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Afficher la version complète : "gaman", une partie de l'esprit du sumo



toonoryu
06/08/2006, 11h10
Je ne résiste pas pas au plaisir de vous livrer ce passage de la biographie "Gaijin Yokozuna : a biography of Chad Rowan", qui traite d'un aspect culturel japonais bien spécifique, le concept du "gaman". Je n'ai d'ailleurs pu m'empêcher à la lecture de faire un parallèle avec la situation actuelle de Kotooshu, qui à mon sens est très (trop ?) 'gaman' dans sa façon actuelle d'aborder le sumo et de faire avec ses blessures. Enjoy !


Les plus admirables performances sur le dohyo sont effectuées par ceux qui font face aux blessures, à l’âge, à un gabarit apparemment désavantageux, ou à un ensemble de ces paramètres – une valeur culturelle résumée par le terme ‘gaman’, qui permit à Kuhaulua d’être accepté par les Japonais d’une manière beaucoup plus personnelle.

Pour comprendre pleinement ce qui pousse un rikishi à venir sur le dohyo jour après jour, parfois en boitant, parfois complètement strappé, il faut comprendre le concept japonais de gaman. C’est une valeur culturelle très spécifique qui pousse les gens à aller de l’avant dans leur vie quotidienne malgré les maladies, dépressions, blessures ou toute autre sorte de problèmes. Là où un Américain prendrait un jour de maladie au bureau pour soigner sa grippe et éviter de contaminer tous ses collègues, le salarié toussant et reniflant est ici considéré comme quelqu’un qui ne laisse pas la maladie et l’inconfort le détourner de ses responsabilités. Je connais une infirmière qui transportait sa propre intraveineuse dans les couloirs de l’hôpital pour pouvoir remplir sa tâche sans tomber d’épuisement ou de déshydratation. J’en connais une autre qui, s’étant fait porter pâle avec plus de 40° de fièvre, se vit ordonner de venir travailler, et remettre un suppositoire à utiliser de suite. Elle fut hospitalisée peu après et grondée d’être tombée malade.

George Kalima et moi avons discuté longuement du concept de gaman juste avant sa retraite en 1988, en hochant la tête avec incrédulité en général. « Tout le monde combat pour le même objectif » dit-il « les gars n’ignorent pas vraiment leurs blessures mais, tu vois, ils les bandent, et ils y vont, ‘parce qu’ils veulent s’entraîner plus’. Pour faire simple : dans la culture japonaise, leur manière de penser est que plus tu travailles dur, plus tu as de chances de t’élever. Donc, mettons que je m’entraînais dix heures par jour, ils disaient ‘oh, il va y arriver’. Mais si un autre s’entraîne trois heures par jour, ils disent ‘il ne fera jamais rien’. Donc tout le monde est persuadé qu’il doit se donner un maximum. Mais si tu me poses sérieusement la question, je te répondrai que c’est faux. Tu ne donnes aucune chance à ton corps de se reposer. Tu ne donnes aucune chance à tes blessures de guérir. C’est typique de ce que nous faisons dans le sumo ». Avant chaque entraînement, ou lors de chaque journée de tournoi, les vestiaires résonnent du bruit des straps déroulés.

En sumo, le gaman s’étend aux règles : les absences au combat sont traitées comme des défaites, ce qui conduit à la rétrogradation. En mai 1999, j’ai regardé Ganyu boitiller pour arriver sur le dohyo à la recherche de sa huitième victoire, grimaçant de douleur rien qu’en effectuant ses rituels pré-combat, ses jambes complètement recouvertes de bandages. Une blessure d’avant tournoi aux ligaments de sa cheville s’était aggravée au point qu’il aurait du se trouver sur un lit d’hôpital. Il paraissait stupide qu’il soit en train de marcher, se préparant plus ou moins à se présenter à un combat de sumo au cours duquel il avait des chances d’aggraver encore sa blessure ; Mais étant donné qu’un score négatif l’aurait envoyé en dehors de la division reine, il faisait tout ce qu’il pouvait pour être gaman dans la douleur. Classé comme il l’était au bas de la division reine du sumo, Ganyu n’était pas si connu, même parmi ceux qui fréquentaient le Kokugikan, et son combat était quelque peu insignifiant, n’ayant aucune conséquence sur la lutte pour le tournoi. Et pourtant personne ne se fit autant acclamer que lui ce jour là, à la fois au moment où il monta sur le dohyo et au moment où il perdit. Les gens adorèrent ça.

