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Afficher la version complète : Shimoda à l'Isegahama beya ?



Azumashida
28/02/2006, 10h32
Il semblerait que le yokozuna universitaire 2005 Keisho Shimoda (qui était l'an dernier en 4ème année à Nichidai) ait rejoint la minuscule Isegahama beya et soit en passe de faire ses débuts lors de ce Haru basho...

* Merci à Jonosuke pour l'info sur la SML et SumoForum *

Kaiowaka
28/02/2006, 10h52
Il semblerait que le yokozuna universitaire 2005 Keisho Shimoda (qui était l'an dernier en 4ème année à Nichidai) ait rejoint la minuscule Isegahama beya et soit en passe de faire ses débuts lors de ce Haru basho...

* Merci à Jonosuke pour l'info sur la SML et SumoForum *

Il commence comme makushita 15 tsukedashi ?

C'est vrai qu'elle est minuscule cette heya ! 2 lutteurs dans le banzuke !

http://www.szumo.hu/sumobeya/Isegahama.htm

Sakana
28/02/2006, 11h26
ça prouve qu'il a envie de faire et réussir quelquechose en partant de loin. :) On ne peut que lui souhaiter de réussir. ^^

kitano
28/02/2006, 15h14
Isegahama oyakata n'est pas n'importe qui aussi. C'est le moto-ozeki Kiyokuni, oncle de Tamamitsukuni et de Tamanoshima. Mais ces derniers ne font cependant pas partie de son heya ce qui l'a énormément déçu, on peut le comprendre, et, outre des rancoeurs familales exacerbées, explique certaines prises de position pleines d'amertume.

Il avait créé un tolé en septembre 2004 suite à un entretien qu'il avait donné au Weekly Shukan Post dans laquelle il dénonçait l'évolution du sumo. La Kyokai l'a viré du poste officiel qu'il tenait.

Il faut dire que, dans l'article (il a toujours clamé que ses propos avaient été détournés), tout y passe: yaocho, manque de motivation des jeunes deshi, manque d'entraînement, manque de professionalisme généralisé, manque de hinkaku des rikishi étrangers (Asashoryu y est décrit comme le symbole de la décadence d'un sport en opposition à un Taiho,véritable yokozuna digne de ce nom), usage de stéroïdes banalisé, mauvais comportements, etc, etc. Il égratigne les rikishi étrangers (ça doit être l'un des seuls à ne pas en avoir dans son heya si je ne m'abuse) et surtout le sumo universitaire contre lequel se focalisent la majorité de ses critiques.

Tout ceci, on l'imagine, ne l'a pas beaucoup aidé dans le développement de son heya. Et en terme de publicité pour rikishi en herbe, cette histoire a eu une répercussion catastrophique. Si Isegahama oyakata recrute un rikishi universitaire, c'est qu'apparemment, cette histoire commence à se tasser.

Pour plus d'info, deux liens sur sumoforum:
ici pour l'histoire (http://www.sumoforum.net/forums/index.php?showtopic=4163) et là pour les répercussions au niveau de la Kyokai (http://www.sumoforum.net/forums/index.php?showtopic=3964)

Azumashida
28/02/2006, 15h17
Il commence comme makushita 15 tsukedashi ?

Si l'information est confirmée, oui, il débutera comme ms15 tsukedashi. Il aurait déclaré qu'il compte accéder à la division makuuchi en 3 ans, ce qui n'est pas très ambitieux pour un lutteur qui a été plutôt dominateur dans les rangs amateurs (champion du monde en individuel et par équipes, yokozuna universitaire, vainqueur du tournoi adulte de classe A, etc.)... Quant à son choix de heya, il est pour le moins étrange...

Hoshifransu
28/02/2006, 16h01
Merci pour les liens. Il est vraiment politiquement incorrect. Il faut en prendre et en laisser mais en tout cas, c'est toujours courageux de donner un coup de pied dans la fourmilière. Mais bon, les convictions, c'est bien, surtout quand on y reste fidèle jusqu'au bout, et là, il y a quelque chose qui cloche.

