, demeure avec le yokozuna. Les cinq tsukebito recherchent un ryokan à Atami, d’où ils contactent Tatsunami oyakata à Tokyo. Ils jurent vouloir quitter le sumo si Futahaguro y reste lui-même.

Tatsunami enjoint les tsukebito de venir à Tokyo, où il les supplie de demeurer dans le sumo, leur disant qu’ils ne sont pas responsables de l’incident. Deux des jeunes démissionnent, mais Yamanami, qui a perdu l’usage d’une oreille durant plusieurs jours suite aux coups de Futahaguro, demeure au sein de la heya.

Les dirigeants de la Kyokai semblent être pris au dépourvu par l’incident, qui selon Nakadashi oyakata (ancien yokozuna Tochinoumi) est sans précédent. La Kyokai, toutefois, ne prend aucune décision ni n’établit de déclaration à l’encontre du comportement de Futahaguro.

Futahaguro emprunte les tsukebito d’Oshima oyakata pour le reste du jungyo. Il retrouve ses anciens tsukebito en arrivant à Fukuoka à la fin octobre. On dit que Tatsunami l’a sermonné au sujet de son comportement, et celui-ci semble s’améliorer dès lors.

toonoryu
12/04/2007, 09h30
Suite toujours...



Futahaguro rentre de Fukuoka avec un assez bon score de 12-3, et continue à s’entraîner plus durement qu’à l’accoutumée lors du jungyo qui suit le Kyushu basho. Il rentre sur Tokyo à la mi-décembre et reprend ses exténuantes séances d’entraînement à la Takasago beya.

Quand Futahaguro rentre de la Takasago beya le 27 décembre, Tatsunami demande au yokozuna de le suivre dans ses quartiers, derrière le dohyo. Le président honoraire de la koenkai, Keizo Bando, 88 ans, également président de Chichibu Cement Co, est présent, tout comme Chieko, l’épouse de Tatsunami. Tatsunami insiste pour que Futahaguro traite mieux ses tsukebito, puis l’admoneste pour avoir fait des commentaires désobligeants devant les jeunes rikishi de la heya sur le goût du chanko.

On dit que Tatsunami aurait aussi ajouté que Futahaguro n’a aucun ami dans la heya et qu’il n’est en position de critiquer quoi que ce soit. Tatsunami réitère que Futahaguro ne doit faire ce genre de commentaires qu’à lui et directement. A un moment dans la discussion, Futahaguro perd son sang-froid, criant « urusei bakayaro ! » (espèce de crétin) à l’encontre de Tatsunami, se lève et quitte la pièce.

Bando, dont on dit qu’il est plus lié à Futahaguro qu’à ses propres petits-enfants, essaie de se mettre en travers du chemin de Futahaguro et de le faire se rasseoir, mais le yokozuna repousse le vieil homme. L’épouse de Tatsunami se met alors entre Futahaguro et Bando pour protéger ce dernier. Futahaguro la jette à terre et quitte la pièce, criant qu’il ne remettra jamais les pieds à la Tatsunami beya.

Le yokozuna monte dans sa chambre, où il vide son armoire et rassemble quelques-unes de ses possessions. Il va alors à un appartement près de Kinshi-cho qu’il loue et occupe occasionnellement depuis plusieurs mois. L’un de ses tsukebito, Tatsutaoki, est apparemment avec lui. Il retourne ensuite à la heya.

Bando, un leste vieillard, s’en tire sans dommages, mais l’épouse de Tatsunami souffre d’une entorse à l’épaule, et est soignée à l’hôpital. Futahaguro nie avoir délibérément frappé que ce soit Bando ou Mme Tatsunami, déclarant qu’il est possible qu’il l’ait blessée par accident.

Le départ de Futahaguro de la Tatsunami demeure plus ou moins secret durant les 48 heures qui suivent. Tatsunami rend compte de l’absence de Futahaguro à Kasugano Rijicho (sans parler de la dispute), qui est convaincu que le yokozuna rentrera d’ici un jour ou deux.