Takanohanakoji
06/08/2006, 11h26
Tres interessant, je n'avais jamais entendu parler de ce terme de "gaman". Est-ce que c'est le meme terme qui pousse tous ces salariman" a travailler nuit et jour et qui meurent -pour certains- d'epuisement?

Konosato
06/08/2006, 15h08
Je savais que les nippons étaient de gros bosseurs et qu'ils avaient un certain "culte" du travail, mais à ce point? :o

Takanohanakoji
06/08/2006, 16h19
Karoshi 過労死, c'est le terme que je cherchais tout a l'heure. Mort subite du fait d'un exces de travail chez les salaryman. Au Japon si je me souviens c'est considere comme une maladie professionnelle. C'est donc en quelque sorte le prolongement du gaman.

maverickfr
06/08/2006, 21h45
il me semble qu'un certain nombre de décès au travail sont reconnus chaque année du fait de surmenage (faut dire que certains salarymen passent la nuit au bureau rien de moins)

Il y a eu un reportage sur ce sujet il y a un ou deux ans sur canal+ d'ailleurs.

Takanohanakoji
07/08/2006, 04h42
J'ai vu tres recemment une reportage sur le sumo chez les jeunes japonais sur le National Geographic Channel. On y voit un jeune en Sandanme qui gagne ces 1ers combats puis choppe la grippe; des representants de sa heya viennent le voir a l'hopital pour qu'il reprenne l'entrainement et continue les combats. Tres dur a vivre au quotidien le sumo! Et nous, nous sommes tranquillement installes derriere nos ordinateurs a regarder les combats et commenter les prouesses de chacun! Cruel, non?

pereboulon
10/08/2006, 11h21
Je suis artisan, et ce concept d'aller au charbon en serrant les dents m'est familier. Lorsque je suis malade (peu souvent heureusement), il n'est pas question de fermer boutique. Parfois j'aimerais bien pourtant. Ceci dit, aller à un entrainement physique intense en étant malade et/ou blessé est le genre de courage que je ne pense pas avoir. Voilà qui ne peut que qu'accroitre mon respect pour les rikishi.

Sakana
10/08/2006, 11h31
Tony m'avait parlé d'un grand lutteur des années 50 ou 60 (70 ?) qui était monté sur le dohyô avec une fièvre de cheval (limite mortelle vu la force de celle-ci) parce qu'il devait combattre parce qu'il était yokozuna et qu'il devait honorer le grade (enfin, quelque chose dans ce genre).
On me confirme à la régie ? :?


(Tony va me houspiller de ne pas m'en souvenir ^^''')

Takanohanakoji
10/08/2006, 11h37
Je comprends tout a fait ton sentiment Pereboulon. Je suis personnellement entrepreneur avec 2 societes en Asie et je voyage bcp. Que cela soit des rikishi ou toute personne qui travaille dure pour realiser quelque chose qui lui tient a coeur a toute mon estime.
Il ya quand meme quelque chose que je veux rectifier a propos des japonais (au Japon ou qui vivent a l'etranger). Ils font de nombreuses heures de permanence au travail mais cel ne veut pas dire qu'ils ont une forte productivite. La France est 2eme au monde derriere la Norvege pour la productivite. :les "salarymen" passent souvent leurs soirees dans les bars a karaoke avant de rentrer a la maison tres tard. Je ne crois pas que cela soit ton cas pereboulon. :lol: :lol: :lol:

Satori
10/08/2006, 13h14
Ce que tu soulignes est très juste Takanohanakoji. Il ne faut pas oublier que les japonais sont aussi les rois de la mystification... ;)

Mon professeur d'arts martiaux a passé plusieurs années au japon, en particulier pour passer plusieurs diplomes universitaires. Il me rapportait que de nombreux professeurs étaient souvent présents jour et nuit dans leur bureau.

La nuit, la lumière de leur bureau était allumée, pour montrer leur présence dans les locaux. Il a rendu visite à certains, le soir... pour se rendre compte que ces derniers dormaient (sac de couchage et tout le barda). L'important était juste de donner l'apparence qu'ils ne quittaient jamais leur bureau...