Il critique pas mal les gaijins et les sumo universitaires, accusant ces derniers d'être souvent au centre des perturbations de l'état d'esprit d'un groupe de rikishi qui, selon lui, ne doivent se consacrer qu'au sumo, penser sumo 24h sur 24, et les sumo universitaires seraient, en gros, des débauchés qui pervertiraient le groupe, et à partir de là, créeraient l'atmosphère propice aux yaocho, si j'ai bien suivi ?

Et à 62 ans, au lieu de terminer dans l'insuccès mais avec l'affirmation de ses convictions, la tête haute, il finit, à trois ans de la retraîte, par ... recruter un sumo universitaire !
D'ici que l'an prochain, il recrute un gaijin, il n'y a pas loin ! :roll:

kitano
01/03/2006, 09h15
Il faut prendre l'article avec des pincettes ceci dit en sachant que le magazine dont il provient est violemment anti-sumo et que certaines déclarations d'Isegahama oyakata semblent plus être le fruit de l'amertume que de pensées raisonnées.

Pour ce qui est des sumotori universitaires, tu as raison Hoshifransu, il leur reproche d'être plus fidèles à leur université qu'à leur heya et de garder un esprit de camaraderie dans leur carrière professionnelle qui les pousserait à donner des combats dans l'intérêt de leurs anciens camarades d'université. D'après lui en plus, les combats truqués sont monnaie courante dans le sumo universitaire. Ceux qui passent dans le monde professionnel amènerait alors leurs méthodes néfastes dans l'ozumo.

Mais comme je l'ai écrit, il faut d'abord voir du ressentiment dans ses paroles et les mettre en perspective. C'est d'abord un homme blessé par un différent familial, amoureux d'un sport en pleine mutation, qui parle.
D'ailleurs, il ne critique pas tous les rikishi qui viennent de l'université. Il cite en exemples Miyabiyama, Dejima et Takamisakari, leur reconnaissant un dévouement certain pour le sumo. Je ne crois pas qu'il ait abandonné ses convictions en recrutant Shimoda (le fait que ce dernier se donne un objectif de promotion en makuuchi à long terme est révélateur des idées d'un Isegahama oyakata, très soucieux d'un développement physique harmonieux pas à pas, à l'ancienne). Il a juste dû trouver un jeune homme qui était en accord avec les préceptes qu'il enseigne.

Désolé Hoshifransu, tu ne vas pas aimé mais je me suis trompé: il y a bien un "gaijin" dans cette heya. L'un des deux rikishi actuels, Shosho, vient de Chine et n'est donc pas japonais (avec 50% d'étrangers dans on heya, il doit même avoir le plus fort pourcentage). Mais je crois que là non plus, il ne faut pas critiquer trop hativement en lui reprochant de trahir ses idées. D'après l'article toujours, il pense que l'internationalisation du sumo aurait des origines politiques et c'est contre cette ingérence de la politique dans le sport qu'il s'offusque en premier lieu. C'est tout à fait honorable. A titre personnel, il pense que le sumo "s"élargit de trop" (c'est l'expression employée dans l'entretien) avec des rikishi venus d'Europe et de Mongolie. Ce n'est qu'une supposition mais il doit penser qu'un développement du sumo dans une zone géographique confinée, comprenant donc sûrement la Chine, reste acceptable. Ne le connaissant pas intimement, c'est difficile d'en savoir d'avantage.

En tous cas, je souhaite bonne chance à ce nouveau rikishi en espérant que faire partie d'une heya "paria" ne lui sera pas handicapant.

Azumashida
01/03/2006, 11h09
Apparemment, l'information n'est pas confirmée et une rumeur contradictoire laisse entendre que Shimoda a au contraire rejoint le staff technique de Nichidai... (là aussi, c'est Jonosuke qui fait état de ces infos "non confirmées")
Bizarre...