La presse a vent de l’absence de Futahaguro le 29 décembre. Tatsunami donne sa version de l’incident à un journaliste sportif, mais il se déclare prêt à oublier tout ce qui s’est passé si Futahaguro réintègre la heya dans les 24 heures. Il souligne qu’il n’a plus de contacts avec le yokozuna depuis le 27, et qu’il ne prendra pas l’initiative de tenter de le joindre.

Futahaguro s’enferme dans son appartement pendant plus de 24 heures après avoir quitté la Tatsunami beya. Il apparaît mal rasé et en survêtements dans une épicerie du quartier dans la nuit du 28 pour y acheter une boîte d’allumettes. Les premiers articles de journaux disent que personne ne sait où il est ; c’est surtout la presse qui l’ignore.

Tous les quotidiens sportifs font leur une sur Futahaguro le matin du 29 décembre, la plupart d’entre eux exprimant l’opinion que ses actions sont déshonorantes et qu’il doit être expulsé du sumo. Le 30, Tatsunami raconte l’incident dans tous ses détails à Kasugano, qui convoque un Riji-kai (Comité Directeur) pour le lendemain afin d’étudier le dossier.

Tatsunami déclare qu’il a atteint la limite avec Futahaguro et que la seule question qui reste en suspens est de savoir comment son retrait sera qualifié. Il ajoute également qu’il laisse la décision finale du sort de Futahaguro dans les mains de la Sumo Kyokai.

Dans la nuit du 30 décembre, Futahaguro téléphone à une télévision pour démentir avoir décidé de se retirer, et pour souligner qu’il ne s’est pas abandonné à la violence.

toonoryu
12/04/2007, 09h32
Et fin... (désolé par avance pour les éventuelles fautes qui se seraient glissées dans ce texte traduit assez vite)




Le Riji-kai convoqué à la hâte se tient tôt dans l’après midi d’omisoka, le dernier jour de l’année 1987. Kasugano surprend les directeurs en offrant sa démission, qui est promptement rejetée à l’unanimité. Tatsunami déclare qu’il a rencontré Futahaguro la nuit précédente (apparemment à l’appartement de Futahaguro), qu’ils n’ont pu trouver un accord, et que le yokozuna lui a dit qu’il ne monterait plus jamais sur un dohyo.

Tatsunami soumet une déclaration de retraite concernant Futahaguro, signée par l’oyakata seul. Les directeurs doivent alors décider s’ils acceptent le haigyo (retrait total du sumo) ou s’ils expulsent tout simplement Futahaguro du sumo (hamon). Certains des directeurs favorisent cette dernière solution, mais Kasugano recommande le haigyo, qui est accepté. Si Futahaguro avait été expulsé du sumo, il n’aurait pas eu droit aux bénéfices financiers de la retraite.

Plus tard dans la même après midi, Futahaguro tient une conférence de presse aux quartiers de la Kyodo News Agency à Toranomon. Comme il n’avait pas de kimono dans son appartement, Yamanami et Tatsutaoki lui en ont apporté un de sa chambre à sa heya, ce qui représentera le dernier contact formel avec sa heya.

Futahaguro déclare à la presse qu’il est heureux que la Kyokai n’ait pas décidé son expulsion et qu’il accepte pleinement la décision prise. Il mentionne aussi qu’il n’a jamais eu de bons rapports avec Tatsunami, et que l’incident du 27 décembre n’était pas du à un quelconque commentaire qu’il aurait fait sur le chanko servi dans la heya.

L’ancien yokozuna ajoute qu’il n’a pas pris de décision quant à une future carrière, bien qu’il souhaite continuer à participer au sumo, peut-être en l’enseignant aux enfants.

Futahaguro s’en retourne à son petit appartement à 80.000¥ après la conférence de presse. Il maintient le contact avec la presse après le Nouvel An et continue d’insister n’avoir pas employé la violence le 27 décembre.

L’actualité étant maigre dans la période du Nouvel An, Futahaguro continue à truster les unes, au moins des quotidiens sportifs. Un jour il est certain qu’il va devenir footballeur américain, le lendemain c’est boxeur poids lourds. Il rentre chez ses parents le 11 janvier, demeurant là quelques jours, puis revient à Tokyo via Osaka, où il rencontre des membres influents de sa koenkai.