Pour revenir au sujet du gaman, je suis tout à fait convaincu de l'idée du dépassement de soi pour parvenir à être le meilleur, et de l'idée que malade ou pas, il ne faut jamais rien lacher.

Mais il y a une grosse nuance quand même, que tous ne saisissent pas. Il y a une vraie nuance entre le fait de se dépasser, et celle de se détruire. Certaines blessures nécessitent des soins et du temps pour être soigné. Renier ces obligations physiologiques peut revenir à un suicide sportif pur et simple.

Il est de mon point de vue parfaitement stupide d'appliquer l'esprit gaman de manière fanatique. Ceci vaut pour tout en fait. Et en Sumo plus qu'ailleur, l'adage "Qui veut aller loin ménage sa monture" s'applique à la lettre, sur la durée d'une carrière.

Satori

Takanohanakoji
10/08/2006, 13h26
Le probleme comme nous en avons parle de nombreuses sur ce site, on pousse les rikishi vers les blessures. Toute absence pour blessure est consideree comme une defaite. Lointaine est la periode ou Takanohanakoji pouvait apres sa victoire et son 22eme yusho contre Musashimaru prendre 15 mois de convalescence! :roll: :roll: :roll:

Satori
10/08/2006, 15h28
Très juste, et c'est d'ailleurs l'une des choses qui me choque le plus de la part de la NSK : qu'ils ne réalisent pas le mal qu'ils font à leur propre discipline avec cette politique. Mais j'ai déjà longuement traité de ce point dans un post précédent.

Mon propos principal étant que des experts agréés en médecine sportive, mandattés par la NSK, devraient déterminer une période minimum de rétablissement pour un lutteur se blessant sur un tournoi, qui amènerait à une période par forcemment équivalente mais proportionnée, durant laquelle le lutteur conserverait sa position, comme s'il faisait 7.5-7.5 à chaque tournoi, ou un petit 7-8 pénalisant un peu son absence.

Mais visiblement, la politique de la NSK est à l'opposé de cette logique.

Pour revenir sur le cas Takanohana, je trouve que ça n'est pas comparable :

- un yokozuna ne perd pas de place dans la hiérarchie,
- je suis personnellement convaincu qu'il a un peu abusé de sa période de convalescence (malgré l'immense respect que je lui porte), attendant le dernier moment et les injonctions de la NSK pour revenir. Pour moi, il aurait pu revenir plus tôt mais il a eu la flemme de se remettre à l'entrainement pour remonter son retard de préparation. C'est purement subjectif, mais c'est mon point de vue. A cause de ça, les rikishis actuels paient, à mon avis, le prix fort...

Satori

Takanohanakoji
10/08/2006, 16h01
@Satori: tout le monde sait qu'un yokozuna ne peut pas perdre son rang. Ce que je voulais souligner c'est qu'il a fallu bcp de temps pour que le board lui ordonne ou presque de revenir et que depuis les regles ont evolue dans un sens qui me semble extreme. :evil: :evil: :evil:

Satori
10/08/2006, 17h27
@Takanohanakoji : ben on dit la même chose alors... ;)

Satori

Takanohanakoji
10/08/2006, 17h31
Exactement

toonoryu
10/08/2006, 18h00
Franchement, quand on connaît l'engagement qusai fanatique de Takanohana dans le sumo (dont les raisons ont été développées si je me souviens bien par Joe dans sa traduction des meilleures pages de Dokuhaku, la bio de Wakanohana, sur l'ancien forum), j'ai beaucoup de mal à l'imaginer attendant les injonctions de la Kyokai "par pure flemme"... mais ce n'est que mon avis (subjectif, même si je ne lui voue pas une adoration fanatique...)

Takanohanakoji
10/08/2006, 18h15
Toonoryu, je partage le meme engouement que toi pour Takanohana (notre avatar le revendique!). C'est pour moi, l'un des plus grands de l'histoire de l'ozumo. Il a une vraie attitude, il transpire l'image d'un dai-yokozuna mais il avait et a ces zones d'ombre (comme Zidane!), le conflit avec son frere, son attitude froide apres sa separation d'avec Rye en 1992, mais aussi et c'est mon avis la peur de ne plus etre aussi fort apres sa blessure face a Musa. :roll: :roll: :roll:

toonoryu
10/08/2006, 18h22
Même conséquence, mais pas même cause à proprement parler pour ce qui me concerne... je ne parlerai pas de "peur" de ne pas être à la hauteur, mais de conscience (trop ?) haut placée du rôle d'un yokozuna et de l'image qu'il doit véhiculer, et qui aurait pu - ou du - le pousser à l'intai rapidement au vu de son état de santé de l'époque (et pas seulement le genou, les ennuis de foie ont pesé plus à mon sens). Quand au rôle de la Kyokai, est-ce qu'elle ne l'a pas empêché également de prendre son intai à l'époque, qui laissait les étrangers au sommet du sumo, chose alors mal acceptée ? dur à dire...