Hoshifransu
02/03/2006, 19h18
Il ne faut jamais dire "fontaine, je ne boirai pas de ton eau", messieurs les oyakata !
D'après ce que j'ai lu il y a quelques temps dans un autre sujet, la quasi-totalité des écuries a son rikishi étranger, et même les écuries tenues par des oyakata qui juraient il y a peu, qu'ils n'en recruteraient jamais.
Hélas, la réalité économique fait s'envoler toutes les belles convictions. Il leur faut le gaijin qui va faire tourner l'écurie, plutôt que de s'en remettre à des recrues locales qui restent trop souvent des éternels espoirs.
Il faut quelques rikishi en division salariée, et recruter un mongol ou un géorgien, par exemple, c'est un peu comme avoir le droit de recruter la poule aux oeufs d'or probable.

Pour le coup, si Isegahama oyakata a 3 ou 4 rikishi dans son écurie dont 1 gaijin et 1 universitaire, (à confirmer), c'est plus que boire l'eau de la fontaine, c'est vider complètement la fontaine (tout du moins, boire une bonne tasse) ! :lol:

Ah, les belles convictions ...

En tout cas, de façon à garantir un minimum de japonais en sumo dans le futur, tout en se dégageant du quota strict de 1*, je pense que la Kyokai aurait tout intérêt à accepter 1 rikishi étranger pour (par exemple) 10 rikishi japonais. Une écurie avec 30 rikishi japonais aurait droit à 3 rikishi étrangers, mais une petite écurie avec 3 rikishi japonais n'aurait droit à aucun rikishi étranger, cela me semblerait beaucoup plus logique.

* car bien évidemment, je crains l'évolution de ce quota à 2, 3 ou plus, dans un futur très proche.

Asafan
03/03/2006, 14h45
l'idéal, évidemment, serait que les Japonais redeviennent des poules aux oeufs d'or.

Comme le disait Fujishima oyakata lorsque nous l'avions interviewé, les Japonais doivent s'entraîner plus, c'est pas sorcier. Déterminer pourquoi les lutteurs étrangers réussissent mieux, tirer les leçons de leurs échecs et travailler, travailler, travailler. Voilà sa recette à lui.

Hoshifransu
03/03/2006, 20h44
Je me demande quand même si la plupart des nouvelles recrues japonaises sont des bonnes recrues ou des types que les oyakata ont recruté sans grande conviction.
Le travail fait-il absolument tout sans même un potentiel de départ prometteur, une personnalité forte ?
A ce moment-là, si le travail fait absolument tout, et je ne demande qu'à croire Fujinishiki qui y connait immensément plus que moi en sumo, cela signifierait, et c'est assez horrible à penser, que nous aurions actuellement en juryo, makushita ou en sandanme, des Takanohana, des Wakanohana, des Musoyama, des Terao qui sommeilleraient ?

Je n'arrive pas à le concevoir.
En Mongolie, la lutte mongole est un des sports majeurs de ce pays et qui continue d'attirer les jeunes qui ont des affinités pour le sport.
Au Japon du XXIème siècle, les jeunes sportifs préfèrent s'orienter vers le base-ball, le football, et bien d'autres sports, avant de penser au sumo, c'est ringard.
Il faut vraiment que les êtres d'exception que sont les futurs Chiyonofuji de demain, les futurs Takanohana, futurs Taiho aient envie de s'investir dans un sport comme le sumo dans les siècles futurs.

30 ans en arrière, si le sumo avait eu l'insuccès d'aujourd'hui, qui nous dit qu'un grand champion (mis de côté l'aspect de la filiation) aurait eu envie de devenir sumo. J'imagine très bien un Chiyonofuji, un Takanohana avec leur physique et surtout leur personnalité, leur volonté, devenir de grands champions dans d'autres sports.