Le 20 janvier, Futahaguro rencontre le président du Yonekura Boxing Gym, qui l’a invité à devenir boxeur poids lourds, avec titre en jeu face à Mike Tyson deux ans plus tard. Futahaguro écoute poliment l’offre, puis la décline.

Il déclare également à la presse qu’il y a 99% de chances pour qu’il ne devienne pas lutteur pro. Toutefois, au moment où cet article est rédigé, il y a pas mal de bruits sur la formation d’une équipe avec un autre ancien yokozuna en disgrâce, Wajima.

Futahaguro a toujours son chon-mage ; il n’a pas fixé de date pour un danpatsu-shiki, qui se tiendrait probablement à Osaka. Dans l’intervalle, le Shukan Post Weekly a sorti une série d’allégations de yaocho par Kamiyama, un ancien rikishi de sandanme de la Tatsunami beya, qui a quitté le sumo lors du Kyushu basho 1987. Kamiyama affirme que Futahaguro a bénéficié de nombreux combats arrangés depuis ses débuts en juryo jusqu'à son accession au grade de yokozuna. L’ancien rikishi âgé de 20 ans déclare que Futahaguro a acheté ses quatre premiers combats en septembre, contre des maegashira et des komusubi et sekiwake faiblards pour un million de yens chacun, et que l’un des rikishi a approché le yokozuna de lui-même, offrant d’arranger le combat pour de l’argent.

Futahaguro a vigoureusement nié ces histoires, disant qu’il ne possédait pas l’argent en question et qu’il aurait remporté le yusho s’il avait acheté les combats. L’ancien yokozuna nie catégoriquement avoir jamais pris part au yaocho et que les combats arrangés existent tout court dans le sumo actuel. C’est peut-être un des seuls points où il est en accord avec la Sumo Kyokai.

konishiki
12/04/2007, 09h44
Bien joué Toon ! :wink:
Si tu peux faire quelques choses avec ce que je t'ai envoyé ? :wink:
N'hésite pas , tes traductions sont de vrais mines d'or pour nous ! :wink:

abudisake
12/04/2007, 10h03
bravo toon et merci pour ce boulot

liclic
12/04/2007, 11h00
Splendide toon! Vraiment génial. Je ne sais pas comment tu as eu cet article mais chapeau bas. :)

Julienishiki
10/06/2007, 10h52
Merci beaucoup à vous deux pour ces infos sur un des rikishis les plus énigmatiques de l'histoire du sumo.

Mais quand même, quand on voit ses mensurations, ses fiches, on se dit que c'est vraiment un gros gachis. Parce que quel potentiel quand même! Et puis Yokozuna à 23 ans, c'est pas donné à tout le monde...

serval
10/06/2007, 13h51
bravo, bravo pour ce boulot, on apprend que le sumo c pas tout lise et pas tout previsible.
quand je me dis que ce rikichi avait les qualitées et la technique pour etre un grand yokozuna et ses resultats sont ceux d un bon luteur, ca traduit bien la difficulté de devenir, d etre et de rester un yokozuna digne de ce nom.

j aime vos recherches et vos decouvertes elles me montrent un autre visage du sumo qui le rend encore plus passionnant.

merci a tous ceux qui comme vous deux travaillent pour leur passion et pour la notre.

Kaiomitsuki
15/10/2007, 14h18
deux videos avec Kitao (Futahaguro)
...

Kitao vs. Konishiki : Natsu 1986

8e jour du Natsu 1986. 2e combat entre Ozeki Kitao et Sekiwake Konishiki (Le 1er combat n'ayant pas donné de vainqueur). Victoire par Sabaori de Kitao. Konishiki se blesse lors de ce combat et doit abandonner le tournoi. L'Ozeki quant à lui termine le tournoi avec une fiche de 12 victoires pour 3 défaites. Il obtient le Jun-Yusho.