Quand aux parts d'ombre de Takanohana, il est clair que je te rejoins totalement... l'opposition avec Masaru a d'ailleurs pour origine le fait que Koji n'a jamais toléré que son aîné puisse prendre le sumo autant en dillettante (et a fortiori qu'il ait en plus un tel succès...)

Takanohanakoji
11/08/2006, 02h06
On s'eloigne un peu du sujet de depart mais bon je vois qu'il y a un nouveau membre qui relance le sujet des hanada. On peut peut-etre en discuter la bas :?: :?: :?:

toonoryu
05/04/2007, 17h00
Tony m'avait parlé d'un grand lutteur des années 50 ou 60 (70 ?) qui était monté sur le dohyô avec une fièvre de cheval (limite mortelle vu la force de celle-ci) parce qu'il devait combattre parce qu'il était yokozuna et qu'il devait honorer le grade (enfin, quelque chose dans ce genre).
On me confirme à la régie ? :?

Ca doit être Tamanoumi, décédé en activité si je me souviens bien d'une appendicite tardivement opérée, devenue péritonite. Je crois que le traumatisme de sa mort à 27 ans avait conduit la Kyokai a instaurer le kosho... retiré bien des années plus tard.

Satori
05/04/2007, 17h04
Je crois que le traumatisme de sa mort à 27 ans avait conduit la Kyokai a instaurer le kosho... retiré bien des années plus tard.
Le kosho? Traduction, maître Toonoryu? (pas dans le lexique)

Satori

abudisake
05/04/2007, 17h10
Le kosho? Traduction, maître Toonoryu? (pas dans le lexique)

Satori

trouvé dans le site fançais du sumo :

kôshô (?? - normalement il y a aurait du y avoir l'écriture en japonais mais le copier coller a foiré !!!) :
blessure officielle survenue lors d'un combat d'un hon-basho

Satori
05/04/2007, 17h14
Le kosho? Traduction, maître Toonoryu? (pas dans le lexique)

Satori

trouvé dans le site fançais du sumo :

kôshô (?? - normalement il y a aurait du y avoir l'écriture en japonais mais le copier coller a foiré !!!) :
blessure officielle survenue lors d'un combat d'un hon-basho
Ca ne me convient pas vraiment comme trad. Je ne vois pas dans ce cadre comment la kyokai pourrait "retirer le kosho"... Mais bon ok, j'ai le sens général. Merci. :)

Satori

abudisake
05/04/2007, 17h27
Ca ne me convient pas vraiment comme trad. Je ne vois pas dans ce cadre comment la kyokai pourrait "retirer le kosho"... Mais bon ok, j'ai le sens général. Merci. :)

Satori

je peux pas faire mieux mais c'est aussi pour t'indiquer l'adresse du lexique de l'excellent www.sumofr.net que tu trouves dans la rubrique liens/sites français du menu principal du forum

toonoryu
05/04/2007, 18h06
Le kosho était la règle qui permettait à un rikishi blessé en tournoi de conserver son rang malgré un kyujo. La règle a été supprimée je crois vers 2002 en raison d'abus et d'absences trop nombreuses.

Info-Sumo
05/04/2007, 18h12
Pour "kôshô"  「 公傷(こうしょう)  」 c'est très simple! ce mot signifie "accident de travail" en japonais. Dans le sumo, il s'agit donc d'une blessure survenue dans le travail sauf que celui-ci est limité aux hon-basho (pas aux entrainements).