A l'inverse, Asashoryu est un grand champion du sumo japonais, et nul doûte qu'en d'autres temps, il aurait été un grand champion de lutte mongole.

Kotononami
04/03/2006, 00h05
Comme le disait Fujishima oyakata lorsque nous l'avions interviewé, les Japonais doivent s'entraîner plus, c'est pas sorcier.

Est-on vraiment sûr que les lutteurs japonais s´entrainent moins que les mongols ou les européens? Difficile à dire mais au vu des compte-rendus quotidiens que Kintamayama et quelques autres nous transmettent gacieusement sur sumoforum , celà ne ressort pas franchement. Les rikishi japonais ont l´air d´aller au charbon comme les autres. Après bien sûr , nous ne sommes pas à l´intérieur des heya pour en juger. Mis à part certains écrits concernant Takamisakari à ce sujet , je n´ai pas souvenir d´en avoir lu beaucoup d´autres


Déterminer pourquoi les lutteurs étrangers réussissent mieux, tirer les leçons de leurs échecs

Complètement d´accord , l´échec fait avancer parait-il... A eux de trouver les ressources pour se surpasser. Tochiazuma a d´ailleurs commencé à montrer la voie , j´espère que les autres suivront à commencer par Kotomitsuki et Wakanosato mais je pense également à Kakizoe ou Tamanoshima qui à 27-28 ans ont encore probablement les moyens de passer un cap....

Asafan
04/03/2006, 11h15
En Mongolie, la lutte mongole est un des sports majeurs de ce pays et qui continue d'attirer les jeunes qui ont des affinités pour le sport.
Je crois que tu as mis le doigt dessus, Hoshi. En Mongolie, la tradition de la lutte, ainsi d'ailleurs que les autres jeux virils du Naadam (archerie et équitation), est encore extrèmement vivante. Tous les jeunes garçons sont honorés et fiers de la pratiquer. Tandis que la tradition du sumo, pour la plupart des jeunes japonais, aurait plutôt sa place au musée. Mais hélas, ce n'est qu'une question de temps pour que cela change en Mongolie aussi.


Au Japon du XXIème siècle, les jeunes sportifs préfèrent s'orienter vers le base-ball, le football, et bien d'autres sports, avant de penser au sumo, c'est ringard.
Les jeunes japonais sont devant une immense palette de sports à pratiquer. En Mongolie, le choix est plus restreint, même si à Ulaanbaatar, on peut sans doute pratiquer les sports les plus connus. Mais les conditions ne permettent pas à un jeune mongol doué de se lancer professionnellement. C'est d'ailleurs l'un des rôles de la fondation Asashoryu : aider les jeunes les plus doués à se former dans leur sport de prédilection. Où? A l'étranger!


Est-on vraiment sûr que les lutteurs japonais s´entrainent moins que les mongols ou les européens? Difficile à dire mais au vu des compte-rendus quotidiens que Kintamayama et quelques autres nous transmettent gacieusement sur sumoforum , celà ne ressort pas franchement. Les rikishi japonais ont l´air d´aller au charbon comme les autres. Après bien sûr , nous ne sommes pas à l´intérieur des heya pour en juger.
J'avoue que je me pose aussi la question. Pourquoi travailleraient-ils moins que les autres? Fujishima oyakata avait sans doute ses raisons de le dire, que je ne conteste pas évidemment. Mais si ce n'est pas le manque de travail, qu'est-ce que c'est? Un manque de flair pour le recrutement, comme le suggère Hoshi? De moindres qualités physiques? Avec les lutteurs européens, on pourrait le penser. Mais les Mongols? La question reste ouverte.