http://www.youtube.com/watch?v=7VdRcOXKEKY



Chiyonofuji vs. Kitao : Nagoya 1986

Kettei-Sen (Play-off) du Nagoya 1986. Rencontre pour départager le Yokozuna Chiyonofuji et l'Ozeki Kitao. Les deux rikishi ont terminé le tournoi à égalité avec 14 victoires pour une seule défaite. Le Yokozuna l'emporte par Yorikiri. C'est le 17e Yusho de sa carrière en division Makuuchi. Kitao quant à lui est promu Yokozuna pour le tournoi suivant grace à deux Jun-Yusho consécutifs. Il change de shikona et devient Futahaguro.

http://www.youtube.com/watch?v=3T9wZRTfJnY

seta
12/11/2007, 23h57
merci pour cette biographie complète et merci aussi pour les videos.^^
je me dis que si Tochiazuma avait bénéficié des mêmes circonstances favorables, il l'aurait eu lui aussi la tsuna, dommage...
en tous cas en effet ce rikishi avait l'air très talentueux, mais je trouve par ce que je viens de lire, que son attitude en dehors des dohyo est lamentable et irrespectueuse pour le monde du sumo.(asashoryu n'a pas grand chose à se reprocher à côté de lui ^^)

X-Philohana
13/11/2007, 02h40
en tous cas en effet ce rikishi avait l'air très talentueux, mais je trouve par ce que je viens de lire, que son attitude en dehors des dohyo est lamentable et irrespectueuse pour le monde du sumo.(asashoryu n'a pas grand chose à se reprocher à côté de lui ^^)... eh ouais, mais ce que Futahaguro a fait ne décharge pas la brouette d'Asashoryu. Et d'un sens, Futahaguro a commis des actes plus graves, mais a été sanctionné plus durement. Tout est dans l'ordre des choses.

konishiki
01/03/2008, 14h50
L'ôzeki Kitao , futur yokozuna Futahaguro. New york , 1985.

Chiyonofuji / Kitao . 3ème journée / quart de finale.


http://www.youtube.com/watch?v=abIDmXeFZmQ


Kitao / Tagaryu. jour 3 / 8ème de finale.


http://www.youtube.com/watch?v=fix0f489oss

konishiki
01/03/2008, 14h52
Kaiomitsuki MERCI pour les vidéos sur la bio de Futahaguro. :D 8)
Merci à Toonoryu pour la traduction de l'article qui éclaire la fin de carrière du Yokozuna !
:wink: :D

konishiki
05/06/2008, 20h02
ôzeki Kitao , Futur yokozuna Futahaguro contre Chiyonofuji.
Nagoya basho 1986 !
L'ôzeki concède le yûshô à Chiyonofuji . 17ème yûshô pour le yokozuna.

Kitao était vraiment un grand rikishi .




http://www.youtube.com/watch?v=fEKmvNMxZak

Kaiomitsuki
06/06/2008, 01h54
Un grand merci pour cette video Konishiki :D
La fameuse victoire du Senshuraku de Kitao sur Chiyonofuji est quasiment introuvable aujourd'hui... Finissant avec 14-1 il décroche un deuxième Jun-yuso consécutif - sa 26e victoire en 2 tournois - et s'assure la tsuna pour le tournoi suivant. En devenant Yokozuna il change de shikona pour devenir Futagahuro...
On sait que quelques mois plus tard il va disjoncter et être viré de la NSK... résultat il est resté le seul Yokozuna à n'avoir jamais remporté de Yusho !!!
Aujourd'hui les documentaires de la NSK l'ignore tout le temps !!!!! ce qui explique que cette video soit rare :wink:

Hop dans mes archives 8)

konishiki
24/08/2008, 17h02
L 'ancien yokozuna Futahaguro , de son vrai nom : Kitao koji à tourné dans le film , " the quest "de Jean Claude Van Damme.
Il incarnait le combattant japonais, un grand rikishi.*

Un rôle sur mesure pour lui.

Voici quelques scènes ( combats).




http://www.youtube.com/watch?v=CP5ULOSSs9k

Miyabiyama
24/08/2008, 17h11
EXCELLENT!!!