La règle du Kôshô seido  「 公傷制度(こうしょうせいど) 」 a été instituée en 1971 par la Fédération Japonaise de Sumo (Nihon Sumo Kyokai) et correspondait à ceci:
Si un lutteur se blesse pendant un combat du tournoi, et que sa blessure a été validée comme telle, il peut quitter le tournoi sans craindre de descendre dans le banzuke et peut être absent pendant le tournoi suivant.
En général, toutes les demandes du statut de kôshô ont été acceptées si un médecin attestait que la blessure nécessitait un arrêt de 2 mois au moins.
Certains ont abusé du système et de plus en plus de lutteurs se sont absentés en cours de tournoi. Le kôshô a donc été abolit à partir du hatsu basho 2004 (janvier 2004).

J'ai ajouté cette entrée dans le lexique et en ajouterai d'autres quand j'aurai plus de temps.

liclic
05/04/2007, 20h45
Dis-moi Info-sumo, penses-tu que takanohana a contribué à l'abrogation du kôshô ? Je dis cela puique takanohana est resté plus d'un an sans combattre. Je pense que côté abus, on ne peut guère faire pire.

Info-Sumo
05/04/2007, 22h28
Je crois surtout que l'hécatombe du nagoya basho 2002 a fortement poussé la NSK à prendre des mesures. Entre ceux qui avaient le statut de kôshô depuis le précédent basho et ceux qui se sont blessés en cours de basho, je crois qu'on approchait les 20 lutteurs.
Musoyama a eu aussi un kôshô refusé car on a considéré que sa blessure était ancienne. Le problème semblait assez général et touchait tous les lutteurs.
En ce qui concerne Takanohana, c'est un peu particulier car il avait une blessure qui nécessitait vraiment opération et ré-éducation. On élimine pas un yokozuna comme ça surtout avec la carrière qu'il a eu.
Ceci dit il détient quand même le record d'absences en makuuchi:

Nombre d'absences de suite (combats):
1 - Takanohana (105)
2 - Ônokuni (60)
3 - Taihô (57)
4 - Musashimaru (55)
5 - Kitanoumi (52)
6 - Hokutoumi (46)
7 - Asashio (45)
7 - Akebono (45)
9 - Tochinoumi (42)
10 - Takanosato (42)

Tous yokozuna!

pereboulon
06/04/2007, 10h47
Il est à noter que Takanohana est venu se faire soigner en France. Il s'est même lié d'amitié avec un footballeur professionnel qui se faisait soigner en même temps que lui.

toonoryu
06/04/2007, 11h10
on peut également considérer comme assez logique que ce ne soit que des yokozuna, d'autres lutteurs n'auraient pas survécu à de telles séries...

Pour Takanohana, il a fait par la suite, sorte de remerciement, partie du comité Paris 2012...

Sanae
06/04/2007, 17h53
Pour reprendre un peu le sujet du "gaman", qui se conjugue si je me souviens bien en gaman suru, donc faire (suru) gaman ; pour avoir vecu au Japon deux ans, c'est un mot que j'ai beaucoup entendu et dans des situations differentes, souvent par des travailleurs mais qui a mon gout justement n'allaient pas au bout de leur limite physique ou qui ne me semblaient pas trop efficaces (les japonais passent effectivement bcp de temps sur leur lieu de travail, mais aussi bcp en relationnel en qq sorte, la presence precedemment evoquée dans le post), comme si ces travailleurs se motivaient, mais d'une manière disproportionnée pour le travail a effectuer ; et paradoxalement je ne l'ai pas bcp entendu dans les dojos de kendo que je pratiquais, pourtant je peux vous dire que l'on finissait souvent litteralement sans le souffle et les jambes reellement tremblantes ; ce que je veux dire, c'est qu'a mon avis, ceux qui font gaman reellement au Japon comme les sumotori, en parlent moins que les autres...
Etant medecin, sportivement, je ne peux pas comprendre l'attitude de gaman des lors que l'on a une blessure dont on sait tres bien qu'elle ne peut que s'aggraver a l'effort, c'est forcement contre productif, mais nous ne sommes pas dans un sport mais un art martial japonais, et connaissant le Japon et cette notion dans le monde des arts martiaux, ou l'attitude est finalement plus importante que le resultat et ou le code doit etre respecté au dela de la vie et de la santé des sujets, je comprends le gaman ; j'essayerai comme traduction les concepts de "resistance", "pugnacité"

Merci encore mille fois Tonooryu, grace a toi, je vais retrouver une partie de mon pauvre japonais perdu !!!