Satori
05/03/2006, 02h02
Le travail fait-il absolument tout sans même un potentiel de départ prometteur, une personnalité forte ?
A ce moment-là, si le travail fait absolument tout, et je ne demande qu'à croire Fujinishiki qui y connait immensément plus que moi en sumo, cela signifierait, et c'est assez horrible à penser, que nous aurions actuellement en juryo, makushita ou en sandanme, des Takanohana, des Wakanohana, des Musoyama, des Terao qui sommeilleraient ?

Je n'arrive pas à le concevoir.

Alors là Hoshi, je peux te rassurer tout de suite, le travail ne fait pas tout. Il suffit d'ailleurs d'y réfléchir juste une seconde pour en être certain...

Je ne sais pas si tu es bon en physique, mais dusses tu travailler comme un forcené pendant 10 ans, tu n'atteindrais jamais l'intuition et le génie d'un Einstein.

Et même si tu étais fort en physique, il suffirait que je me tourne alors vers la littérature ou le 10000m en athlé pour te démontrer que même si tu travaillais 10 ans dans tel ou tel domaine, des gens sont nés avec un don, un avantage décisif dans ce domaine précis qui fait que, s'ils travaillaient aussi fort que toi, tu n'aurais pratiquement aucune chance de t'élever à leur niveau.

Evidemment ceci n'est qu'une illustration du fond de ma pensée : en Sumo comme ailleurs il y a des lutteurs qui auront le petit plus physique et/ou psychologique qui feront toujours la différence, à travail égal.

Concrètement, qu'a Asashoryu de plus que n'ont pas ses adversaires? La corpulence? La force? La souplesse? La vivacité? La volonté de gagner? Eh bien, même s'il est bon dans tous ces domaines, il n'est pas forcement ni le plus lourd, ni le plus rapide, ou le plus fort. Certe, il travaille comme un forcené pour maintenir au plus haut niveau ses performances physiques, mais les autres lutteurs ne dorment pas.

Ce qui fait toute la différence c'est qu'il a une véritable lucidité, un instinct animal pour la lutte, pour le combat, que n'ont pas autant ses adversaires. Comment expliquer autrement ses formidables statistiques? Et puis il suffit de l'observer combattre pour sentir qu'il n'est pas "normal" quand il bouge, qu'il se passe parfois des choses qui nous dépassent. Le ralenti est parfois suffoquant!

Pour le cas particulier de Asashoryu, il a aussi, en plus de ce fighting spirit unique, visiblement un tissu musculaire exceptionnel, à la fois souple, vif et explosif, ce qui est vraiment rare à un tel niveau. C'est du moins mon impression, parce que j'ai déjà rencontré ce genre d' "animaux" dans mon expérience martiale et que la même sensation se dégage de lui... :)

L'histoire nous montre que dans tous les domaines à intervalles réguliers des êtres exceptionnels émergent du lot pour "casser la baraque". Dans le Sumo actuellement, l'avenir parait un peu brumeux mais les choses peuvent changer rapidement. Des lutteurs comme Asashoryu, Miyabiyama ou Dejima, voire Kotooshu puisque ses stats parlent dans ce sens, démontrent que certains peuvent "exploser" en quelques mois seulement.

Le plus gros ennui actuellement me parait venir de la forme de notre société actuelle. La tendance est au repli sur soi, au confort et par conséquent à la sécurité, et plus du tout à s'arracher comme un mort de faim, l'expression est juste, pour être sûr de manger et ne pas être dans le caniveau le lendemain.

Ca n'est pas pour rien si dans tous les sports, un grand nombre des meilleurs sportifs viennent de milieux défavorisés : plus que les autres ils connaissent la dureté de la vie et peuvent trouver la motivation de s'en sortir, puis se battre pour ne pas retomber dans leur situation précédente.

Ma pensée rejoint donc celle de Kirishima qui disait très simplement que les japonais ayant plus de confort et la garantie de manger le lendemain, connaissant l'abondance et les possibilités de la vie, peu sont vraiment motivés pour entrer dans le sacerdoce qu'est le Sumo, et ensuite se battre pour atteindre le plus haut niveau. L'idée a d'ailleurs déjà été avancée ici par plusieurs autres fans et je pense vraiment que le fond du problème est là, pour le renouveau du Sumo japonais.