J'aime bien ce Van Damme: il ne dénature pas du tout le sumô, et ne présente pas les rikishis comme des tas de gelée qui ne sauraient pas se battre; deux combats, deux belles victoires dans cette video! :wink:

liclic
24/08/2008, 17h51
Sympathique vidéo quand même...

pereboulon
24/08/2008, 22h51
Ce qui est marrant c'est que dans le film il est battu par un Mongol. Prémonitoire JCVD...

liclic
26/08/2008, 01h05
C'est vrai... Bien que je ne sache pas si un mongol l'a, ne serait-ce qu'une fois, battu alors qu'il était rikishi.

toonoryu
26/08/2008, 08h31
Les premiers Mongols ont fait leur hatsu dohyo près de ix ans après l'intai de Futahaguro...

liclic
27/08/2008, 21h10
Tu vois Toonoryu, c'est ce que je pensais, mais comme il y a des non japonais de manière plus ou moins aléatoire depuis près d'une cinquantaine d'années donc je ne savais pas si un mongol s'était glissé là-dedans. (Il y a bien eu un rikishi argentin non?)

toonoryu
27/08/2008, 21h58
Il en a eu deux, Hoshindesu et Hoshitango, qui tous deux arrivèrent aux portes de la makuuchi. Les Mongols sont arrivés à l'initiative d'Oshima oyakata (qui se fait actuellement une joie d'être en Mongolie pour le jungyo) qui en recruta six d'un coup. Ils eurent des difficultés d'adaptation, tous ne tirent pas le coup mais parmi eux on comptait Kyokushuzan, Kyokutenho et Kyokutenzan. A noter pour l'anecdote que leur recrutement suivait aussi de très près le tout dernier recrutement d'un Hawaïen dans le sumo professionnel (en l'occurence Daiki)

liclic
28/08/2008, 00h25
Merci pour ses précisions, je ne connaisssais pas Hoshindesu.

Miyabiyama
28/08/2008, 02h59
Idem, je pensais que Hoshitango était le seul rikishi issu du Brésil.

toonoryu
28/08/2008, 08h18
d'Argentine, d'Argentine. Il y a pas mal de Brésiliens encore aujourd'hui... sinon, désolé pour la faute de frappe, il s'agit bien d'HoshiANdesu... :oops:

liclic
28/08/2008, 12h22
Hoshiandesu... ce shikona par contre me dit vaguement quelque chose, il en a déjà été question ici mais sur quoi ? Je ne me souviens plus mais je suis certain qu'on en a déjà parlé.

Miyabiyama
29/08/2008, 02h07
Oui exact! Désolé pour ma méconaissance géographique, je confond toujours ces deux pays, je ne sais pas pourquoi! :oops:

konishiki
29/08/2008, 09h03
Et si on restait sur le yokozuna ? :wink:

Miyabiyama
29/08/2008, 10h58
Désolé Konishiki!! :oops:

Winoyama
16/09/2008, 14h00
Avec beaucoupd de retard, un immense merci à Toon pour cette lumineuse traduction de Clyde Newton. Cela faisait des années que je cherchais les explications sur la fin de carrière de Kitao. Beaucoup de sites évoquent "des coups envers l'épouse de l'Oyakata"....Au vu de l'article, les fameux coups semblent beaucoup moins violents qu'initialement décrit.
Beaucoup de regrets, lors de ma découverte de l'histoire du sumo il y a une quinzaine d'années, le cas de ce Yokozuna m'avait beaucoup marqué.

Pour les argentins et les brésiliens, Internet est une vraie mine. Les deux argentins ont fait une trés honorable carrière, j'ai toujours regretté que Hoshitango rate l'accession à J3....Si proche. Hoshiandesu parait lui avoir été un sacré exemple pour toute son heya.

Finalement le premier Rikishi occidental à atteindre les rangs des Makuuchis n'aura été ni les argentins ni le brésilien Kuniazuma-qui semblait pourtant en avoir les moyens-, mais bel et bien le Georgien Kokkai , préfigurant ainsi "l'invasion" des Européens de l'est...
Il est vrai que des années auparavant, Kototenta le canadien aurait du être cet homme là....

konishiki
16/09/2008, 14h28
Le yokozuna Futahaguro aura manqué de maturité.
Il n'était pas assez mur pour endosser pleinement le statut de yokozuna.
Surtout qu'à cette époque , Chiyonofuji était un modèle " d'hinkaku ", de sérieux etc.
Il devait remplacer le yokozuna Takanosato qui a été , un grand adversaire de Chiyonofuji.
Takanosato comme Chiyonofuji était un grand yokozuna , il respirait la noblesse et la force.
La pression était considérable pour Futahaguro qui devait donc faire face en plus à une génération de lutteur en Makuuchi de très grand talent .

Grosse douche froide pour les autorités du sumô à l'époque . La pilule a été dure a avalé !
Pour preuve , il n'existe toujours pas de Dvd ou Vhs retraçant sa biographie de nos jours.

konishiki
29/01/2009, 14h48
Kitao ( futur yokozuna Futahaguro) et Kitanoumi.


http://www.youtube.com/watch?v=sf0HN5kNiFk

konishiki
27/01/2011, 23h17
Superbe documentaire sur Futahaguro ! :wink:


http://www.youtube.com/watch?v=03puS5uN3qw&feature=related


http://www.youtube.com/watch?v=irpaBMCmANU&feature=related

Kaiomitsuki
28/01/2011, 09h22
Videos de combats très rares car avec ce qui s'est passé pour le cas Futahaguro, la NSK l'a complètement zappé dans ses diverses retrospectives disponibles dans le commerce.

Kaiomitsuki
28/01/2011, 10h12
le combat à la 9e minute (1ere video) est plus que douteux...
Il me parait évident que Kitao (le futur Futahaguro) met son pied à l'extérieur du Dohyo avant que Konishiki ne touche le sol... et pourtant ils doivent recombattre - combat où Konishiki s'incline finalement et surtout se blesse gravement...
Sous les yeux de l'empereur... doit-on tout faire pour que le Gaijin ne gagne pas devant l'empereur ?

Soupooshu
28/01/2011, 14h21
le combat à la 9e minute (1ere video) est plus que douteux...
Il me parait évident que Kitao (le futur Futahaguro) met son pied à l'extérieur du Dohyo avant que Konishiki ne touche le sol...
Pas si sûr ! En regardant de près, on s'aperçoit que le dessus du pied de Konishiki touche le sol bien avant son ventre. Or seule la plante des pieds est autorisée. Ca se joue à rien du tout. D'après cette vidéo, on ne peut pas parler de vol.
Pour le reste, on voit que Futahaguro a su parfaitement tirer parti de sa grande taille. Mawashi en main ou non, il réussit à rester bien équilibré. Son tachi-ai "oshi-zûmo" est efficace, Kotooshu devrait s'en inspirer. :wink:

Kaiomitsuki
28/01/2011, 16h57
Pour le reste, on voit que Futahaguro a su parfaitement tirer parti de sa grande taille. Mawashi en main ou non, il réussit à rester bien équilibré. Son tachi-ai "oshi-zûmo" est efficace, Kotooshu devrait s'en inspirer. :wink:
Quel gâchis ! Futahaguro avait tout pour devenir un très grand...
Il avait mis à la retraite 2 Yokozuna, Kitanoumi et Takanosato
Puis il a pété les plombs en devevenant Yokozuna... quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi il se cache derrière un drap dans la video ?
Son danpatsu-shiki est d'une tristesse

Tu as raison de souligner que sa taille était un avantage car face à l'Ozeki Hokutenyu - 7:00 de la première video - il s'en sort grace à elle

pereboulon
29/01/2011, 13h54
Là on voit ses meilleurs combats ce qui permet de mieux distinguer son talent mais de toute façon il était le rikishi qui montait et ses plus belles victoires sont probantes : il a gagné avec la manière. Ce reportage est intéressant car il montre une époque révolue et un yokozuna "maudit" dont les images de combat sont trop rares. Dommage de voir ce talent gaché par tant d'arrogance hors dohyo mais c'est peut être ce caractère entier qui lui permettait de gagner (la rage montré contre Konishiki qui lui retient son mawashi après un combat est assez évocatrice).