Mais de nouveau jeunes japonais, motivés et talentueux, continuent de rentrer dans le monde du Sumo. Je suis persuadé que voir émerger un nouveau Chiyonofuji, Takanohana ou Asashoryu n'est qu'une question de temps.

L'analogie avec le judo, un temps dominé par les lourds et physiques judokas occidentaux, puis désormais repris en main par les fiers et revanchards japonais, est à mon avis juste pour le Sumo et se reproduira.

D'ici là, la situation un peu atypique que nous vivons actuellement est curieuse et par conséquent aussi interessante qu'une autre dans le fond, du moins à mes yeux. Je profite donc en "reniflant" les nouveaux venir à la recherche de la perle rare qui fera passer, une nouvelle fois, le Sumo à une nouvelle ère...

Satori

Hoshifransu
05/03/2006, 02h42
Effectivement. J'aimerais que ce ne soit qu'un état transitoire.

Ce qui me sidère, c'est qu'avec moins de 3 millions d'habitants, la Mongolie parvient à placer 25 rikishi dans les 3 premières divisions du sumo dont 14 lutteurs parmi les 100 meilleurs et ce n'est qu'un début.
Le seul yokozuna est mongol, et le prochain ozeki pressenti sera mongol.

Le Japon compte 130 millions d'habitants. Que font-ils ?

J'aimerais croire qu'il y aura une réaction comme en judo, à la différence que les judoka sont des sportifs amateurs qui n'ont pas à s'engager dans une vie féodale au sein d'un pays moderne. Et là, je crois que ça dissuade de plus en plus et en particulier l'élite.
Un japonais qui a de la personnalité, du charisme, un physique et qui aurait fait un grand champion de sumo, aura peut-être également l'intelligence de se dire qu'il peut réussir ailleurs et plus vite qu'en sumo, que ce soit dans un autre sport ou professionnellement.
Or, si nous n'avons plus que des recrues japonaises sans consistance, on peut en avoir par centaine, que peu d'entre elles n'arrivera au grade ultime. :cry:

PS. Pour ceux qui sont encore éveillés à 2h50 du matin, et qui me liraient, un reportage sur les familles japonaises intitulé "Familles d'ailleurs" vient de démarrer sur France 5.
On voit même le père qui entraîne son fils au base-ball, telle une famille américaine. C'est triste. Ce n'est pas comme ça qu'on va en faire des sumo ... :cry:

Imumaru
05/03/2006, 08h06
En Mongolie, la tradition de la lutte, ainsi d'ailleurs que les autres jeux virils du Naadam (archerie et équitation), est encore extrèmement vivante. [...] En Mongolie, le choix est plus restreint, même si à Ulaanbaatar, on peut sans doute pratiquer les sports les plus connus

Impressionant ce Naadam 8O
La capitale de la Mongolie est, en français, Oulan-Bator

Je suis d'accord avec ce que dit Satori sur le fait de devoir s'arracher pour ne pas être à la rue. Ca existe beaucoup en Mongolie, Beaucoup moins au Japon.


Evidemment ceci n'est qu'une illustration du fond de ma pensée : en Sumo comme ailleurs il y a des lutteurs qui auront le petit plus physique et/ou psychologique qui feront toujours la différence, à travail égal.
Quand tu parles de ce petit plus, je ne peux m'empêcher de penser à Zidane, lors d'un match qu j'ai vu recament il a débordé sur l'aile et, sentant qu'un joueur revenait sur lui, il a mis un léger coup de patte (que je n'ai vu qu'au ralenti) pour sen libérer et faire un centre. L'action se finit par un but!
Je ne pars pas sans rappeler que Zidane est issu des quartiers populaires-pauvres de la plus belle ville du monde. :wink: